Internet : la gratuité pour l’un, c’est payant pour l’autre
Par Jean-Michel Salaun le samedi 09 mars 2013, 04:24 - Cours - Lien permanent
Ce billet a été rédigé par Eve Morin Desrosiers et Nadir El Alami dans le cadre du cours Economie du document.
Moyennant certains coûts fixes associés à l’acquisition de matériels et d’un accès au web fournis par un fournisseur s’ouvre la porte vers un univers de possibilités et de découvertes.Gratuité : source de partage et d’échange pour les utilisateurs
Qui n’a pas rédigé un blogue ? Qui n’a pas collaboré à un forum d’entraide ? Dans cet univers gratuit du web, deux logiques s’opposent, respectant un principe simple d’économie basé sur l’offre et la demande. L’utilisateur produit du contenu et consomme du contenu gratuit. En fait, le web est né de cet esprit de collaboration et d’échange. Les activités liées au commerce ne sont qu’une partie de ce qui est produit et offert sur le web. La gratuité du web n’est pas que basée sur une logique marchande. Elle est également basée sur celle du don, de la coopération et du partage où les utilisateurs jouent un rôle central (Dang Nguyen, 2012). Le web offre un espace de liberté où les utilisateurs donnent de leur temps pour animer des blogues; entretiennent des forums de discussions, d’entraide et d’échange; créent des sites et mettent au point des logiciels de façon collaborative libre de droit. Ce contenu est par la suite consommé, partagé par les utilisateurs qui eux même peuvent collaborer à améliorer le contenu. Afin d'illustrer l’ampleur de ce phénomène de partage, en 2012, 60 heures de vidéos ont été téléversées toutes les minutes sur YouTube et plus de 4 milliards de vidéos y sont visionnés chaque jour (Landivar, 2012). À l’extrême, cette gratuité permet à certains utilisateurs de faire fi du respect des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle qui régissent l’activité commerciale. Ces utilisateurs profitent du web pour pirater le contenu de sites; pour partager des logiciels, des films et de la musique populaire exprimant ainsi un certain esprit anticapitaliste.
Gratuité : source de profit pour les entreprises
À moins d'être des organismes à but non lucratif à l'instar de Wikipédia, les entreprises sur le web aspirent à créer de la valeur et à générer des profits pour leurs actionnaires tirant profit de cette gratuité du web. Elles ont de ce fait un modèle d'affaires dans lequel elles offrent un service leur permettant des rentrées d'argent suffisamment importantes pour couvrir leurs charges et dégager des bénéfices.
La désillusion créée par la première bulle financière d'internet au début des années 2000 où nous avons assisté à la disparition d'entités proposant des services plus ou moins farfelus sur le web a eu au moins le mérite d'assainir le marché et de nous rappeler l'implacable logique économique qui ne rémunère que la création de la valeur. Et c'est désormais les entreprises qui s'appuient sur un modèle économique solide qui survivent, même si elles offrent leurs services sans contrepartie apparente aux utilisateurs.
Aujourd'hui, la sphère productive virtuelle est traversée par deux courants diamétralement opposés, d'un côté un courant progressiste qui veut faire profiter les avantages de la révolution numérique à tous les usagers sans rétribution et qui milite en faveur de la gratuité. De l’autre, les conservateurs qui essayent d'appliquer la logique et les équilibres de l'ère industrielle à la société de l'information en perpétuant la marchandisation notamment à travers l'imposition et le renforcement du brevet et du copyright. D’ailleurs, la majorité des États ont plutôt joué le rôle du porte-drapeau du deuxième courant avec notamment le Digital Millenium Copyright Act aux États-Unis et la très controversée loi Hadopi en France.
Notre attention, c’est payant !
