À l'occasion de la foire de Francfort depuis 2007 un classement des éditeurs mondiaux est produit par Livre-Hebdo (France). Il a été présenté hier par son auteur :

Rüdiger Wischenbart, “The Global Ranking of the Publishing Industry 2010,” Octobre 6, 2010, Pdf. On trouvera les classements précédents .

Voici le résultat principal :

Classement-editeurs-2010.jpg

Il ressort de ce classement une apparente stabilité globale des principaux acteurs dans le temps avec une domination des groupes US et surtout européens et l'arrivée récente de groupes asiatiques comme le japonais Shueisha à la faveur de l'engouement pour les Mangas et bientôt le chinois Shanda par acquisitions successives. On trouve dans le haut de ce classement mondial aussi bien des groupes très investis dans le numérique (éditeurs scientifiques STM) que d'autres plus traditionnels.

Mais cette relative permanence du classement des chiffres d'affaires cache vraisemblablement des disparités dans les taux de profit difficiles à mesurer. Une indication de ces disparités est fournie par les évolutions contrastés des chiffres d'affaires sur les trois dernières années indiquées sur le graphique.

Concernant le numérique, le consultant note d'importantes différences selon les régions (trad JMS) :

Tandis que les liseuses, en premier lieu le Kindle d'Amazon et le iPad d'Apple, ont rencontré un grand succès aux États-Unis où ils dominent, les téléphones semblent capter l'attention en Asie, notamment au Japon. En Europe, à cause du nombre limité de titres actuellement disponibles dans les langues locales aussi bien chez les éditeurs commerciaux que dans le domaine public, aucune évaluation sérieuse des marchés potentiels ne peut être aujourd'hui produite.

Le jeu reste donc très ouvert et bien malin qui prédira celui qui réussira à tirer son épingle du jeu entre les téméraires et les prudents. Et l'auteur de conclure :

On peut parier néanmoins presque à coup sûr paradoxalement à cause de la trompeuse stabilité de ce haut de classement que d'ici quelques années seulement le paysage global ne ressemblera plus du tout à celui d'aujourd'hui.