Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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Recherche - web média

vendredi 20 avril 2012

"Vu, lu, su" : lecture augmentée

Vu_lu_su-couverture.jpgA la veille d'un passage sur France Culture (PDLT) et quelques mois après la publication sous forme imprimée et numérique (ici) de son livre, un auteur peut entretenir l'espoir, ou l'illusion, avoir eu quelques lecteurs. Aussi il est temps de rappeler que ce blogue est aussi conçu comme une prolongation de leur lecture grâce au classement de ses billets en fonction des différentes parties et sous parties du livre.

L'enrichissement n'est pas négligeable, comme le montre le nombre de billets correspondant à chaque sous-partie dans la liste ci-dessous. L'ensemble des liens vers les billets reprenant les titres et sous-titres du livre est accessible ici.

Outre l'augmentation de la lecture et donc l'approfondissement des thèmes proposés, cette liste me renseigne, comme auteur, sur les thématiques qui ont le plus attiré mon attention dans l'actualité du web et celle de la recherche. Certains thèmes sont plus souvent évoqués que d'autres. Le champion est, de loin, Google avec 45 billets. Malgré son implication documentaire, je ne suis pas sûr qu'il mérite un traitement si disproportionné. Il faudrait sûrement que j'ouvre un peu plus mon éventail d'observation.

Cette liste me permettra à terme d'actualiser facilement le livre. Pour le moment, il me semble que le déroulé de l'histoire du web et de l'avancée des recherches ne contredit pas mon propos, bien au contraire, ce qui me rassure.

