« Naviguer suppose une culture »
Par Jean-Michel Salaun le mercredi 12 septembre 2007, 02:06 - Édition - Lien permanent
Un rapport d'audit sur les politiques publiques françaises en faveur du livre vient d'être mis en ligne.
Mission d’audit de modernisation, Alain CORDIER, Bernard FONTAINE, LÊ NHAT BINH, Rapport sur la chaîne du livre, Inspection générale des Finances n° 2006-M-095-02, Inspection générale de l’Administration des Affaires Culturelles n° 2007-10, Juillet 2007, 51p. Pdf.
J'y reviendrai car il fournit d'intéressantes données et réflexions sur l'économie de la branche, l'implication publique et sa relation au numérique. Mais en attendant, voici un extrait non sans rapport avec le projet québécois du Ministère de l'éducation de développer les bibliothèques scolaires :
Rappelons d’abord, au risque de sortir des limites imposées d’un rapport d’audit, qu’il faut non seulement savoir lire, mais très bien lire pour tirer parti d’un livre et même encore plus d’un écran numérique. Naviguer suppose une culture, pour choisir ce à quoi l’on tient, et éviter que l’hyper lecture ne se transforme en une mise en abyme, comme tend à le montrer la pratique de certains internautes. De même, l’écriture, au sens du talent, est radicalement indépendante des outils où elle se forme. Le texte est dans l’esprit avant de s’inscrire sur un support. Que celui-ci soit un papier ou un écran ne change rien à ce préalable qui a à voir avec l’imaginaire, la pensée, la liberté et le coeur. Tout cela suppose de trouver dans nos écoles une nouvelle compréhension de ce que signifient la transmission et le rapport à un maître qui enseigne.
Il faut donc se réjouir de voir dans le livre jeunesse, qui représente 16,6% du marché du livre, l’un des segments d’activité les plus solides, en hausse constante depuis plusieurs années. Globalement, depuis un an, il s’est vendu environ 80 millions de livres jeunesse. La diminution de la lecture, l’âge de l’adolescence étant venu, renvoie toutefois aux réflexions nécessaires sur l’enseignement littéraire pour donner davantage place à l’éveil au sens qui permette de mieux comprendre l’homme et le monde, pour y découvrir l’épaisseur de vie que nourrit toute altérité. p.20
Repéré par La feuille