Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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mardi 06 avril 2010

eCommerce et Webmédia

La Commission des finances du Sénat de la République française a commandé à un cabinet de consultant un rapport : Greenwich Consulting, Evaluer l’impact du développement d’Internet sur les finances de l’Etat, octobre 2009, Rapport, synthèse

C'est une mine pour tout ce qui concerne le ecommerce, un des documents les plus complets que j'ai pu consulter, même si, comme dans toute étude de ce genre, on pourrait contester certains chiffres. Son objectif premier était de réfléchir sur le jeu des entreprises de l'internet avec les différences de fiscalité entre les États membres de l'Union européenne. Sur ce point le constat est édifiant, mais la richesse du rapport est d'abord dans la complétude du panorama.

Pour ce billet, je m'en tiens à trois tableaux :

Le premier présente l'ensemble des activités du ebusiness :

ebusiness-Greenwich-consulting.jpg

Le tableau nous appelle à la modestie. Le domaine qui nous intéresse sur ce blogue, celui des médias et des industries de contenu, ne représente qu'une petite part de cette activité. On la trouvera en totalité ou en partie :

  • pour BtoC dans la case Produits culturel, un peu dans Hi-tech, un tout petit peu dans Équipement de la maison
  • pour Intermédiation dans Petites annonces
  • pour BtoB dans Communication Web

Cette modestie est encore renforcée par la traduction de l'activité BtoC dans un panier de dépenses :

Panier-moyen-Grennwich-consulting.jpg

Les biens culturels se trouvent à la toute dernière place avec 28 Euros. Rappelons qu'en 2006, selon l'INSEE le budget d'une famille française consacré à la culture représentait environ 12% de ses dépenses totales (ici). Je crois que l'on a là une des meilleures illustrations de la difficulté à construire une économie viable du contenu sur le Web, alors même que celui-ci en est un des principaux matériaux.

Ces chiffres évidemment ne tiennent pas compte des rentrées publicitaires, mais nous savons que celles-là, puisqu'elles s'appuient sur une logique d'accès et non de diffusion (), échappent maintenant pour une grande part aux industries de contenu, pour se rattacher à toutes les autres activités listées ci-dessus.

Enfin pour revenir à l'objet principal du rapport, j'ai retenu parmi bien d'autres ce tableau :

Fiscalite-Amazon-Greenwich-consulting.jpg

Il souligne spectaculairement la faiblesse de la structure de l'Union européenne face à des firmes transnationales.

jeudi 18 janvier 2007

Amazon, l'entrepôt

Un article du Monde, nous emmène dans les entrepôts d'Amazon.

En remontant le cours d'Amazon jusqu'aux sources du e-commerce, Alain Beuve-Méry, Le Monde des livres, 18-01-2007

Extraits :

Un grand cube blanc d'une surface de 20 000 m2. A l'intérieur, cela tient de la caverne d'Ali Baba : c'est surtout l'une des plus grandes médiathèques privées et commerciales de France. Sur des rayonnages métalliques s'étendent, à perte de vue, des livres de toute taille, des CD, des DVD et du petit matériel électronique ou informatique grand public comme des logiciels, des lecteurs MP3, des appareils photo numériques, des jeux vidéo... Pour la quantité de références qui sont rangées dans l'entrepôt, certaines seulement à l'unité, il s'agit d'un nombre à sept chiffres.

Janvier, c'est l'après-coup de chauffe. "On prépare pendant neuf mois les trois derniers mois de l'année", résume Stéphane Frot. Du 1er novembre au 31 décembre, les effectifs grimpent à 450 personnes, grâce au renfort d'intérimaires. De deux équipes travaillant 6 jours sur 7, l'entrepôt passe alors à trois équipes en marche 7 jours sur 7.

"Un Noël réussi conditionne la croissance de l'année suivante", poursuit le directeur du centre. La politique de la maison est de ne divulguer aucun chiffre, mais l'activité de la firme en décembre a vraisemblablement crû de 35 % par rapport à l'an passé.

samedi 05 août 2006

Tableau de bord du e-commerce

Le ministère de l'industrie français a publié en mars dernier la 7ème édition de son tableau de bord sur le e-commerce. Centré sur la France, il comprend aussi de nombreuses comparaisons internationales et compile un très grand nombre d'enquêtes en 17 pages de synthèse et plus de 70 de tableaux d'indicateurs et de graphiques.