  • 0. INTRODUCTION - UNE APPROCHE DOCUMENTAIRE DU WEB 5 billets
  • 1. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE 2 billets
  • 11. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; L’affirmation d’un modèle 1 billet
  • 111. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; L’affirmation d’un modèle ; Un succès qui compte 3 billets
  • 112. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; L’affirmation d’un modèle ; Le partage 2 billets
  • 113. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; L’affirmation d’un modèle ; Le temps long 5 billets
  • 12. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; La valeur créée 1 billet
  • 121. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; La valeur créée ; Le retour sur investissement 5 billets
  • 122. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; La valeur créée ; La valeur ajoutée 6 billets
  • 123. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; La valeur créée ; Modèle bibliothéconomique 5 billets
  • 13. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; Externalisations numériques 4 billets
  • 131. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; Externalisations numériques ; Collections numériques 11 billets
  • 132. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; Externalisations numériques ; Recherche d’information 2 billets
  • 133. AU COMMENCEMENT - LA BIBLIOTHEQUE ; Externalisations numériques ; Adaptations ou éclatement 12 billets
  • 2. LES MUTATIONS DU DOCUMENT 1 billet
  • 21. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire du mot 3 billets
  • 211. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire du mot ; Un enregistrement 10 billets
  • 212. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire du mot ; Des documens du Moyen Âge… 6 billets
  • 213. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire du mot ; ... aux documents de la révolution scientifique 6 billets
  • 22. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire de la notion 2 billets
  • 221. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire de la notion ; Auteurs et Chercheurs 5 billets
  • 222. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire de la notion ; Bibliothécaires et documentalistes 4 billets
  • 223. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire de la notion ; Journalistes 2 billets
  • 224. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Petite histoire de la notion ; Philosophes-historiens-sociologues 4 billets
  • 23. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Les trois dimensions 6 billets
  • 231. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Les trois dimensions ; Vu : forme 7 billets
  • 232. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Les trois dimensions ; Lu : texte 2 billets
  • 233. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Les trois dimensions ; Su : médium 2 billets
  • 234. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Les trois dimensions ; Intégration 1 billet
  • 235. LES MUTATIONS DU DOCUMENT ; Les trois dimensions ; Définition du document 8 billets
  • 3. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES 2 billets
  • 31. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Renouveau 1 billet
  • 311. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Renouveau ; L’ordre documentaire 2 billets
  • 312. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Renouveau ; Le document comme tête de réseau 1 billet
  • 313. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Renouveau ; Le Web 4 billets
  • 314. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Renouveau ; L’inversion du flux 8 billets
  • 315. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Renouveau ; Les trois dimensions du Web sémantique 7 billets
  • 32. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Le document au XXIe siècle 7 billets
  • 321. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Le document au XXIe siècle ; Vu : des sites multiformes 5 billets
  • 322. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Le document au XXIe siècle ; Lu : homothétie et néodocuments 3 billets
  • 323. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; Le document au XXIe siècle ; Su : la vérité est dans la trace 1 billet
  • 33. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; D’une modernité à l’autre 19 billets
  • 331. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; D’une modernité à l’autre ; Objectivité et réflexivité 8 billets
  • 332. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; D’une modernité à l’autre ; De la neutralité 14 billets
  • 333. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; D’une modernité à l’autre ; « Je » est un document 21 billets
  • 34. REINGENIERIES DOCUMENTAIRES ; D’une modernité à l’autre ; Économie de service 11 billets
  • 4. L’ECONOMIE DU DOCUMENT 1 billet
  • 41. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Les trois modèles de valorisation du document 2 billets
  • 411. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Les trois modèles de valorisation du document ; Vu : édition 18 billets
  • 412. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Les trois modèles de valorisation du document ; Lu : Bibliothèque 8 billets
  • 413. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Les trois modèles de valorisation du document ; Su : spectacle-dialogue 6 billets
  • 42. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Articulation des modèles 2 billets
  • 421. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Articulation des modèles ; La gestion de l’attention 25 billets
  • 422. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Articulation des modèles ; Le Web entre flot et bibliothèque 23 billets
  • 423. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Articulation des modèles ; Immédiateté et mémoire 14 billets
  • 424. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; Articulation des modèles ; Les cinq industries de la mémoire 16 billets
  • 43. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; L’économie du document 3 billets
  • 431. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; L’économie du document ; Le secteur culturel et créatif 2 billets
  • 432. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; L’économie du document ; Le secteur du document 8 billets
  • 433. L’ECONOMIE DU DOCUMENT ; L’économie du document ; Caractéristiques économiques du document 5 billets
  • 5. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT 3 billets
  • 51. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; Les paradoxes du néodocument 2 billets
  • 511. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; Les paradoxes du néodocument ; Propriété et partage 18 billets
  • 512. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; Les paradoxes du néodocument ; Lecture et calcul 4 billets
  • 513. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; Les paradoxes du néodocument ; Conversation et traces 10 billets
  • 514. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; Les paradoxes du néodocument ; Mémoire et oubli 5 billets
  • 52. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; L’élaboration d’un modèle commercial 17 billets
  • 521. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; L’élaboration d’un modèle commercial ; La stratégie de la forme : Apple 14 billets
  • 522. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; L’élaboration d’un modèle commercial ; La stratégie du texte : Google 45 billets
  • 523. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; L’élaboration d’un modèle commercial ; La stratégie du médium : Facebook 22 billets
  • 524. À LA RECHERCHE DU NEODOCUMENT ; L’élaboration d’un modèle commercial ; Intégration 18 billets
  • 6. CONCLUSION - ARCHITECTES ET ARCHITHEQUES 30 billets

Extrait du livre :

mercredi 28 mars 2012

Architecture de l'information pour les SHS

Le prochain séminaire en architecture de l'information se tiendra le vendredi 6 avril de 13h30 à 17h à l'IXXI à Lyon (plan) avec la présentation de deux intervenants disposant d'une expérience forte dans le montage de services sur le Web pour la recherche en SHS.

Culture Visuelle, paradoxes d'une expérimentation en digital humanities

André Gunthert, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), il dirige le Laboratoire d'histoire visuelle contemporaine (Lhivic)

La plate-forme de blogs Culture Visuelle a été créée en 2010, pour mettre à disposition des chercheurs un outil spécialisé dans la gestion de contenus multimédia. Deux ans plus tard, les principaux résultats de cette expérience montrent que les ressources du dispositif, largement sous-employées, ne sont d'aucune utilité en dehors d'un contexte de recherche et d'une communauté fortement soudée. Se heurtant à d'importantes résistances académiques, l'usage scientifique élaboré des outils numériques conserve un caractère d'exception.

