Google est un média
Par Jean-Michel Salaun le mardi 12 février 2008, 02:12 - Moteurs - Lien permanent
Je confirme une affirmation déjà souvent proclamée ici avec un argument financier. Juste en comparant quelques chiffres des comptes de Google des années 2005, 2006, 2007, on peut voir se construire petit à petit, en effet, l'économie d'un média autonome.
Je passe sur la croissance globale, impressionnante, même si la bourse en réclame toujours plus. Mais deux séries de chiffres sont très significatives :
- La troisième ligne. La publicité fait toujours la quasi-totalité du revenu de la firme et il est peu probable que cela change maintenant. Les analystes qui comparent Microsoft et Google, comparent en réalité des firmes qui sont sur des marchés séparés, même si la seconde voudrait bien profiter de celui de la première. Autrement dit, Microsoft cherche à se diversifier, mais Google cherche, lui, à consolider sa position dominante de média.
- La première ligne. On voit très clairement le centrage progressif sur l'activité interne, qui passe de 55 à 64%. Ainsi l'hyperactivité de Google ne doit pas faire illusion, elle est centripète. Le mariage de Adwords et du moteur est le coeur de l'activité. Le premier revend l'attention construite par le second. L'un et l'autre fonctionnent sur le même modèle : un calcul statistique entre les mots et les hits.
Sources informations financières de Google : Google Announces Fourth Quarter And Fiscal Year 2006 Results (ici) ; Google Announces Fourth Quarter And Fiscal Year 2007 Results (là)
Commentaires
Certes, c'est un média et à ce titre, on peut douter de son objectivité et être inquiet de son rôle dans l'accès à l'information. Voir blog.wired.com/business/2...
Merci Odile pour ce lien en effet éclairant.
Google, comme tout média est pris dans le dilemme de la nécessité préserver l'objectivité des informations (ou plus précisément ici du processus de recherche d'informations) pour maintenir la confiance de son auditoire et la tentation de servir ses intérêts particuliers, soit les siens propres, soit ceux de sa clientèle ou encore ceux de ses protecteurs.
Quand on a une position dominante, la responsabilité est plus lourde, mais la tentation plus forte.