Une décennie plus tard, et en dépit du peu de recul que nous avons, nous pouvons affirmer que c'est bien le modèle basé sur la publicité et la captation de notre attention qui régule de larges pans de la sphère productive virtuelle. C'est aussi ce modèle qui a permis de constituer de colossales fortunes; en témoignent les capitalisations démesurées qu'arrivent à aligner certains géants du net au NASDAQ, et dont le fonctionnement ne pourrait être expliqué autrement. Les majors d'internet à l'instar de Google et de Facebook ayant investi ce créneau savent que notre attention est fugace et que la quantité d'information que nous pouvons absorber est limitée, alors ils ont décidé de s'étendre en investissant tous les écrans et tous les espaces numériques où nous sommes susceptibles d'exister. C'est finalement notre consentement à nous abandonner à ces colosses, dont l'éthique est plus que discutable, en leur faisant confiance pour nos recherches, nos loisirs et nos outils de travail qui fait marcher le système, avec tout ce que cela induit comme risque d'enfermement dans un environnement logiciel (locked-in) ou dans ce que Eli Pariser appelle une bulle informationnelle.
Pour pérenniser ce modèle économique basé sur notre attention, les entreprises du numérique nous imposent de payer un lourd tribut dont nous commençons à estimer les conséquences. En plus de notre attention, notre vie privée est utilisée comme matière première pour faire tourner cette énorme roue. Facebook, Google et les autres s'ingénient à glaner frénétiquement nos traces numériques, nos informations personnelles et traquer nos moindre gestes ou déplacement pour les vendre à prix d'or à des firmes qui vont à leur tour nous cibler pour nous proposer des produits et des services faits à notre mesure. L'actualité nous révèle régulièrement des affaires qui illustrent avec fracas cette tendance inquiétante dont nous sommes les victimes consentantes, et dont les protagonistes sont presque toujours les mêmes.
La gratuité certes, mais à quel prix ?
Malgré la fragilité de ce modèle d'affaires, il émerge aujourd'hui comme le seul cadre viable qui permet la création de la valeur et offre aux utilisateurs des services innovants gratuitement. L’utilisateur est la clé de voûte de ce système. L’avenir des entreprises web est intimement lié à l’attitude et aux comportements des utilisateurs ainsi qu’à la capacité qu’elles ont de capter leur attention. Sans quoi leur produit web risque de tomber dans les oubliettes de ce vaste réseau. Ceci explique pour quelle raison Google par exemple, déploie autant d’efforts pour décortiquer les comportements des utilisateurs. Il s’agit d’une question de survie et de profits. Ces entreprises profitent de cette gratuité basée sur cette dynamique du don, de collaboration et de partage afin de générer des revenus en servant d’intermédiaire entre un utilisateur et un autre. Ce système sera viable aussi longtemps que l’utilisateur acceptera de payer par ses informations sur sa vie privée. En fait, le web est-il vraiment gratuit ?
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Pour en savoir plus :
Anderson, C. : Free! http://www.wired.com/techbiz/it/magazine/16-03/ff_free ?currentPage=all
Dang-Nguyen, G. et al. (2012) « Gratuité sur Internet entre logiques individuelles et logique communautaire » in Cahier de recherche, no 11. http://www.marsouin.org/IMG/pdf/cahier_novembre_2012.pdf
Guillebaud, H.: http://www.internetactu.net/2008/03/10/la-gratuite-est-elle-lavenir-de-leconomie/ (Critique de Chris Anderson)
Landivar, V. (2012). 40 statistiques sur l’utilisation d’internet en 2012. http://journalmetro.com/opinions/reseaux-sociaux/119005/40-statistiques-sur-lutilisation-dinternet-en-2012/
Umen Innovation. Le blogue. (2012). http://blogue.umen.ca/marketing-web/les-partages-sur-les-reseaux-sociaux-stimulent-les-achats/
Commentaires
Bonjour,
À la lecture de votre billet, je comprends qu'il y a deux courants de pensées dans la logique économique du web. Celui de la gratuité, du partage sans limite sans égard pour le droit d’auteur, et celui du respect absolu du droit d’auteur et du copyright. Mais n’y a-t-il pas un courant de pensée se situant entre ces deux optiques ? N’y a-t-il pas des gens qui sont pour le respect du droit d’auteur, mais également pour un mode participatif et collaboratif du web? Et dans ce cas, comment situer la limite entre droits d'auteur et droits à l'information.