Labos digitaux - exposer les données de la recherche

Sophie Pène, directrice de la recherche à l'Ecole nationale supérieure de création industrielle

Deux expériences de création et d'animation rédactionnelle ( 2006, à l'université Paris Descartes, la plateforme René Des Blogs, devenue les Carnets.2, avec10 000 comptes - 2009, sur Hypothèses.org, un blog de recherche, Paris Design Lab) sont le matériau proposé pour une réflexion sur les blogs SHS. Cette fraîche littérature grise est à coup sûr une remarquable activité discursive, qui transforme nos façons de faire de la recherche. Se pose la question de l'architecture de ces “big data”, la cité savante devenant une cité informationnelle, et se devant d'aménager sa visibilité pour un large public. Comment nos communautés SHS pourront-elles aborder le difficile chantier de la visusalisation de données, et passer ainsi d'une communication sur le quotidien de la recherche à une véritable exposition de recherche, comprenant les médias sociaux généraux et dédiés, le curating scientifique et politique ? Un travail en cours avec l'artiste Pierre Giner, pour le Labex Création Arts et Patrimoine, servira d'étude de cas, quant aux liens entre événements de recherche (colloque, conversations), rédaction de carnet et , véritablement, exposition, dans des lieux numériques qui sont aujourd'hui nos véritables laboratoires.

mardi 07 février 2012

Le monde selon Facebook et selon Google

Pour rebondir sur la discussion d'un précédent billet voici deux images révélatrices des conceptions documentaires du monde par Facebook et par Google. Il reste à trouver celle qui représenterait le monde d'Apple. La comparaison des deux images est en effet instructive.

Facebook-P-Butler-14-12-2010.jpg

WebGL-Globe-Search-2012.jpg

On connait l'emblématique image des relations de Facebook, qui ressemble à une carte des lignes aériennes que l'on trouve dans les magazines disponibles dans les avions ou encore à celles des flux migratoires ou des échanges commerciaux des manuels de géographie de ma jeunesse. Facebook, chantre de la connexion, représente son activité sur une carte par des flux d'échanges.








Google propose de son côté un service expérimental de visualisation de données géolocalisées sur un globe terrestre, The WebGL Globe, et, comme exemple, il présente les recherches sur son moteur (search) colorée par langue dans le monde. On trouvera ci-contre une copie d'écran, mais l'image animée en 3D est beaucoup plus spectaculaire. Google présente ici son activité comme cumulative. Il ne s'agit plus de flux, mais de stock. La richesse d'informations accumulées en un lieu. Sans doute, la représentation est contrainte par l'algorithme qui organise de cette façon la visualisation des données, mais l'exemple n'est pas du au hasard, c'est aussi une image fidèle du modèle d'origine de la firme, issu de la bibliothéconomie. Dans la construction du modèle de Webmédia qui croise télé (-phone et -vision) et bibliothèque ou archives. Facebook penche plus, lui, vers la première origine.

Dans les deux cas, sur les deux cartes, on peut aussi visualiser l'implantation comparable des deux firmes américaines avec des déserts pourtant habités dus soit à l'absence d'activité sur l'internet dans ces zônes (Afrique), soit à l'existence de concurrents mieux implantés (Russie, Chine).

vendredi 03 février 2012

L'évangile selon Saint Marc (Zuckerberg)

Facebook a donc initié le processus de son introduction en bourse. Le point de départ est le dépôt d'un formulaire officiel, dit S1 qui fournit toutes les informations utiles aux futurs actionnaires, et donc enfin des chiffres indiscutables (mis sous Pdf par J. Battelle). Celui-ci a évidemment fait l'objet de très nombreux commentaires. On en trouvera un bon résumé sur le Journal du Net.

CA-Facebook-2011.png Pour l'aspect financier, je ne retiendrai que deux points dont il faudra surveiller l'évolution. Le chiffre d'affaires de Facebook, relativement modeste comparé à son implantation mondiale, montre deux sources de revenus : la première, attendue, est la publicité ; la seconde est le "paiement", c'est à dire les revenus issus de sa monnaie virtuelle, les Facebook Credits. Cette seconde source est récente mais prend de l'ampleur. Il semble que le principal de ces revenus proviennent des jeux et tout spécialement de Zinga. Difficile d'en tirer de grandes conclusions pour l'instant.








