Lorcan Dempsey attire l'attention (ici) sur une proposition de David White :

David White, “Not ‘Natives’ & ‘Immigrants’ but ‘Visitors’ & ‘Residents’,” TALL blog, juillet 23, 2008, ici.

Le vocable Natives/Immigrants, passé dans le langage courant, est issu de cet article :

Marc Prensky, “ Digital Natives, Digital Immigrants - Part1” MCB University Press 9, no. 5 (Octobre 2001), .

David White n'est pas n'importe qui. C'est lui qui avait souligné les usages divers des étudiants en ligne dans une enquête menée à Oxford (UK) :

David White, Results of the ‘Online Tool Use Survey’ undertaken by the JISC funded SPIRE project, Mars 7, 2007, .

Sa proposition est fondée sur son expérience. Extraits (trad JMS) :

Quoi qu'il en soit, l'appropriation par nos étudiants des services en ligne ne semble pas suivre le niveau des compétences. Elle semble dépendre de la façon dont ils voient le Web : un «lieu de vie» ou une collection d'outils commodes. Cette motivation sous-jacente suggère deux catégories principales pour les étudiants à distance.

Le «résident»

Le résident est quelqu'un qui vit une part de sa vie en ligne. Le Web prend en charge la projection de son identité et facilite ses relations. Ces gens là ont une personnalité en ligne qu'ils entretiennent régulièrement. Cette personnalité est généralement d'abord sur un réseau social mais il est aussi probable qu'elle se manifeste sur un blogue ou dans des commentaires, au travers des services de partages d'images, etc. (..) Ils utilisent le Web dans toutes les facettes de leur vie : professionnelle, les études et le loisir. En réalité, le résident considère qu'une part de sa vie sociale est vécue en ligne. Le Web est devenu un élément fondamental de sa présentation personnelle et de l'entretien de ses réseaux d'amis ou de collègues.

Le «visiteur»

Le visiteur est quelqu'un qui utilise le Web comme un outil, de façon réglée et quand le besoin s'en fait sentir. Il peut réserver ses vacances ou faire une recherche sur un sujet particulier. Il peut choisir un outil de discussion audio s'il a des amis ou de la famille à l'étranger. Souvent le visiteur réserve un moment particulier pour se connecter plutôt que de s'assoir devant l'écran et de maintenir sa présence à tout moment du jour. (..) Il est réticent à donner son identité en ligne, ne ressent pas le besoin de participer à la culture du net comme le résident. (..)

La distinction n'est pas polarisée. Il s'agit d'un spectre dont le résident et le visiteur forment les deux extrémités. (..) Il est utile car il n'est ni basé sur le sexe, ni sur l'âge. (..)

Il ajoute que cette distinction est utile pour prévoir les outils disponibles pour les étudiants en ligne, selon qu'ils sont susceptibles d'être plus utilisateurs du Web (visiteurs) ou plus plongé dans la culture Web (résidents). Selon son expérience et ses enquêtes, c'est moins une question d'âge, même s'il y a plus de résidents chez les jeunes et plus de visiteurs chez les plus âgés, ni une question de compétence que d'approche du Web.

Complément du 7 octobre 2008

Voir l'analyse de Michel Roland :

1. Michel Roland, “Google generation?,” Bibliothécaire ?, Octobre 7, 2008, ici.