"Internet ne doit pas être la poubelle des images"
Par Jean-Michel Salaun le mercredi 20 décembre 2006, 04:25 - Télé - radio - Lien permanent
E. Hoog, pdg de l'Institut national de l'audiovisuel français à l'avant-garde de la numérisation et de la diffusion des archives audiovisuelles, donne un entretien au journal Le Monde du 19-12-06, dont j'extrais ce passage :
Internet est surtout un média de texte, pauvre en images et en sons. Ceux-ci sont souvent piratés. De plus, les images y relèvent du divertissement ou du gag - comme sur YouTube ou DailyMotion - ou encore de la violence. Les sites des chaînes sont des sessions de rattrapage, pour revoir par exemple un journal télévisé de la veille, ou payants, via la vidéo à la demande (VOD). Il manque encore des sites d'avant-garde comme celui de l'INA, dont les sources sont référencées, authentifiées et éditorialisées, avec un volume d'heures gratuites important.
Ces sites doivent inventer leur modèle économique, grâce à la publicité ou au téléchargement payant. Internet ne doit pas être la "poubelle des images", surtout s'il constitue le média majeur pour les jeunes générations.
Voici la structure de revenu de l'INA, indiquée en encadré dans l'article : 115,5 millions d'euros. 75,4 millions proviennent de la redevance, 40,1 millions des activités commerciales, principalement liées à la cession de droits (33 %) et de prestation d'archives (36 %).
En réalité, le financement de la diffusion publique des images d'archive de l'INA a été réalisé principalement par la parafiscalité.
Commentaires
Phrase choc mais qui ne me convainc pas vraiment. Il faudrait mesurer plus précisément la réalité. Quant à la télé poubelle et la presse poubelle, elles existent aussi. Les mauvaises images sont partout, je ne suis pas sûr qu'internet ait le monopole. ;-)
Oui Hubert, sans doute la phrase fait un peu slogan. Mais la question derrière est moins la "qualité" des contenus sur laquelle le débat est sans fin, que la qualité de l'organisation des contenus, c'est à dire leur indexation (couteuse) et le modèle d'affaire afférent, qui permettra à chacun un choix réel et informé.
Le programme de numérisation de l'INA poursuit principalement une mission de sauvegarde du patrimoine audiovisuel, en raison de la dégradation des supports argentiques et magnétiques. La diffusion payante des contenus auprès du grand-public est une sorte d'effet d'aubaine, un sous-produit de la conservation en quelque sorte.
Concernant les recettes parafiscales, on peut se demander, en effet, pourquoi le public paie une 2ème fois ce qu'il a déjà payé par l'impôt... L'INA annonce 100.000 heures disponibles en ligne. La fraction d'archives 'gratuites' me semble tout à fait marginale.
Bonjour
Intéressant mais la force d'internet est aussi de permettre l'acces a des images qui ne passerait pas les différents filtres habituels (par exemple celui de la rentabilité, de la censure...) S'il faut assigner un cout de referencement, collection stockage a chaque information disponible elle ne sera publiable que si elle est rentable (populaire, pour attirer des recettes pub, ou précieuse pour etre vendable)
Avec internet on doit s'habituer a choisir ce qu on voit, et non a subir ce qu'on choisit pour nous, l'éducation des jeunes à ce médium devient alors un facteur prépondérant.
par ailleurs l'argument de Mr Hoog quant au volume de données ne me parait pas tenir : il y a des artistes qui produisent de vrais court metrages et qui se font connaitre sur dailymotion. par ailleurs les mauvais films c'est surtout le produit des mauvais photophone/vieux magnetoscopes/mauvais ordinateurs,... avec la disponibilite de la techno aujourd'hui (debit mais aussi camera HD, materiel de lumiere de moins en moins cher...) il y a plein de talents qui accedent a la reconnaissance a peu de frais. produire des videos du type "antoine" devient a la portee de tout le monde
vouloir canaliser/marchandiser tout ca c'est imposer des frais qui limitent cette expansion et je pense que ce n'est pas souhaitable.