Mais le plus étonnant, pour moi, est le ton de la traditionnelle lettre du fondateur, Marc Zuckerberg, qui accompagne le dossier. On en trouvera ci-dessous de larges extraits (trad. JMS). N'oublions pas qu'il s'agit dans ce document de trouver de futurs actionnaires pour Facebook.

A l'origine, Facebook n'a pas été créé pour être une entreprise commerciale. Il a été construit pour accomplir une mission sociale : rendre le monde plus ouvert et connecté. (..)

Aujourd'hui, notre société a atteint un nouveau point de bascule. Nous vivons un moment où la majorité des gens sur la terre ont accès à l'internet ou à la téléphonie mobile, les outils de base pour commencer à partager ce que ils pensent, ressentent et font avec qui ils veulent. Facebook aspire à construire les services qui donnent aux gens le pouvoir de partager et les aider, une nouvelle fois, à transformer un grand nombre de nos principales institutions et industries.

Il y a à la fois un énorme besoin et une énorme occasion pour connecter tout le monde, pour donner à chacun une voix et pour aider à changer la société pour le futur. L'ampleur de la technologie et de l'infrastructure à construire est sans précédent et nous croyons que c'est le plus important des problèmes auquel nous devons nous atteler. (..)

A Facebook, nous construisons des outils qui aident les gens à se connecter avec les personnes qu'ils souhaitent et partager ce qu'ils souhaitent, et ainsi faisant nous élargissons les capacités à construire et entretenir leurs relations.

Le fait de partager plus, même simplement avec ses amis proches ou sa famille, crée une culture plus ouverte et conduit à une meilleure compréhension de la vie et des perspectives des autres. Nous croyons que cela crée un plus grand nombre et de plus solides relations entre les gens, et que cela aide les gens à être exposés à un plus grand nombre de points de vue différents.

En aidant les gens à réaliser ces connexions, nous espérons reorienter la façon dont les gens diffusent et consomment l'information. Nous pensons que l'infrastructure informationnelle du monde devrait ressembler à un graphe social, un réseau construit à partir de la base ou pair à pair plutôt que la structure monolithique descendante qui existe aujourd'hui. Nous croyons aussi que donner aux gens le contrôle sur ce qu'ils échangent est un principe fondamental de cette réorientation.

Nous avons déjà aidé plus de 800 millions de personnes à établir plus de 100 milliards de connexions, et notre objectif est d'accélérer cette réorientation. (..)



Comme les personnes partagent plus, ils ont accès à plus d'opinions de personnes en qui ils ont confiance sur les produits et services qu'ils utilisent. Cela rend plus facile la découverte des meilleurs produits et l'amélioration de leur qualité de vie.



Faciliter la découverte de meilleur produit permet de récompenser les entreprises qui les réalisent, les produits qui sont personnalisés et conçus autour des gens. Nous nous sommes aperçus que les produits qui sont "sociaux par conception" (social by design) ont tendance à être plus impliquants que leurs homologues traditionnels, et nous sommes impatients de voir plus de produits s'engager dans cette direction dans le monde. (..)

En donnant aux gens la possibilité de partager, nous commençons à voir qu'ils font entendre leur voix à une échelle différente de ce qui était historiquement possible. Ces voix vont augmenter en nombre et volume. Elles ne peuvent être ignorées. Avec le temps nous pensons que les gouvernements répondront mieux aux questions et préoccupations issues directement de leur peuple plutôt qu'au travers d'intermédiaires contrôlés par une élite.



Grâce à ce processus, nous croyons que les leaders émergeront dans tous les pays qui seront pro-internet et se battront pour les droits de leur peuple, y compris le droit de partager ce qu'ils veulent et le droit d'accéder à toute information que d'autres voudraient partager avec eux. (..)

Dis simplement : nous ne construisons pas des services pour faire de l'argent ; nous faisons de l'argent pour construire de meilleurs services.

Et nous pensons que c'est une bonne façon de construire quelque chose. Je crois qu'à notre époque de plus en plus de gens veulent utiliser les services de sociétés qui croient en quelque chose, au-delà de la recherche du profit maximum. (..)