Ensuite, vous dites, à très juste titre d’ailleurs, que l’attention de l’internaute est précieuse et qu’il est fort payant pour les entreprises du numériques de pouvoir la capter. Mais comment leur est-il possible de s’assurer de capter l’attention du lecteur? Cela est mesurable dans l’optique où le lecteur clique sur une publicité, mais s’il ne le fait pas, comment savoir si son attention a été captée ?
Concernant la vie privée des internautes, s’il y a un respect du droit d’auteur à avoir pour toute propriété intellectuelle ne nous appartenant pas, pourquoi n’y aurait-il pas également un respect à avoir pour la vie privée de l’internaute ? Mais comme vous le dites « nous sommes les victimes consentantes » de cette façon de faire. Et il faut en effet payer cher pour un web supposément gratuit.
Sarah-Kim
Bonjour Sarah-Kim,
Le mot courant employé dans ce billet n'a aucune connotation théorique en rapport avec la pensée, il faudrait le comprendre davantage dans le sens de dynamique ou mouvement. Bien entendu le tableau que nous dressons est volontairement schématique. Je suis d'accord avec vous, entre les deux extrémités il y a d'autres compromis possibles. Mais je vois pas comment est-il possible de concilier droit d'auteur et gratuité, du moins du point de vue économique, car qui dit droit d'auteur dit rémunération surtout si l'on se situe dans un modèle bipolaire (auteur-usager ou producteur-consommateur). Le modèle participatif ou collaboratif respectant le droit d'auteur auquel vous faites allusion exclue la gratuité car on est plus dans une logique de troc puisqu'on paye quelque chose par une contribution.
Quant à mesurer l'attention effective des usagers c'est un problème qui n'est pas propre au monde numérique mais plutôt caractéristique du modèle basé sur l'attention, car même les médias traditionnel comme la télé en souffre. Le problème est documentée et la littérature est abondante dans ce sens.
Bonjour Eve et Nadir,
La pseudo gratuité d'internet semble profiter à tout le monde, aussi bien aux internautes qui naviguent librement et ont accès à de nombreuses ressources gratuitement, qu'aux entreprises qui y amassent des fortunes colossales. En fait, c'est du donnant-donnant, chacune des parties devant consentir à bien de sacrifices. Bien que les faits ne soient pas aussi explicitement présentés, il n'en demeure pas moins, comme vous l'avez si bien expliqué, que les utilisateurs d'internet, pour jouir des services qui leur sont "gracieusement" offerts, doivent au préalable brader leur vie privée dont les informations sont largement exploitées à des fins commerciales. De même, afin d'avoir un retour sur investissement et surtout de s'assurer de générer un bon taux de profit en sus, les géants du marché qu'est internet ne lésinent pas sur les moyens pour investir dans le développement de leurs moteurs de recherche, logiciels, services et autres sites de partage.
Toutefois, la recherche frénétique du profit et les services offerts justifient-ils suffisamment cette intrusion massive dans toutes les sphères de notre intimité, au point où même nos courriels sont disséqués dans le but de nous envoyer de la publicité ciblée?
La question que je me pose également par ailleurs, est celle de savoir, dans l'état actuel du monde dans lequel nous vivons, s'il peut encore en être autrement. Nous sommes de plus en plus accros à internet. Tout a été informatisé. Nous effectuons nos achats en ligne, nous payons nos différentes factures en ligne, les demandes d'admission ou d'emploi se font en ligne, etc. Nous n'avons pas d'autre choix que celui de fournir des informations personnelles. La plupart des sites utilisés, si ce ne sont tous, se disent sécurisés. Mais, jusqu'à quel point peuvent-ils l'être, quand on sait combien les hackers ou pirates informatiques doublent d'ingéniosité chaque jour pour infiltrer les systèmes informatiques des entreprises?
