Le journal Les Affaires cite une étude qui chiffrerait à 12M de CA$ la valeur du site, célèbre au Québec, Les têtes à claques. Voilà le calcul initial, récupéré sur le site Innovation Web :

On prend les revenus : 2 bannières (vendues au clic ou au CPM), une annonce vidéo "pre-roll" (qui joue avant que vous puissiez voir le contenu qui vous intéresse), vues environ par 2,5 millions de visiteurs uniques par mois, plusieurs vidéos par personne pour un total de près de 30 millions de pages vues par mois (c'est pas moi qui le dit). Nous avons supposé :

  • un achalandage approximatif de 15 millions de pages vues pour les 2 bannières à un CPM de 15$
  • de 3 millions de vues pour le pre-roll (à cause du cap de fréquence, on ne voit pas la pub vidéo à chaque visionnement) qui est vendus à environ 40$ le mille (ce qui est moins cher que partout ailleurs).

Cela fait des revenus approximatifs de 570000$ mensuellement. Enlevons à cela environ 40% de commissions aux agences qui vendent cette pub. Ça nous amène à 342000$ de revenus nets par mois.

Ensuite les coûts. Selon nos évaluations, il en coûterait moins de 150000$ de frais d'exploitation pour faire vivre le site et évidemment payer la bande passante. La bande passante serait d'environ 100000$ par mois, et d'après moi ils ont un bien meilleur prix. Ce tarif est basé sur 20M de vidéos d'environ 5MB diffusés mensuellement (le petit dernier vidéo des Têtes à Claques fait 4,05MB).

On est donc à environ 200000$ de profits par mois. Une mesure bien connue d'évaluation d'une entreprise est de multiplier par un ratio de 5 à 10 les profits annuels avant impôts d'une entreprise pour établir sa valeur. J'ai utilisé le multiple de 5, car je considère qu'il y a plusieurs incertitudes quant au futur du site, du maintien de sa popularité, etc.

12 x 200 000$ x 5 = 12M$

Le Journal Les Affaires ajoute :

L’acheteur potentiel de Tetesaclaques.tv devra payer 4 $ le visiteur unique. En comparaison, Google a payé 50 $ US le visiteur unique pour YouTube et Sony, 8,13 $US pour chaque visiteur du portail vidéo Grouper.

On peut toujours discuter le calcul. Il a le mérite de la transparence. Le succès des Têtes à claques (à mon avis mérité, j'invite tous mes anciens compatriotes à découvrir ce monument d'humour québécois !) répond exactement à la deuxième règle énoncée par Mark Pesce dans une série de billets prémonitoires sur le futur de la télévision : Rule Two: Shorter is Better. Funnier is Better.

Avec le développement du cellulaire, ce genre a tout l'avenir devant lui..

à voir aussi sur Les Affaires ce même jour, un article sur l'explosion du marché publicitaire québécois sur l'internet.

La course à l'audience Internet pourrait s'accélérer au Québec 31 mai 2007 | Jérôme Plantevin, Journal LesAffaires