A lire son fondateur et principal actionnaire, Facebook ressemble plus à une église qu'à une entreprise. Décidément, le Web est porteur d'une puissante idéologie, y compris là où on l'attendrait le moins. A méditer.

6 fev 2012

Et derrière les jeunes prophètes piaffent :

Réseaux sociaux: Tumblr détrônera-t-il Facebook ?

Au début du millénaire, on parlait de nouvelle économie. Aujourd'hui l'économie n'a plus la cote, la politique l'a remplacée :

"La génération qui a grandi avec internet montre que son monde est différent, et qu'elle contrôle les gouvernements", veut croire ce New Yorkais à la ligne de modèle -il a été choisi par la griffe japonaise de prêt-à-porter Uniqlo pour la campagne de lancement de son grand magasin de New York- dont la frange tombe juste au dessus de ses yeux clairs. (il s'agit de David Karp).

On est plus que jamais dans l'idéologie libertarienne. Mais j'ai peur que la désillusion soit la même.

27-02-2012

Sur les difficultés de la vente sur Facebook :

« Gamestop to J.C. Penney Shut Facebook Stores », Bloomberg, s. d., ici.

et :

Quand vous ne voyez pas le service, c’est que vous êtes le produit !, InternetActu

28-02-2012

Sur le don't be evil de Google (cf commentaires) :

« On Google & Being “Evil” ». Marketing Land.

samedi 17 décembre 2011

"Jusqu'à quel prix sommes nous prêts à payer le numérique ?"

En cette fin d'année, il semble que le dialogue de sourds entre les tenants d'un renforcement des outils répressifs pour défendre le droit d'auteur sur le web et les promoteurs d'un web débarrassé de toutes contraintes soit reparti de plus belle (voir par ex ici, une de ces postures sans nuance, présentée au nom des bibliothécaires). Je n'ai jamais été très convaincu par ces rhétoriques attisées par les intérêts commerciaux des éditeurs et producteurs d’un côté et ceux des opérateurs de réseaux et fournisseurs de services web de l’autre. Et les hérauts du web, sous couvert de la défense des droits fondamentaux, me paraissent souvent proclamer une opinion reflétant plutôt leur position particulière.

Un nouvel équilibre entre propriété intellectuelle et partage, se construira par tâtonnements successifs en fonction de l'avancement l'économie du webmédia et les tentatives précipitées de légiférer seront soumises à l'épreuve des faits.

J'ai été plus intéressé par le résumé d'un rapport à venir rédigé par Jeffrey I. Cole, directeur du Center for the Digital Future, Is America at a Digital Turning Point? qui me parait poser des questions plus lourdes pour l'avenir (repéré grâce à M-C Beuth). En voici quelques extraits (en italique les citations traduites, en normal mes commentaires intégrant les citations dans la théorie du document). Le centre de recherche est lié à une école de journalisme, ce qui oriente la problématique. Sans doute d'autres thèmes pourraient être pointés, mais ceux-là méritent attention et posent de bonnes questions.

A un extrême, nous trouvons des usagers capables d'avoir une connexion sociale continue, un accès à l'information illimité et des capacités d'achat sans précédent. A l'autre extrême, nous trouvons une pression extraordinaire sur notre temps, de fortes préoccupations sur la confidentialité et des questions vitales sur la prolifération de la technologie, y compris un certain nombre qui n'existaient pas il y a dix ans. (...)

Nous trouvons d'énormes avantages dans les technologies en ligne, mais nous payons aussi un prix personnel pour ces prestations. La question est : jusqu'à quel prix sommes-nous prêts à payer le numérique ?

Voici les neuf leçons tirées de dix années d'enquêtes du centre :

1. Les médias sociaux explosent, mais la plupart de leur contenu n'a aucune crédibilité

(...) Notre enquête la plus récente montre que 51% des usagers indiquent que seulement une petite portion, ou aucune des informations qu'ils voient sur les réseaux sociaux est pertinente. Seulement 14% ont dit que la plupart ou toutes les informations sont fiables.

L'accent des médias sociaux mis sur la transmission (3e dimension du document) se fait au détriment du contenu (2e dimension), ou la communication prime sur l'information, le signal sur le signe, le phatique sur le sémantique.

