Grâce à F. Pisani, qui signale un article du New-York Times, le 17 sept 2006, sur la place de Baïdu en Chine, je peux actualiser mon précédent billet sur le même sujet.

Les éléments soulignés alors se trouvent confirmés. Tout d'abord la réussite de Baidu qui creuse l'écart comme le montre les graphiques ci-dessous .

Ensuite l'importance de la langue comme protection sur ce marché, citons le NYT :

En 2003, eBay a acheté la plus grande société chinoise d'enchères - et puis a perdu des parts de marché. En 2004 Amazon a acheté la plus grande société chinoise de vente en ligne - et a perdu des parts de marché.

Aujourd'hui la vraie bataille commence. Google, qui a investi 5 millions de $ dans Baidu juste avant l'offre publique de l'année dernière, a vendu ses parts pour un gros 60 millions en juin. Et maintenant, Google réunit une énorme équipe de recherche à Pékin, pas très loin du siège social de Baidu. Mais les analystes disent que ce ne sera pas facile pour Google.

Les commentaires du billet de F. Pisani sont aussi éloquents : on y apprend que Google ne serait pas dominant en Corée (Daum et Naver seraient les moteurs les plus populaires), ni en Russie (Yandex), pays aussi protégés par leur écriture ou la structure de la langue.

Tout ceci me paraît confirmer complètement mes remarques du billet précédent. Le développement de Baidu éclaire la mise en place d'un nouveau média avec ses caractéristiques propres et son ancrage sur un bassin culturel et linguistique. La focalisation des débats occidentaux sur la censure en Chine fait oublier l'observation du terrain. On peut déplorer la censure, mais elle n'est pas différente sur ce média que sur un autre.