L’avenir de la bibliothèque est-elle dans le Web 2.0 ?
Par Jean-Michel Salaun le dimanche 25 mars 2007, 15:49 - Cours - Lien permanent
Ce billet a été rédigé par Sabiha Bejaoui et Sahar Mofidi, étudiantes de l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information dans le cadre du cours sur l'économie du document.
Le web 2.0 représente une modification profonde de l’environnement Internet et de la vie quotidienne. Comme le dit Pascal Krajewski : « Ainsi la réalité devient le web et le web devient le web 2.0 ». Le web 2.0 n’a pas encore trouvé une définition précise sur laquelle tous les auteurs se seraient mis d’accord. Certains le voient comme un phénomène et d’autres comme une philosophie ou une idéologie. Malgré cela, tous les auteurs s’entendent sur les principes et les outils du web 2.0. Les principes du web 2.0 stipulent que le surfeur consommateur et passif du web 1.0 devient contributeur, actif et producteur. Cela demande une implication plus forte de la part de l’usager qui va utiliser de différents outils tels que les fils RSS, les Blogues et les Tags.
Les outils 2.0 ont engendré de nouvelles façons de gérer l'information et de nouveaux concepts comme « Social Network », « Social Bookmark », «Customisation », « Sérendipité », « Folksonomie », etc.
Parmi les acteurs de ce phénomène 2.0 on trouve : Wikipédia, Flickr, Myspace, YouTube, Diigo, et bien d’autres sans que l'on puisse savoir quel sera la limite de cette liste.
La bibliothèque ne peut pas ignorer cette insistante technologie 2.0. Le qualificatif « 2.0 » a touché la bibliothèque et le bibliothécaire ou ses outils comme l'OPAC comme il a touché la culture et la science, l’OPAC. Le terme « bibliothèque 2.0» recouvre différentes définitions. Les points de recoupements de ces différentes définitions sont :
- L’utilisation des technologies 2.0 : outils du Web 2.0.
- L’approche participative et social : orientation vers une communauté fort active.
Nous pouvons dire alors que la bibliothèque 2.0 = le web 2.0 + la bibliothèque.
Les nombreux expériences et projets d’intégration de technologies du web 2.0 dans les bibliothèques montrent qu’il s’agit d’un outil parmi d’autres qui lui permet de réaliser ses objectifs, son orientation, sa mission et ses stratégies. Chaque bibliothèque doit s’adjoindre les technologies du web 2.0 qui lui conviennent et s’adaptent à son contexte. Ainsi, elle doit sélectionner les outils 2.0 en fonction de sa communauté, de l’approche qu’elle envisage pour atteindre ses objectifs et de ses ressources. Par exemple, une bibliothèque publique qui vise augmenter la fréquentation des jeunes, ceux qui l’ont abandonné au profit du Web, peut avoir recours aux Blogues, à MySpace ou au Tagging. Plusieurs autres exemples sont cités dans Library Garden et Bibliobsession propose des stratégies ou des façons de faire « vers des bibliothèques 2.0 ».
Cependant, nous voudrions attirer l'attention sur quelques avantages et inconvénients des bibliothèque 2.0 ou de l’intégration du web 2.0 dans les bibliothèques.
Les avantages sont de faire le marketing pour la bibliothèque, utiliser cette technologie générer de la valeur ajoutée, enrichir la collection de la bibliothèque et peut-être diminuer les coûts de développement de la collection.
Pour les inconvénients, nous pouvons parler des difficultés à surmonter pour conserver la qualité des services de la bibliothèque. La tendance web 2.0, malgré son étendue et sa tentation, est difficile à contrôler (Esclavage 2.0). C’est pour cela que nous entendons plutôt parler d’utiliser cette technologie pour la servuction (La création des services de la bibliothèque avec une forte implication du client placé au cœur de la présentation) et pas encore dans la partie construction (développement de la collection).
