Repéré grâce à H. LeCrosnier sur la liste RTP-DOC. Steve Jobs vient de publier un long plaidoyer indiquant pourquoi Apple devait abandonner les DRMs pour les iTunes. Au delà des arguments présentés, parfois quelque peu hypocrites, qui feront sourire les critiques de la DAVSI (et Hervé le premier), l'explication est dans ce tableau :

Diaporama : Mary Meeker, The state of Internet Part 3 Morgan Stanley, Web 2.0 , 11/08/2006

Le marché de Apple, n'est pas dans le contenu, mais dans le contenant (la colonne de gauche représente les ventes 2003, celle de droite 2006, telles que le cabinet Morgan Stanley les estimait à l'été). Et depuis, plusieurs études ont montré pire que les ventes s'effondraient sur iTunes et que les iPod ne contenaient que 5% de musiques téléchargées sur le site de Apple. Pour une synthèse de ces études, voir Ratatium.

Rien de bien surprenant pour nous. En effet, cela confirme quelques tendances souvent rappelées ici :

  • l'articulation des industries du contenant et du contenu n'a qu'un temps, celui du démarrage de l'innovation. Ensuite les logiques industrielles sont trop différentes pour qu'elles soient compatibles. Ce temps est passé pour Apple.
  • Le contenu n'est pas le roi pour reprendre l'expression d' A. Odlyzko.
  • Le Web-média n'est pas l'édition et la musique en ligne ne remplacera pas la vente de disque.

On peut rapprocher ces remarques de deux billets de T O'Reilly, tous deux cités et commentés par D. Durand qui confirment la mise en place du Web-média et son installation dans le pentagone entre bibliothèque et télévision :

  • Le premier montre que le Web-média favorise les contenus courts, distribués gratuitement (TO'R, DD).
  • Le second montre comment le détachement contenant-contenu se fait par couches successives qui prennent chacune progressivement leur autonomie. Nous serions avec le Web2.0 dans la couche la plus haute (TO'R, DD).