Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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mardi 08 mai 2007

Réflexions croisées sur une bibliothèque canadienne

Étant résolument pour le dialogue transatlantique, je salue l'analyse de N. Morin sur le papier de P. Zimmerman, publié par CALCUL :

How We Did(n’t do) It: Reflections on Structural Change in an Academic Library

Je suggère aux collègues de ce côté de l'océan d'aller, à leur tour, commenter le billet afin d'alimenter un fructueux dialogue interculturel sur les changements professionnels dans les bibliothèques.

dimanche 06 mai 2007

Conservation, oeuvres orphelines et épuisées, vers un oeucuménisme européen ?

Le rapport d'une douzaine de pages sur les aspects juridiques de la conservation numérique, l'accès aux oeuvres orphelines (dont on ne retrouve plus les ayant-droits) et aux oeuvres épuisées d'un groupe de travail mis en place à la demande de la Commission européenne vient d'être mis en ligne. Le groupe de travail comprenait des représentants des éditeurs, des auteurs, des bibliothèques et des musées et ceci aussi bien pour l'écrit que pour l'audiovisuel. Cet œcuménisme en fait déjà un document d'exception. Le rapport comprend aussi dans une annexe un modèle de contrat pour l'accès aux copies numériques de livres épuisés.

i2010: Digital Libraries High Level Expert Group – Copyright Subgroup, Report on Digital Preservation, Orphan Works, and Out-of-Print Works. Selected Implementation Issues, 18 av 2007, Rapport, Annexe

Extraits :

Ordre du jour du groupe :

What are the key IPR challenges? What different actions and arrangements could be undertaken jointly by stakeholders to reduce tensions surrounding copyrights? Is there a need to harmonise at Community level exceptions and limitations that relate to libraries, archives, museums? What are possible ways for facilitating the clearance of rights for cultural institutions?

(..)

For rightholders the governing principles are:

  • Respect for copyright and related rights, including moral rights of creators and performers of copyrighted works;
  • Digitisation and use within the premises of libraries should take place with rightholders’ consent or be based on statutory exception;
  • Online availability should take place with rightholders’ consent;
  • Rightholders’ consent means in principle rights clearance, which should be based on individual or collective licensing or a combination thereof.

For libraries, archives and museums the governing principles are:

  • for these institutions it is important to have legal certainty in their activities;
  • Access means either within the premises of libraries, archives and museums or online availability;
  • For born-digital works or works digitised by rightholders this means getting permissions for access to works;
  • For analogue works this means getting permissions for large scale digitisation and access;
  • Legal certainty presupposes a solution for so-called orphan works: unknown or non locatable rightholders and their works.

(..)

The Copyright Subgroup has aimed to identify and work out practical solutions to specific needs and expectations indicated by libraries that would assist them in satisfying their user requirements for adequate access to information. All stakeholder representatives concerned agreed that this should be done in a way that does not interfere with the copyright holders’ interest in commercialising their works. Following these requirements and current needs specified by the libraries, the model licence is at present limited to allowing the library to digitise and provide access to out-of-print works to users through closed networks. It is not limited in respect of territory, but the library may not provide access through open networks.

Cellulaire japonais mieux que couteau suisse ?

L'Atelier propose un dossier sur le mobile (téléphone cellulaire) au Japon. On y constate que le cellulaire japonais a déjà bien plus de lames que le couteau suisse auquel j'avais comparé l'iPhone. Extrait :

Le mobile y est déjà un outil à tout faire, capable de remplacer un grand nombre d'objets de la vie quotidienne: porte monnaie électronique, carte bancaire, clés d'appartement, carte scolaire des enfants, badge d'entreprise, PDA, télévision mobile, radio, baladeur MP3, appareil photo, carte de transport, carte de crédits, coupon de réduction, billet de train ou d'avion, système de navigation GPS, etc.

Le plus parlant est la vidéo ramenée par l'Atelier. On pourra mettre en contrepoint moqueur celle-là qui avait été signalée par P Schweitzer dans un commentaire. À mon avis la question posée dans mon billet est toujours ouverte.

samedi 05 mai 2007

Éclairages sur la redocumentarisation

Je voulais faire un billet sur la rocambolesque et édifiante histoire de l'article de Wikipédia sur l'EPR, mais Olivier m'a devancé et son analyse, en raisonnant sur la redocumentarisation, me paraît très pertinente. Du coup, je me suis dit qu'il serait peut être temps de faire ce billet, toujours remis, pour expliquer la notion.

Pour définir la re-documentatisation, il faut commencer par s'entendre sur le terme "documentarisation". Documentariser, c'est ni plus ni moins "traiter un document" comme le font, ou le faisaient, traditionnellement les professionnels de la documentation (bibliothécaires, archivistes, documentalistes) : le cataloguer, l'indexer, le résumer, le découper, éventuellement le renforcer, etc. On préfère "documentariser" à "documenter", qui renvoie plutôt à la création d'un ou de plusieurs documents pour expliquer un objet ou une action, mais dans nombre de cas les deux activités se recoupent. L'objectif de la documentarisation est d'optimiser l'usage du document en permettant un meilleur accès à son contenu et une meilleure mise en contexte.

