Il y a six ans Mark Prensky écrivait (trad JMS) :

Les enfants d'aujourd'hui sont socialisés d'une manière très différente de leurs parents. Les chiffres sont impressionnants: plus de 10.000 heures à jouer des jeux vidéo, plus de 200.000 courriels et SMS envoyés et reçus, plus de 10.000 heures à parler sur leur téléphone cellulaire, plus de 20.000 heures à regarder la télévision (dont un pourcentage important sur MTV), plus de 500.000 spots publicitaires vus – tout cela avant de quitter le secondaire. Et, peut-être, tout au plus, 5.000 heures de lecture de livres. Ils sont aujourd'hui des étudiants "Digital Native"..

Prensky Marc, Digital Natives Digital Immigrants, 2001, Part II Pdf

Il parlait des enfants de 15 ans, qui en ont donc aujourd'hui 21, comme cette jeune Japonaise dont un journal australien rapporte le propos (trad JMS) :

«J'ai commencé à écrire des romans sur mon cellulaire quand j'étais au lycée et j‘étais vraiment rapide avec mes pouces. Donc au bout d’un moment, cela ne me prenait pas beaucoup de temps. Je n'avais pas envisagé d'être romancière, si vous voulez m’appeler ainsi, et je suis encore très surprise par ce succès. »

Un succès tel qu’un volume de son livre, qui a commencé sa vie dans une série d’épisodes téléchargés d’un site Internet sur les cellulaires de milliers de jeunes abonnés, s’est vendu à plus de 420.000 exemplaires depuis qu'il a été publié sur papier en janvier.

Norrie Justin, In Japan, cellular storytelling is all the rage, December 3, 2007, The Sydney Morning Herald. Html (repéré par F. Pisani)

Dans le même article, on apprend que la moitié des 10 romans les plus vendus cette année au Japon ont été écrits sur des cellulaires. Ainsi les digital natives, à leur manière, participent eux-aussi à la résistance du livre !

Actu du 5 février 2008 Voir l'article du NYT, compte rendu par H. Guillaud (ici) :

Norimitsu Onishi, “Thumbs Race as Japan’s Best Sellers Go Cellular,” The New York Times, Janvier 20, 2008, Html