Bonjour Eve et Nadir
Le web est-il gratuit ?
Pour répondre à cette question, il serait peut-être utile de rappeler deux ou trois choses. Puisqu'on parle de la captation de l'attention, mentionnons qu'en 2010 le budget mondial de la publicité (incluant celle du web) a été évalué à 500 milliards de dollars US (http://fr.wikipedia.org/wiki/Public...). En fait, dans le monde, le budget de la publicité occupe la deuxième place après celui de l'armement (S. Latouche 2012). On peut vraiment parler d'artillerie lourde ! Par conséquent, la pression de l'industrie de la publicité a les moyens d'imposer une immense pression sur le web. De plus, dans le cadre d'une économie axée sur la croissance, je vois mal comment dans l'avenir cette pression pourrait diminuer... Ici, je rejoins le commentaire d'Arlette : c'est gratuit, oui, mais en échange nous voulons en savoir le plus possible sur votre vie privée pour pouvoir vous vendre le plus possible de biens et de services. Jusqu'où nous mènera cette logique de la consommation ? Quels moyens pouvons nous employer pour préserver les idéaux de T. Berners-Lee ?
Je tiens à tous vous remercier pour vos commentaires.
Vous avez posé des questions bien intéressantes quant au sacrifice volontaire ou forcé de nos informations personnelles sur le web. Je suis du même avis qu’Arlette, qu’aujourd’hui, le web c’est imposé comme espace où se déroule plusieurs transactions commerciales et activités personnelles ou professionnelles. Nous sommes forcés de divulguer nos informations personnelles (numéro de carte de crédit ou informations professionnelles) ce qui nous expose à des menaces possibles d’utilisations de nos informations à mauvais escient (piratage) ou pour des fins commerciales. Je crois qu’un débat en profondeur sur la protection de la vie privée sur le web est nécessaire et que des mesures doivent être prises afin de réguler davantage ce domaine et d’éduquer la population quant à la protection de ses renseignements personnels sur le web. D’ailleurs à ce titre, selon le Commissaire à la protection à la vie privée, les Canadiens manqueraient de culture numérique se qui les exposeraient à des risques de violation de leur vie privée (http://techno.lapresse.ca/nouvelles...). De plus, l’actualité des dernières années regorge d’exemples de procès pour violation de la vie privée qui ont été intentés contre des géants du web (Google, Twitter, Apple, Facebook, etc).
Pour répondre à Godefroy, la publicité c’est imposée sur le web. À titre d’exemple pour les 6 premiers mois de l’année 2012, le revenu publicitaire de Google c’est chiffré à 20,8 milliards (http://blogues.radio-canada.ca/surl...) C’est un secteur très lucratif et cette publicité est entrain de tout redéfinir le web. Le web est un espace de possibilités commerciales. Dans une telle logique, les idéaux d’un web réellement gratuit et libre sont vites relégués aux oubliettes. Je me demande également où sont les limites?
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre billet qui soulève des questions qui se recoupent beaucoup avec mes propres interrogations concernant mon dossier sur l'avenir du métier de photographe professionnel. En effet, je suis aussi amenée à réfléchir aux questions du partage gratuit ou non de contenus en ligne et du respect du droit d'auteur et de la propriété intellectuelle. J'aimerais répondre tout d'abord à Sarah-Kim. Vous vous interrogez sur l'existence d'une voie entre "la gratuité,[le] partage sans limite sans égard pour le droit d’auteur, et [le] respect absolu du droit d’auteur et du copyright". Un tel chemin est esquissé par un juriste spécialiste de l'information, Lionel Maurel (Calimaq). Dans son article intitulé :“Trouver un compromis avec les photographes professionnels” (scinfolex.wordpress.com, 2012) , il envisage comme solution une "contribution créative où professionnels et amateurs peuvent être rémunérés s’ils le souhaitent grâce à “un prélèvement obligatoire de quelques euros versés par les individus pour leur connexion Internet”. Ainsi toute personne faisant don de contenus gratuits sur le web percevrait une récompense en retour.