Commentaires
Entièrement d'accord avec cette conclusion, c'était précisement l'objet du débat qui a eu lieu dans les commentaires lorsque j'avais présenté les possibles stratégies pour une Bibliothèques 2.0...d'ailleurs, plus ça va et plus je suis tenté de remplacer "bibliothèques 2.0" par la notion de "médiation numérique", qui a l'avantage de replacer le numérique au coeur de l'ensemble de la stratégie de service de la bibliothèque.
plus d'info ici : bibliobsession.free.fr/do...
Le 2.0 c'est quand même le règne établi du nombrilisme social. Chacun souhaite commenter tout fait, toute opinion, laisser une trace de son passage sur l'internet, comme nos animaux familiers qui inondent le mobiler urbain.
Je revendique de ne pas avoir grand chose à dire de sensé sur beaucoup de choses et même sur ma pratique professionnelle. Cordialement.
[Suite et fin]. A tout prendre je préfère le Café du Commerce et ses "brèves de comptoirs".
Dans ce que l’on peut observer de l’évolution des bibliothèques académiques, on peut pointer comment quelques exemples nord américains ainsi que scandinaves utilisent depuis quelques temps déjà « l’approche participative et sociale » du Web 2.0. Il est question d’investir de manière inédite des espaces autant que des publics pour les mettre en relation : l’Université, les étudiants, les chercheurs et parfois même les professionnels. Le volet pédagogique autant que scientifique sont de ce fait ciblés. Dans la littérature anglo-saxonne qui décrit ce type de démarche, on ne retrouve pas la notion de « médiation numérique ». Elle aurait pourtant le mérite de recouvrir autant la réalité des nouveaux services proposés dans ce cade que celle des nouvelles pratiques professionnelles.
Le 2.0 n'est rien d'autre qu'un outil de plus, et quant au nombrilisme, les traces "personnelles" qu'on voit ne sont que des graffittis electroniques : rien de plus. Pas enervant ? si quand meme un peu, car l'outil est emcombre par trop de choses inutiles. Mais on peut trouver des bijoux. Seule reste la consommation avec son avatar moderne, le zapping, qui est une des marques de la collectionnite (!) et une affection surement quelque peu psy(chologique) : on remplit son disque dur pour ne pas se sentir vide. Pour aborder ce genre d'univers , il faut un pre-projet. Rien ne vaut le crayon avant la palette graphique.
Un bon exemple d'utilisation des technologies web 2.0 par une
bibliothèque publique : Hennipin County Library
hclib.org/
Fils RSS, commentaires dans le catalogues, listes personnelles publiques, référence en ligne, etc.
Non seulement il s'agit de l'avenir des bibliothèques, mais aussi des nouveaux enjeux du savoir.
Les "apprenants" sont devenus des adeptes du copier-coller, de futurs adeptes des services de Q/R pour penser à leur place ... les formes d'apprentissage doivent évoluer. Il ne s'agit plus de vérifier les capacités à trouver de l'info., elle est partout et accessible, mais de la valider, la recouper, la traiter autrement, à la sauce 2.0. Les exigences ne sont plus les mêmes ; la connaissance est accessible au plus grand nombre, il faut, aujourd'hui, impliquer ce plus grand nombre dans la connaissance. La maîtrise des outils 2.0 par les usagers doit être un enjeu pour les prof. de l'info-doc. L'éducation à la participation (combien d'utilisateurs de wikipédia en connaissent le principe ???), est essentiel. Du consommateur à l'acteur. Recentrer l'usager sur le fait qu'il a un rôle à jouer dans la chaîne de l'info (ex. choix et utilisation des moteurs de recherche)
Les prof. de l'info-doc se doivent d'expliquer les enjeux du 2.0, le principe du wiki, éduquer au savoir collectif, aux problématiques de droit et d'économie en info-doc (du CC au libre et gratuit), savoir utiliser la force du réseau en connaissant ses faiblesses.
Il s'agit d'expliquer le 2.0, loin de toute logique marketing, mais comme enjeu de savoir. C'est aussi ça les bib-doc 2.0.
"médiation numérique", oui, mais plus simplement comme toujours, le bibliothécaire - documentaliste est un médiateur entre l'usager et le document. (les outils changent, les usages évoluent, mais la mission reste la même.)
documentalistes2.0.free.f...