Ce billet a été rédigé par Pierre St Louis, étudiant de l'École de bibliothéconomie et de sciences de l'information dans le cadre du cours Économie du document. On peut trouver quelques pistes de réponse à cette question dans le cours de cette semaine.

Lorsque j’ai pris connaissance de cette question, j’ai tout d’abord hésité entre stockage de documents papiers et stockage de documents numériques. Je me suis donc penché sur les deux aspects mais pas dans la même mesure et voici pourquoi. Ce qui nous vient à l’esprit lorsqu’on parle de stockage en milieu bibliothécaire, c’est évidemment le stockage de documents imprimés. Cependant, depuis quelque temps nous constatons que de plus en plus de bibliothèques numérisent leur collection dans le but de rendre ce patrimoine accessible à la communauté du web (par exemple au travers du programme Google-Books).

Par contre, la numérisation comporte certains risques. Est ce vraiment la solution? Les problèmes liés à la pérennité, à la fragilité et à la compatibilité des supports me font craindre le pire lorsque les générations futures voudront consulter les documents. Seront-ils encore lisibles? Seront-ils perdus? La technologie informatique repose sur la logique mais elle peut aussi poser des problèmes illogiques.

Évidemment, la multiplicité du livre imprimé (voir à ce sujet, La honte du lecteur) fait en sorte que la bibliothèque est devant un sérieux problème d’espace et de ressources. Souvent ce sont les aspects économiques qui l’emportent sur l’aspect document. La bibliothèque ne doit pas tout stocker, elle doit faire un choix parmi ce qui est pertinent … c’est-à-dire l’économique dans la plupart des cas. En effet, pour pouvoir tout stocker les bibliothèques doivent s’agrandir, trouver de nouveaux locaux, etc. Les coûts de gestion pour entreposer peuvent s’avérer un inconvénient majeur. Prenons comme exemple une bibliothèque spécialisée de Paris qui doit entreposer sa collection dans trois lieux différents. Le prix du mètre carré étant faramineux à Paris, on imagine assez bien le fardeau monétaire que peut engendrer une telle situation. De plus, les immeubles qui abritent plusieurs bibliothèques sont souvent classés monuments historiques, ce qui a pour effet que les aménagements y sont aussi quasi-impossibles.

Nous sommes donc face à un problème sérieux car la bibliothèque possède un rôle majeur dans la société. Et comme le dit si bien Denis Pallier : « À la fois lieux de travail pour des recherches contemporaines et lieux de conservation d’un patrimoine, les bibliothèques ont un rôle charnière entre le passé et le présent.» (Les Bibliothèques, Que sais-je PUF, 2006).

Alors je vous pose la question suivante : La bibliothèque doit-elle abandonner le stockage de documents ? Si oui, quel stockage; imprimé ou numérique?