Le coeur et la périphérie de Google et consorts
Par Jean-Michel Salaun le samedi 20 mai 2006, 02:26 - Moteurs - Lien permanent
Repéré par Standblob,
Ce billet de HitWise US montrant que 80% des clics sur les différents services de Google sont pour son moteur de base, vient ensuite la recherche d'image avec 9,4, puis G-mail (5,5), puis Google-news (1,45) et ensuite tous les services sont en dessous de 1%. Ce n'est pas précisé, mais je suppose qu'il s'agit des sites US. Tout cela est cohérent avec l'effort produit par les employés de Google : 70% sur le moteur.
Par ailleurs, cette courbe impressionnante montre la croissance forte de Google en part de l'ensemble de l'Internet :
On comprend mieux les éléments de la bataille entre les principaux services, Google, Yahoo! et MSN, sur le marché US dans cet autre tableau tiré d'un autre billet du même site. Le leadership varie sérieusement selon les services :
Commentaires
Les chiffres de Hitwise ne concernent que le marché US.
Ce sont des données brutes dont l'interprétation est très délicate. Il faut replacer chaque service dans un double contexte : en amont par rapport aux protocoles de l'Internet et en aval au vu de l'architecture des services, de l'arborescence des sites, de la présentation et de l'ergonomie des pages.
Exemple :
Le service e-mail de Yahoo n'est accessible que à travers le WWWeb alors que Hotmail et Gmail sont accessibles également via les protocoles courrier de l'internet (POP et SMTP). Si seul le trafic Web est mesuré (comme probablement), la mesure réelle du service 'courrier' s'en retrouve largement faussée puisqu'il ne tient pas compte des internautes qui préfèrent utiliser Eudora ou Outlook plutot qu'un Web mail. MSN et GMail offrent le choix. Yahoo impose le Webmail. Donc les chiffres ne veulent plus dire grand chose.
Autre exemple, encore plus flagrant :
Dans sa version standard, Google n'offre aucune niouse sur la page d'accueil de sa fonction recherche, contrairement à Yahoo et MSN qui offrent tous les deux des nouvelles liquables à 50 pixels en dessous de l'espace de requête. Quel sens y a-t-il à comparer aussi brutalement le trafic leurs pages News avec celle de Google dans ces conditions ?
D'ailleurs, Google n'offre même pas de lien vers son service de messagerie à partir de son service de rechreche ! Ça ne peut être que délibéré mais je chreche encore à interpréter cette étonnante curiosité ?
Dernier petit calcul, rapide, pour s'amuser un peu avec ces chiffres bidon :
GMail représente environ 5% des services Google. Or, Yahho offre un service mail dont le trafic serait 20 fois supérieur à GMail... Conclusion ? ... Si on les prend comme ça, ces chiffres annoncent que le seul service mail de Yahoo est au niveau de l'ensemble des service de Google. Bravo Hitwise.
Tout ça me semble tout uassi fiable que la mesure de l'Audimat ou de la diffusion de la presse en France :o)
Les à-peu-près de l'Audimat
Article publié le 30 Mai 2006
Par Ariane Chemin et Benoît Van de Steene
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 1144 mots
Oui, Pierre, tu as raison, il faut prendre ces chiffres avec beaucoup de prudence. Il faut aussi être conscient que l'objectif de ces mesures n'est pas de donner l'image la plus fidèle d'une réalité, mais de construire un consensus entre les partenaires industriels (annonceurs, agences, médias) pour pouvoir négocier les contrats sur une base chiffrée commune. Ainsi pour reprendre ton allusion à l'audimat, les polémiques actuelles marquent sans doute plus un changement du rapport de force entre les partenaires qu'un défaut plus accentué qu'auparavant dans les mesures. Pour ce qui concerne le Web, on est encore loin du consensus, car il n'est pas acquis sur l'étalon même de la mesure (le clic, le hit..).
En avril dernier, Google a payé 90 millions de dollars pour une transaction amiable afin de faire taire une 'class action' le soupçonnant de fraude au clic.
On est loin du consensus, en effet.
Et même les outils de mesure semblent être sur la selette.