Que dirait-on si Google demandait notre numéro de carte d'identité, si on ne pouvait naviguer qu'à l'intérieur de son environnement, s'il fallait payer pour récupérer des services, de la musique, des fonds d'écran pour agrémenter son blog, si on pouvait tracer précisément tous ses visiteurs, si en un clic on pouvait copier la page d'un blog pour le mettre sur le sien.. ?

J'imagine les hurlements de la blogosphère occidentale ! Les polémiques, les appels au boycott ou au bombing, les rappels aux droits de l'homme, à la protection de la vie privée, à celle de la propriété intellectuelle, les accusations de monopole, de contrôle policier, de big brother..

C'est le cauchemar des internautes, depuis la Californie jusqu'aux frontières orientales de l'Europe. Et pourtant, c'est le fonctionnement quotidien, très largement accepté du principal moteur-agrégateur de Corée, celle du Sud : Naver. 30% des internautes coréens y ont leurs habitudes.

On trouve tout expliqué dans ce reportage vidéo (un peu long, la partie la plus intéressante est sur Naver, au centre du document) de l'excellent BlogdeBézier.

On peut considérer cet exemple d'un point de vue exotique pointant la Corée comme un cas à part, à la fois laboratoire et repoussoir. J'y vois plutôt la confirmation de la position du Web-média dans le pentagone, entre la radio-télévision et la bibliothèque, deux modèles inscrits dans leur territoire (géographique ou culturel), contrairement à l'idée, actuellement dominante en Occident, d'un Web universel.