Repéré grâce à G. Chartron.

Le Département des études, de la prospective et des statsitiques du ministère français de la culture lance une nouvelle lettre consacrée à l’investigation d’hypothèses, à des mises en relation originale et à des travaux de prospective sur des champs connus comme sur des terrains plus marginaux ou expérimentaux. le premier numéro s'intitule :

Musique enregistrée et numérique : quels scénarios d’évolution de la filière ?, Culture Prospective, Production diffusion et marché, 2007-1, Marc Bourreau, Michel Gensollen et François Moreau. 16p.

La première partie donne dans un langage plutôt abscons les caractéristiques économiques d'un document numérique. Je préfère mon journal et ma baguette, il s'agit en effet de notions plutôt simples que la prose économique a tendance à obscurcir. Mais je m'en servirai pour affiner ma présentation de l'année prochaine aux étudiants ;-). Cinq scénarios sont ensuite proposés pour le développement de la filière musicale.

Le plus intéressant est dans la conclusion. Extraits :

Lorsque toute la musique enregistrée sera fournie avec l’achat d’un baladeur de même que les micro-ordinateurs sont équipés d’un système d’exploitation, la valeur des contenus viendra clairement des moyens logiciels et sociaux de naviguer parmi ces fichiers et de trouver ce qui peut plaire et surprendre. Dans un monde d’abondance des informations, la prescription et la méta-information créent la valeur des contenus. De ce point de vue, le mode de prescription des médias de masse et celui de la promotion décentralisée en ligne par l’intermédiaire du bouche-à-oreille électronique sont susceptibles de donner des résultats bien différents. (..)

Lorsque la valeur de la musique dépendait des contenus et que la technique ne permettait pas leur copie et leur diffusion à des coûts très faibles, le recueil de cette valeur sur le marché pouvait financer la création musicale. Si la valeur de la musique repose désormais, au moins en partie, sur la métainformation, de nouveaux problèmes se posent : le mode de recueil de cette valeur pour financer les plates-formes, éventuellement les contenus ; la mesure des audiences à partir de la consommation de méta-information ; et, finalement, la recherche d’un financement de la création par des transferts de recettes depuis les activités qui dépendent plus ou moins directement de la musique : produits dérivés, industries des terminaux et des consommables, industries des réseaux.

Bref, nous sommes dans la construction tâtonnante d'un modèle nouveau de Web-média qui se cherche entre deux économies pour le moment antagoniques. Peut-être pourrait-on avancer un peu plus en repérant qu'il se trouve à mi-chemin entre le modèle de la bibliothèque et celui de la télévision..