Les pratiques de recherche des étudiants
Par Jean-Michel Salaun le jeudi 03 décembre 2009, 12:27 - Socio - Lien permanent
Un rapport intéressant signalé par Fabrizio Tinti (ici).
Head Allison J. and Michael B, Eisenberg, How College Students Seek Information in the Digital Age, Project Information Literacy progress report, The information School, December 1 2009. Pdf
Une enquête menée auprès d'un échantillon de 2.318 étudiants de collège (1er cycle) de six campus US. Six principaux résultats, indiqués en introduction plutôt rassurants pour les professeurs, mais moins pour les bibliothécaires, tout particulièrement les bibliothécaires de référence (trad JMS) :
- Beaucoup des étudiants de l'échantillon ont déclaré être curieux, engagés et motivés au début d'une recherche, aussi bien pour un cours que dans la vie quotidienne. Le besoin d'avoir une vue d'ensemble ou d'un arrière-plan sur un sujet était le facteur déclenchant la recherche pour un cours (65%) et dans la vie quotidienne (63%).
- Presque tous les étudiants de l'échantillon s'appuient d'abord sur les lectures du cours et non sur Google pour les recherches liées aux cours. De la même façon, Google et Wikipédia sont les sites privilégiés de presque tous les répondants pour la vie quotidienne.
- Les bibliothécaires sont considérablement sous-utilisés par les étudiants. Huit sur dix des répondants indiquent qu'ils ne s'adressent que rarement, voire jamais pour une aide dans leur recherche pour les cours.
- Neuf étudiants sur dix s'adressent à la bibliothèque pour des recherches sur des bases de données (comme EBSCO, JSTOR ou ProQuest) pour mener leurs recherches pour les cours, pour obtenir des documents et données crédibles, pour des informations approfondies, et la capacité de répondre aux attentes de leurs professeurs.
- Même si les bibliothécaires ont formé les premiers les étudiants à l'usage des bases de données au cours de sessions d'initiation, les étudiants expliquent dans les entretiens qui se tournent vers les professeurs pour les encadrer dans leurs recherches, quand ils avancent dans leur scolarité.
- Les raisons des tergiversations des étudiants ne sont plus les mêmes que celles d'avant l'internet comme la peur de l'échec ou un manque de confiance qui étaient alors courants au premier cycle dans les années quatre-vingt. Nous avons plutôt trouvé que la plus grande part des natifs numériques de l'échantillon (40%) avaient tendance à retarder le travail demandé parce qu'ils jonglaient avec les besoins pour répondre aux demandes concurrentes des cours venant d'autres classes.
Commentaires
Depuis une trentaine d'années, je constate ce comportement chez les étudiants. Nous les bibliothécaires, il faut investir le terrain des profs, devenir leurs partenaires privilégiés et sortir de nos bureaux. Il est aussi important de véhiculer des valeurs communes et d'être à l'écoute des besoins de profs par rapport aux défis de leurs enseignements (plagiat, normes bibliographiques, qualité des sources, processus d'apprentissage et transfert des connaissances).
C'est difficile enseigner et motiver les étudiants.
Il faut que dans les écoles des sciences de l'information, on mette l'accent sur l'aspect pédagogique de nos fonctions.
Merci
"Nous les bibliothécaires, il faut ... sortir de nos bureaux."
voilà un conseil que devraient méditer 2 ou 3 "bibliothécaires" que je connais. Cela leur permettrait sans doute de prendre conscience des lacunes que peut présenter leur BU
Bonjour,
Le rapport est interessant et vous pouvez être plus que certain, que c'est le même scénario dans plusieurs pays. Pr hubert Fondain, dans une intervention sur l'avenir des bibliothèques en France, a fait part des même inquiétudes lors de son passage, mercredi (09/12/2009) au département de bibliothéconomie, oran, algérie.
Le rapport de microsoft "Europe logs on " publié en février 2009 et disponible à http://download.microsoft.com/docum...
montre que La consommation du Web en Europe sera plus importante que celle de télévision à partir de juin 2010. Quelque soit, les chiffres avancés, internet s'impose dans plusieurs pays (y compris le mien, algérie) comme première source d'information...Et le défit est immense pour les bibliothécaires (bien que cette appelation me parait obsolète).
Vous constatez que les lecteurs ne consultent plus le bibliothécaire, et bien une étude sur l'utilisation des ressources cachées du web, nous montrera , je le parais que ces ressources même électroniques, sont sous-utilisées. Que faut il faire????franchement, je ne sais pas...A moins qu'un outil aussi puissant que google, nous fasse sortir (lors de la recherche) tous les trésors des bibliothèques et autres ressources...Parce qu'il faut avouer que même moi (enseignante en bibliothéconomie), je ne fréquente plus de bibliothèque universitaire, ma bibliothèque est devenu internet. Tant mieux pour moi car je travaille quand je veux et à partir de chez moi en plus tout en ayant accès aux ressources que je veux...
Je prépare un support de cours sur les médias sociaux et en parlant des blogs, j'avais besoin de citer le blog de Jean michel salaun, mais avant de citer une source je la vérifie toujours la veille...voilà ce qui explique mon passage, mais j'y retournerais surement...
salutations from algeria...