Le Département Études et Prospectives du Ministère de la Culture vient de sortir une intéressante note statistique sur les industries culturelles

Aperçu statistique des industries culturelles, Les notes statistiques du DEPS #16 - Janvier 2006

Extrait de l'intro :

''L’expression « industries culturelles » ou « industries culturelles et de communication » désigne un ensemble d’activités économiques dites aussi « industries de contenus » (contents industries) qui conjuguent des fonctions, plus ou moins industrielles, de conception, de création et production à des fonctions indus¬trielles de fabrication à grande échelle et de commercialisation, en utilisant des supports physiques ou de communication. La notion de « contenu culturel » per¬mettra alors de distinguer entre biens et services culturels « de base » et « connexes1 ».

Les industries culturelles et de communication constituent un sous-ensemble des « industries créatives » (creative industries) qui, selon l’approche anglo-saxonne, sont définies comme « des industries qui ont leur origine dans la créativité individuelle, l’habileté et le talent et qui ont un potentiel de création de richesse et d’emploi en générant et en exploitant la propriété intellectuelle. Ainsi, les “industries créatives” compren¬nent la publicité, l’architecture, le marché d’art et d’antiquité, l’artisanat, le design, la mode, le stylisme, les films, la vidéo, les logiciels de loisirs interactifs, la musique, les arts du spectacle, l’édition, les jeux pour ordinateur, la télévision et la radio2 ».

Une autre approche anglo-saxonne, réduisant partiellement ce champ, s’attachera à la notion d’« entertainment industries3 ».

Les industries culturelles et de communication sont aussi un sous-ensemble d’un champ dont le critère repose sur l’existence de droits de propriété littéraire et artistique. En effet, les biens et services produits, commercialisés et diffusés par ces industries représentent des œuvres de l’esprit, dont le caractère original, artis¬tique et culturel fait l’objet d’une protection par les droits de propriété littéraire et artistique. On parle alors d’industries fondées sur la propriété littéraire et artis¬tique (copyright-based industries4), parmi lesquelles la presse et la littérature, la musique, le théâtre et l’opéra, le cinéma et la vidéo, la radio et la télévision, la photographie, les logiciels et bases de donnée, les arts visuels et graphiques, les services de publicité et la gestion collective de droits. Plus restrictif, le champ des industries culturelles qui est ici analysé statistique¬ment recouvre de manière générique l’édition, les activités audiovisuelles et des activités directement associées. Il combine un critère juridique (la protection par la propriété littéraire et artistique) et un critère économique et technique (la reproductibilité des œuvres ou l’usage de techniques de communication). Ainsi, le champ retenu s’approche du champ des industries de contenus.''

Notes :

1 Department for culture, media and sport (DCMS) : http://www.culture.gov.uk/creativeindustries/ ; Caves, R.E., Creative Industries, Contracts Between Art and Commerce, 2000.

2 Voir par exemple Vogel, H., Entertainment Industry Economics: A Guide for Financial Analysis, Cambridge University Press, 2004.

3 Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, Guide on Surveying the Economic Contribution of the Copyright-based Industries, 2003 http://www.wipo.int/copyright/en/publications/pdf/copyright_pub_893.pdf

Nombre de synthèse statistiques comparant les secteurs de l'édition, des agences de presse et de l'audiovisuel, sur une période de 10 ans 1993-2003. Le plus frappant : la différence entre la relative stagnation de l'édition par rapport à la forte croissance de l'audiovisuel.