Virginie Clayssen attire l'attention sur cet article dont elle traduit quelques extraits (ici). Il mérite vraiment lecture :

Ashlee Vance, « This Tech Bubble Is Different », BusinessWeek: Online Magazine, avril 14, 2011, ici.

Voici la traduction de quelques autres parties, en rapport avec les préoccupations de ce blogue :

En réalité, certaines bulles font du bien, même si elles se terminent mal. Dans les années 80, la croissance de Microsoft, Compaq et Intel a fait entrer les microordinateurs dans des millions d'entreprises et de domiciles, et les stocks de ces sociétés ont augmenté. La technologie a trébuché à la fin des années 80 et la Silicon Valley est restée avec nombre de microprocesseurs à bas prix et des théories pour les employer. Le boom des dot.com a gonflé avec la surévaluation de tout ce qui était lié au web.. Puis la correction est arrivée au début des années 2000, faisant s'évaporer sans doute 6 milliards de dollars chez les actionnaires. Mais ce cycle là a aussi laissé derrière lui une infrastructure pour l'internet qui a bénéficié aux entreprises et aux consommateurs.

Cette fois, l'accent est mis sur les moyens plus précis pour vendre. (..) « Chaque génération de gens intelligents va où est l'argent, aujourd'hui c'est la génération de la publicité » dit Steve Perlman un entrepreneur de la Silicon Valley. (..)

Alors si cette bulle est construite sur la capacité à amener les clients à acheter, que restera-t-il quand elle va éclater ? (..)

« Ma crainte est que la Silicon Valley ne ressemble maintenant à Hollywood », dit Glenn Kelman, directeur exécutif d'une société de courtage immobilier en ligne Redfin, après avoir été programmeur pendant vingt ans. « Un business tourné vers le divertissement à la recherche du succès rapide qui n'augmente pas fondamentalement la compétitivité de l'Amérique. » (..)

Les génies en math ont rejoint les as des logiciels dans les équipes. On les appelait les «Quants» à Wall Street, ce sont les «Wants» dans le business des réseaux sociaux.

Les opérations de ciblages ressemblent beaucoup à ce que les Quants faisaient à Wall Street. Un système Want pourrait par exemple observer ce que quelqu'un cherche sur Google, ce qu'il écrit sur Gmail, et les sites qu'il visite. « Vous récupérez ces données et puis construisez un système d'aide à la décision très rapide à partir de leur historique à orientation commerciale » dit Will Price, président de Flite un service de publicité en ligne. « Vous devez faire tous ces calculs avant le chargement de la page ».(..)

Personne ne prétend que le haut du panier, FaceBook ou Google, ne soit menacé si la bulle éclate. Mais pour le niveau en dessous ou celui d'encore en dessous, où on trouve nombre de start-ups qui s'accumulent dans toutes les niches possibles des réseaux sociaux et de la publicité, le destin de ces sociétés est aléatoire.(..)

En 1986, Microsoft, Oracle et Sun Microsystems ont été déclarées. Compaq a mis quatre ans à être classée dans le top des 500 de Fortune, la croissance la plus rapide de toute l'histoire. Chacune de ces sociétés a connu des haut et des bas, mais toutes ont construit des technologies qui ont engendré d'autres technologies. Et aujourd'hui ? Groupon, avec ses coupons envoyés aux gens par courriel, pourrait bien devenir la société à la croissance la plus rapide de tous les temps. Son chiffre d'affaires pourrait atteindre 4 milliards de $ cette année, 750 millions de plus que l'année dernière, et sa valorisation est de 25 milliards de $. Son héritage technologique est le mignon courriel.(..)

Groupon est une société qui propose des achats groupés pour faire baisser les prix (wkp). L'article souligne néanmoins que certains à la Silicon Valley tentent de construire des outils de traitement de données (sur l'ADN, sur le climat) à d'autres fins.

Eric Schadt, directeur scientifique de Pacific Biosciences, fabricant de machines pour séquencer le génome, prétend que les nouvelles découvertes sur les médicaments et les remèdes contre le cancer dépendent de ces outils d'analyse. Les sociétés qui utilisent les outils de Pacific Biosciences produiront des montagnes d'informations chaque jour pendant qu'ils séquenceront de plus en plus de gens. Leur objectif : cartographier les interactions complexes entre les gènes, les organes et les autres systèmes du corps et faire ressortir des questions sur les conséquences des interactions sur la santé et sur les remèdes. (..)

Actu du 9 juin 2012

Sur les ambiguïtés de l'introducton en bourse de Groupon : 1

« Groupon: la face cachée d’une croissance record », L’Expansion, juin 3, 2011, ici.