En citant Manuel Zacklad, on peut dire que redocumentariser, c’est documentariser à nouveau un document ou une collection en permettant à un bénéficiaire de réarticuler les contenus sémiotiques selon son interprétation et ses usages à la fois selon la dimension interne (extraction de morceaux musicaux pour les ré-agencer avec d’autres, ou annotations en marge d’un livre suggérant des parcours de lecture différents…) ou externe (organisation d’une collection, d’une archive, d’un catalogue privé croisant les ressources de différents éditeurs selon une nouvelle logique d’association). in Eléments théoriques pour l’étude des pratiques grand public de la documentarisation : réseaux et communautés d’imaginaire, à paraitre.

Le numérique est une opportunité formidable de redocumentarisation. J'en ai donné dans ce blogue de multiples illustrations. Par exemple ici, , , , etc. Dans un premier temps, il s'agit de traiter à nouveau des documents traditionnels qui ont été transposés sur un support numérique en utilisant les fonctionnalités de ce dernier.

Mais le processus ne se réduit pas à cette simple transposition. En effet, bien des unités documentaires du Web ne ressemblent plus que de très loin aux documents traditionnels. Dans le Web 2.0, ou tout simplement sur les sites dynamiques, la stabilité du document classique s'estompe et la redocumentarisation prend une tout autre dimension. Il s'agit alors d'apporter toutes les métadonnées indispensables à la reconstruction à la volée de documents et toute la tracabilité de son cycle. Les documents traditionnels eux-mêmes, dans leur transposition numérique, acquièrent la plasticité des documents nativement numérique et peuvent profiter des possibilités de cette nouvelle dimension.

Si nous écoutons Roger, la redocumentarisation prend un sens beaucoup plus large. Cette nouvelle forme de documentarisation reflète ou tente de refléter une organisation post-moderne de notre rapport au monde, repérable aussi bien dans les sphères privée, collective et publique. Comme dans la précédente modernisation, le document participe au processus et y joue même un rôle clé, mais il s’est transformé au point que l’on peut se demander s’il s’agit encore de la même entité.

Pourquoi alors reprendre le même terme, en ajoutant juste le préfixe re-, s'il s'agit d'un changement de paradigme ? En réalité, s'il y a bien une rupture, celle-ci est dans une continuité historique qu'il est d'autant plus important de souligner que les professions de la documentation y ont leur place, ou devraient y prendre une place plus grande qu'elle n'est aujourd'hui car leurs compétences y sont essentielles.

La première documentarisation ne s'est pas développée par hasard. Elle s'inscrit clairement dans les quatre âges de l'imprimé entre le deuxième (la presse) et le troisième (la paperasse). La redocumentarisation, marque le passage du troisième au quatrième (fichiers). Ces âges accompagnent des organisations sociales et idéologiques différentes. Le tout peut se résumer sur le tableau ci-dessous :

vendredi 04 mai 2007

Une revue francophone sur le document numérique en ligne

Les revues francophones consacrées au document numérique accessibles en ligne sont paradoxalement très rares. Il faut donc saluer doublement la sortie du numéro 1 d'AMETIST, à l'initiative de la cellule ARTIST de l'INIST (dont le maître d'oeuvre n'est pas Asterist, mais bien J. Ducloy ;-)) : pour son existence et pour son accessibilité. Et souhaitons-lui une longue vie.

Au sommaire :

Editorial Comité de rédaction revue AMETIST n° 1

Partie 1. Appropriation : besoins, conditions

  • Bernard Elissalde et Christine Kosmopoulos De la navigation au savoir Réflexions sur les nouveaux comportements de diffusion et d'acquisition des connaissances à travers l'expérience d'Hypergeo
  • Chérifa Boukacem-Zeghmouri Bibliothèques académiques et publication scientifique numérique : la médiation réinterrogée

Partie 2. Capitalisation / Mutualisation

  • David Aymonin, Pierre Crevoisier et Frédéric Gobry L’archive institutionnelle de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne : état actuel et perspectives
  • Jacques Ducloy, Yann Nicolas, Diane Le Hénaff, Muriel Foulonneau, Luc Grivel et Jean-Paul Ducasse Métadonnées dans le contexte d’une cyberinfrastructure de la Recherche "Le cas des thèses françaises"
  • A.C. Liang, Boris Lauser, Margherita Sini, Johannes Keizer et Stephen Katz D'AGROVOC à l'Agricultural Ontology Service / Concept Server Un modèle OWL pour la création d'ontologies dans le domaine de l'agriculture

Partie 3. Coups de flash

  • Cédric Dumas et Patrick Goutefangea Mise en place d’une bibliothèque numérique ; la politique documentaire des établissements La capitalisation de documents numériques commence par la conduite du changement.
  • Sarah Currier, Sheila MacNeill, Lisa Corley, Lorna Campbell et Helen Beetham Les vocabulaires pour décrire la démarche pédagogique dans l’apprentissage en ligne : une étude de cadrage

Partie 4. ARTIST, un lieu d'expérimentation

  • Jacques Ducloy, Clotilde Roussel et Patricia Gautie Expérimenter la cyberinfrastructure

Le numéro 2 est consacré aux Archives ouvertes. Il est encore temps de répondre à l'appel.

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