J'ai été extrêmement intéressée par votre partie sur les traces. Les entreprises comme Facebook revendent ces informations mais ne les achètent pas auprès de leurs producteurs, les internautes. Si ce n 'est déjà fait je vous conseille de lire un article à la fois passionnant et déroutant sur le sujet d'Alex Pentland, intitulé : "Reiventing society in the wake of big data". L'auteur y défend une thèse pour la récupération des données des utilisateurs sur le web et nous enjoint à autoriser l’exploitation de ces ensembles de données car ils pourraient nous permettre par exemple de pouvoir prévoir des phénomènes mais aussi, si l'on pousse la réflexion, nous profiter financièrement.
Merci à tous pour vos commentaires.
La gratuité dans le monde numérique, comme dans la vraie vie, est un phénomène qui intrigue et inquiète en même temps. Et cela se reflète dans les commentaires que notre modeste billet a suscités. Certains ont renchéri nos propos comme Godefroy Clément qui a apporté une illustration pertinente pour mettre un chiffre sur un phénomène : 500 milliards de dollars c'est le poids de la publicité au niveau mondial. C'est un argument sonnant et trébuchant face à des entreprises en recherche de financement et qui finissent par faire peu de cas de la vie privée des internautes et n'hésiterons pas à mettre des données personnelles entre les mains d'industriels peu scrupuleux. Et c'est là aussi une réponse pour le questionnement d’Arlette Ndetchou: avons-nous vraiment le choix? La réponse se complète plus loin dans ses propos: «Nous sommes de plus en plus accros à internet. Tout a été informatisé. Nous effectuons nos achats en ligne, nous payons nos différentes factures en ligne...»
Melissa a apporté un éclaircissement et une réponse instructive à l'interrogation de Sarah-Kim Poirier au sujet d'une éventuelle solution qui permet à la fois le partage sans limites du contenu et la rémunération de l'auteur, elle a signalé l'existence d'une solution préconisée par un juriste spécialiste de l'information, Lionel Maurel, celui-ci prône une «contribution créative où professionnels et amateurs peuvent être rémunérés s’ils le souhaitent grâce à un prélèvement obligatoire de quelques euros versés par les individus pour leur connexion Internet ». Contribution créative : voilà une notion qui nous rappelle à juste titre l'économie de la multitude. D'ailleurs, l'analyse de Nicolas Colin et Henri Verdier apporte quelques éléments de réponses aux différents questionnements, et nous permet de voir la gratuité sous un nouvel angle. L'apport de l'économie de la multitude c'est de nous expliquer comment les entreprises du web ont réussi à phagocyter le travail gratuit des internautes prisonniers des plates-formes, et le transformer en valeur et profit. Dans le même ordre d'idée s'inscrit aussi la réflexion de Bernard Stiegle qui appelle à une économie contributive. Loin d'être des concepts théoriques nés dans l'esprit de certains idéalistes, cette dynamique a déjà pris son envol dans le monde numérique et s'est même déclinée en des mécanismes qui apportent des solutions concrètes et convaincantes à certains dilemmes, en témoigne le système du micro social donation qui permet de faire de nano dons (quelques cents) à chaque fois qu'on Like une œuvre ou un contenu quelconque.
Économie contributive, économie de la multitude, les micro-dons, ce sont autant de concepts qui engendreront peut-être une solution aux fléaux précédemment décrits, et permettront d'assoir une vraie nouvelle économie basée sur de nouveaux paradigmes et de nouveaux modèles.