Dossier médical : redocumentarisation et modernité
Par Jean-Michel Salaun le vendredi 15 février 2008, 14:18 - Socio - Lien permanent
Le dossier médical électronique (DME) est exemplaire des thématiques reliant redocumentarisation et nouvelle modernité. Le site Euractive qui popularise le travail de l'Union européenne propose une excellente synthèse sur le sujet.
Dossiers médicaux électroniques. Publié: mercredi 19 décembre 2007 | Mis à jour: mardi 15 janvier 2008 (ici)
En voici quelques extraits. Il ne rendent pas compte de la richesse documentaire du site. Mon objectif est juste de pointer quelques thématiques de la nouvelle modernité pour montrer sur cet exemple à quel point elles sont étroitement corrélées avec le processus de redocumentarisation.
1 Ubiquité :
Alors que les patients sont de plus en plus mobiles en Europe, le DME, consultable par les cliniciens dans différents lieux de soins et différentes langues, peut rendre les traitements plus sûrs et réduire les coûts.
La question de la mobilité est étroitement liée à l’interopérabilité. Si les normes du DME restent nationales, cela dressera de nouvelles barrières à la mobilité des patients. Cela signifie en revanche que ces normes devront surmonter non seulement les obstacles linguistiques, mais également les différences entre les systèmes de soin de santé, allant des traitements médicaux à la commercialisation des produits pharmaceutiques. (..)
2. Maîtrise des coûts de santé :
Avec un investissement initial relativement faible, les dossiers médicaux électroniques permettraient aux médecins et au personnel médical de partager les résultats des examens médicaux plus efficacement, évitant ainsi de pratiquer plusieurs fois le même type d’examen sur le même patient, lorsque celui-ci va consulter un autre médecin ou est traité dans un autre centre de soin.
De plus, l’informatique pourrait être utilisé pour réduire les coûts additionnels, comme les prescriptions pharmaceutiques et les frais d’hospitalisation et de transport. Une base de données anonymes concernant la santé de tous les patients pourrait être utilisée pour rendre les marchés des soins de santé plus efficaces. Par exemple, l’efficacité et la sécurité des médicaments génériques par rapport aux médicaments originaux pourraient être testées indépendamment et plus efficacement. (..)
3. Dangers de contrôle social :
Le groupe de travail ajoute : « en rassemblant les informations médicales relatives à une personne en provenance de différentes sources, facilitant et généralisant ainsi l’accès à ces informations sensibles, les systèmes de DME créent de nouveaux risques et donnent une ampleur inédite au danger d’abus des informations médicales relatives aux personnes ».
Cela dit, les collègues qui travaillent sur le sujet me soufflent que les difficultés de mise en œuvre sont encore très sous-estimées.