À la rubrique de la fracture générationnelle, voici un nouveau rapport sur l'usage de l'Internet par les jeunes québécois, intéressant notamment parce qu'il permet une comparaison dans le temps (une première enquête avait été réalisée en 2000), mais aussi dans l'espace (il fait partie d'une série comparative avec plusieurs pays européens).

LES JEUNES ET INTERNET: 2006 (Appropriation des nouvelles technologies) RAPPORT FINAL DE L’ENQUÊTE MENÉE AU QUÉBEC soumis par Jacques Piette, Ph.D., Christian-Marie Pons, Ph.D. Département des lettres et communications, Université de Sherbrooke Luc Giroux, Ph.D., Département de communication, Université de Montréal au Ministère de la Culture et des Communications Gouvernement du Québec, MARS 2007 Accessible ici

Faits saillants (extraits)

  • Des foyers maintenant hautement branchés. Les jeunes Québécois ont maintenant pratiquement tous accès à Internet à partir de leur foyer! (..)
  • L’Internet des jeunes : avant tout une messagerie instantanée pour communiquer et socialiser. (..) Ainsi le gros de la communication que les jeunes font sur Internet prend la forme d’un véritable Intranet constitué par leur liste personnelle partagée sur MSN Messenger!: 93% des jeunes disent l’utiliser.
  • Information et documentation, une seule formule: Google + Wikipédia. Le Web constitue la source privilégiée d’information et de documentation des adolescents québécois et le moteur de recherche Google est la porte d’accès presque unique à la recherche sur Internet pour les jeunes. De même l’encyclopédie participative Wikipédia devient, de son côté, la toute première référence qu’ils consultent sur le Web.
  • La crédibilité du Web!: un peu plus de prudence. On constate une certaine évolution dans l’attitude des jeunes à l’égard de la fiabilité des informations qu’ils trouvent sur Internet. Ils interrogent davantage la qualité et le sérieux des sites qu’ils consultent quand ils utilisent Internet pour leurs travaux scolaires.
  • La blogosphère des adolescents!: un extension des relations entre pairs. Les blogues constituent pour les jeunes internautes davantage une extension des relations qu’ils entretiennent déjà avec leurs amis qu’un lieu public d’expression personnelle. À l’inverse de la blogosphère ouverte des adultes, celle des adolescents se limite au réseau des intimes.!
  • Le téléchargement!: conscience d’une éthique…mais élastique (..)
  • Le téléphone cellulaire: pas encore si populaire. Le téléphone cellulaire ne connaît pas au Québec le même engouement auprès des jeunes que ce n’est le cas en Europe. La messagerie MSN Messenger pour les adolescents Québécois remplit une fonction analogue à celle du message texte (SMS) pour les jeunes Européens. Le faible coût d’utilisation du téléphone résidentiel, chez nous, rend moins nécessaire le passage au cellulaire; (..)
  • Les jeux vidéos: l'attirance des mondes virtuels. Avec les jeux vidéo de rôle et de simulation de dernière génération, particulièrement ceux qui se jouent sur Internet, on constate que le plaisir de jouer prend une toute nouvelle dimension.(..)
  • La présence parentale: plus vers la confiance que le contrôle. (..)
  • Les jeunes sont favorables à un plus grand contrôle des contenus sur le Web. (..) Mais pour le jeune, les principaux dangers n'est pas tant les contenus que les virus informatiques. (..)
  • Des écoles hors jeux. Sans aller jusqu’à affirmer que l’utilisation d’Internet à l'école a régressé, elle ne semble pas s’être développée comme d’aucuns l’avaient prévu. Les jeunes font état d’une utilisation assez limitée d’Internet à leur école et ils établissent qu’elle se différencie surtout radicalement de la pratique qu’ils en font à la maison. On constate qu’un double mouvement opposé s’est opéré au fil des ans. Au fur et à mesure qu’Internet prenait sa place à la maison, l’école –!qui avait pourtant investi de manière importante tant du point de vue pécuniaire que pédagogique!– s’est progressivement désinvestie de cette mission éducative quant à l’intégration des TIC en classe, du moins au regard des aspirations qu’avaient formulées de nombreux intervenants du milieu scolaire à la fin des années 1990.

Repéré par Bibliothécaire