Parmi les très nombreuses informations, j'ai remarqué la différence radicale entre l'Europe du nord, où le commerce électronique s'est installé, comme aux USA, et l'Europe du sud encore réticente. La France semble être plutôt nordiste sur ce sujet.

mardi 23 mai 2006

Vente de livres en ligne

Extrait d'un article du Monde à mettre en relation avec les analyses de e-Bay. Il semble bien que ce soit les parties extrêmes du cycle de vie du produit que touche actuellement le e-commerce : le démarrage et la longue traîne.

Internet, futur "grand" de la distribution LE MONDE DES LIVRES Alain Beuve-Méry Article paru dans l'édition du 19.05.06

Extrait :

''De fait, pour le site de la Fnac aussi, 60 % des connexions ne sont que de simples consultations. Mais l'enseigne multiculturelle a aussi vendu deux millions de volumes, en 2005, soit une progression de 45 % par rapport à 2004. Comme l'explique Sébastien Rouhault, en chargé du secteur livre à la Fnac.com, "20 % des livres d'actualité font 80 % du chiffre d'affaires. En revanche, en nombre de références vendues, le fonds représente 60 % du total des ventes".

Deux phénomènes pricipaux se développent et cohabitent sur le Net pour la vente des livres. Le premier est l'engouement du public pour le système des précommandes. Ainsi, la vente des nouveautés sur la Toile connaît des pics dans les tout premiers jours de lancement des best-sellers, dans le domaine de la BD, de la jeunesse... où sont réalisés jusqu'à 80 % des ventes. La deuxième tendance forte est la progression des achats concernant des disciplines spécialisées, comme le droit, l'économie, etc., où le client, dès lors qu'il détient une référence précise n'hésite pas à passer commande sur le Net.

Concurrencées par les grandes surfaces culturelles ou alimentaires pour la vente des livres dits à rotation rapide, les librairies de premier niveau se trouvent donc désormais en compétition avec la Toile pour la vente des ouvrages de fond, à rotation plus lente qui était un de leurs atouts. Elles sont en quelque sorte prises en tenaille.''

vendredi 12 mai 2006

Economie de l'Internet : la réussite de E-Bay

Médiamétrie vient de publier son baromètre trimestriel de l'audience des sites marchands français.

En résumé, tous les indicateurs sont à la hausse. Dans le le top 15 des sites de e-commerce les plus visités, on trouve #1 eBay, bien sûr, mais aussi les agences de voyages, les ventes par correspondance, les sites de discount et les ventes privées, et aussi, pour nous, les librairies et disquaires en ligne avec la FNAC (36% des internautes français l'ont consultée), Amazon (32%) et Alapage (21%). ''Le Figaro'' en propose sa lecture.

Extrait : "Il était temps. En 2005, l'e-commerce a dégagé un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros en France, deux fois plus qu'en 2003. Ce montant représente seulement 3% du commerce de détail non alimentaire de l'Hexagone." E-commerce : des profits tout sauf virtuels, Valérie Collet, Le Figaro, 13 mai 2006,

On peut rapprocher cette vue du marché français de la présentation toute récente de la situation de eBay, #1 mondial du e-commerce et joueur de poids dans l'économie de l'Internet. par ses dirigeants à ses actionnaires : Analyst day de e-bay (Vidéo , rapport). Voici quelques éléments tirés du premier exposé, celui de son président J. Donahoe : 181 M de visiteurs uniques en 2005 (11M pour la France d'après Médiamétrie), 44,3 Mds$ de transactions dont 2,3 Mds de revenus pour eBay et dont 2,6 pour les livres, la musique et les films (le plus gros marché étant de loin "motors", tous les engins motorisés 13,6Mds, quasi absent semble-t-il en France, ou peut-être simplement non mesuré correctement ?). Un plan aggressif pour l'avenir, avec une arrivée sur le marché de la publicité et sur le paiement par clic. Un potentiel fort de croissance dans la mesure où le créneau de eBay est pour le moment principalement sur le début et la fin du cycle de vie des produits (C. Anderson dirait peut-être la longue traîne..) et que la maturité est encore à conquérir, de loin le plus gros des ventes. Enfin pour ceux qui croient encore que le Web 2.0 est un gadget de Geeks, je conseille la diapo 19..

Autre élément intéressant pour nous, l'analyse de Skype qu'en tire D. Durand dans trois billets et tout particulièrement son idée de "création destructrice" schumpéterrienne. L'innovation casse des marchés traditionnels en les déplaçant. Il donne l'exemple du téléphone ou des petites annonces, mais la discussion autour de la DAVSI et de la licence globale par ex relève d'un même raisonnement.

Et encore la bataille entre eBay et Google pour le marché de la pub : Google and eBay in Ad Industry Shoot-Out