Formation : Bologne ou Montréal-Genève
Par Jean-Michel Salaun le mardi 05 juin 2007, 11:35 - Bibliothèques - Lien permanent
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J'ai eu l'occasion d'animer, il y a quelques temps, une table ronde internationale au Congrès de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec intitulée : Les nouvelles formations aux professions documentaires en Europe : une chance pour la mobilité professionnelle et la coopération avec l’Amérique du Nord ?
Le tableau brossé par les premiers intervenants soulignait l'ampleur, l'importance, mais aussi la complexité du processus d'harmonisation européenne dans l'enseignement supérieur, dit processus de Bologne, accord signé en 1998 entre 40 pays européens. L'objectif est de proposer, d'ici 2010, une formation sur une base commune très comparable à celle de l'Amérique du nord, même si le vocabulaire diffère. Le « baccalauréat » québécois, s'appelle licence en France, bachelor en Suisse et dans de nombreux pays européens. La maîtrise québécoise se nomme presque partout master. Un crédit nord-américain est équivalent à 1,5 ECTS (European Credits Transfer System). Le processus touche toutes les disciplines, donc aussi les sciences de l'information.
Hans-Christoph Hobohm, professeur de bibliothéconomie à l'Université des Sciences Appliquées de Potsdam en Allemagne, a présenté des initiatives transversales comme la deuxième édition du guide des compétences et aptitudes des professionnels européens de l'information-documentation (Euroréférentiel 1 et 2) ou encore la synthèse de la réflexion de plus de 150 professeurs sur les programmes de formation réalisée en 2005 à l'École royale de bibliothéconomie et sciences de l'information du Danemark. Anna-Maria Tammaro, professeur à l'Université de Parme en Italie, a rendu compte des résultats d'une enquête sur les types d'évaluations des formations en cours en Europe. Une multitude de systèmes et d'indicateurs sont engagés de façon très variable selon les pays.
L'effort est important et les transformations rapides. Mais si l'on écoute le collègue allemand sur la situation dans son pays, ou encore Anne-Marie Bertrand, directrice de l'Enssib à Lyon en France, il semble que les conséquences pratiques soient, pour l'instant, surtout internes à chaque pays soulignant les particularismes et rigidités et favorisant sans doute leur effacement à terme.
Yolande Estermann de la Haute École de Gestion de Genève a présenté à la fin de la séance le projet de formation conjointe avec l'EBSI. Il a paru que la collaboration transatlantique était paradoxalement plus simple, ou peut-être est-ce la collaboration entre la Suisse et le Québec qui est plus naturelle.
Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un programme élaboré conjointement par les deux établissements, mais chacun garde sa propre logique. Les étudiants inscrits à l'EBSI auront une « Maîtrise en sciences de l'information, orientation internationale en gestion des institutions documentaires », ceux inscrits à HEG auront un « Consecutive Master ». Le programme pourrait démarrer en 2008 si toutes les autorisations sont obtenues.
Une année sera réalisée à Montréal, la seconde à Genève selon un processus d'échanges d'étudiants. Le schéma des deux années, nécessairement asymétrique est le suivant :