La Commission des finances du Sénat de la République française a commandé à un cabinet de consultant un rapport : Greenwich Consulting, Evaluer l’impact du développement d’Internet sur les finances de l’Etat, octobre 2009, Rapport, synthèse
C'est une mine pour tout ce qui concerne le ecommerce, un des documents les plus complets que j'ai pu consulter, même si, comme dans toute étude de ce genre, on pourrait contester certains chiffres. Son objectif premier était de réfléchir sur le jeu des entreprises de l'internet avec les différences de fiscalité entre les États membres de l'Union européenne. Sur ce point le constat est édifiant, mais la richesse du rapport est d'abord dans la complétude du panorama.
Pour ce billet, je m'en tiens à trois tableaux :
Le premier présente l'ensemble des activités du ebusiness :
Le tableau nous appelle à la modestie. Le domaine qui nous intéresse sur ce blogue, celui des médias et des industries de contenu, ne représente qu'une petite part de cette activité. On la trouvera en totalité ou en partie :
- pour BtoC dans la case Produits culturel, un peu dans Hi-tech, un tout petit peu dans Équipement de la maison
- pour Intermédiation dans Petites annonces
- pour BtoB dans Communication Web
Cette modestie est encore renforcée par la traduction de l'activité BtoC dans un panier de dépenses :
Les biens culturels se trouvent à la toute dernière place avec 28 Euros. Rappelons qu'en 2006, selon l'INSEE le budget d'une famille française consacré à la culture représentait environ 12% de ses dépenses totales (ici). Je crois que l'on a là une des meilleures illustrations de la difficulté à construire une économie viable du contenu sur le Web, alors même que celui-ci en est un des principaux matériaux.
Ces chiffres évidemment ne tiennent pas compte des rentrées publicitaires, mais nous savons que celles-là, puisqu'elles s'appuient sur une logique d'accès et non de diffusion (là), échappent maintenant pour une grande part aux industries de contenu, pour se rattacher à toutes les autres activités listées ci-dessus.
Enfin pour revenir à l'objet principal du rapport, j'ai retenu parmi bien d'autres ce tableau :
Il souligne spectaculairement la faiblesse de la structure de l'Union européenne face à des firmes transnationales.