2. La saturation numérique (E-Nuff Already) continue de s'étendre

(...) Autrefois, la messagerie était la principale préoccupation. Aujourd'hui la saturation numérique s'est encore accru, incluant de nombreux services et équipements qui ont d'énormes avantages pour les usagers, mais qui sont aussi perçus comme empiétant sur leur vie. (...)

Nous recevons trop de messages, le barrage des textes est continu, nous portons de multiples terminaux, de nouveaux services, de nouveaux gadgets continuent d'être produits. Combien de temps cela va-t-il durer avant que les Américains disent "ça suffit !". (...)

L'attention devient le bien le plus précieux.

3. L'ordinateur de bureau est mort. Longue vie à la tablette.

(...) L'ordinateur de bureau est un dispositif où l'on se penche en avant ('lean forward' device), un outil posé sur un bureau qui force à aller vers lui. La tablette propose une attitude où l'on se penche en arrière ('lean back' allure), plus pratique et confortable que les ordinateurs portables et bien plus séduisante. (...)

La domination à venir des tablettes va entrainer des changements majeurs dans la façon et le moment où les Américains se connecteront.

La forme change (1e dimension) et d'énormes batailles sont engagées pour la domination de cette dimension cruciale, en particulier au travers des brevets (ici).

4. Temps de travail = sept jours sur sept, jour et nuit.

Les ordinateurs personnels et les technologies connectées ont augmenté la productivité et l'efficacité au travail. Mais pour de nombreux employés, le prix de cette productivité est aussi l'allongement du travail à leur vie en dehors du bureau. (...)

Est-il raisonnable de considérer que le temps de travail s'étende sept jours sur sept, jour et nuit ?

L'arrivée du néodocument modifie la régulation du travail par l'extension spatiale et temporelle de ses fonctions de transmission et de preuve.

5. La plupart des journaux imprimés auront disparu dans cinq ans.

La distribution des journaux imprimés continue de chuter, et nous pensons que seuls survivront les plus éloignés de la moyenne : les plus grands et les plus petits. (...)

Quelles seront les conséquences des changements dans la distribution du contenu sur la qualité et le sérieux du journalisme ?

Le webmédia en prenant sa place modifie les équilibres internes des anciens médias. Les conséquences vont jusqu'à la deuxième dimension, le contenu et le genre des documents.

6. Nous avons perdu notre vie privée.

(...) La question de la vie privée est simple. Si vous vous connectez, quel que soit l'objet, votre vie privée n'existe plus. Les Américains adorent pouvoir acheter en ligne, chercher de l'information en ligne, et rejoindre des communautés en ligne. Mais le prix à payer est que nous sommes constamment surveillés. les sociétés privées savent sur nous tout ce qu'il est possible de savoir : nos intérêts, nos préférences d'achat, nos comportements et nos croyances.

Le modèle d'affaires du webmédia implique la surveillance de la navigation pour une revente ciblée de l'attention des internautes. Ce que nous gagnons en liberté de navigation, en personnalisation des services, nous le perdons en découverte inattendue, en suggestion d'achats et plus généralement en menace sur les libertés individuelles.

7. L'influence de l'Internet sur la vie politique américaine est encore en question.

(...) Au delà des deux prochains cycles d'élection l'Internet deviendra un facteur majeur de changement du paysage politique.

Le webmédia va continuer à trouver sa place dans l'espace public, comme porteur des valeurs de la postmodernité.

8. Internet va continuer à transformer les habitudes d'achat au détriment du commerce de détail.

Dans cinq ans, le paysage traditionnel de vente au détail sera complètement différent de ce qu'il est aujourd'hui.

Tout comme pour le travail, l'arrivée du néodocument modifie la régulation du commerce de détail par l'extension spatiale et temporelle de ses fonctions de transmission et de preuve.

9. Et ensuite ?

En 2006, YouTube et Twitter venaient de naître, et Facebook était encore un bambin. Il y a une demi-décennie, qui aurait pensé que ces technologies naissantes deviendraient les standards de la communication sociale en 2011 ? La prochaine grande tendance est développée actuellement par une nouvelle culture de visionnaires d'Internet qui n'attendent que d'être entendus.

La mise en place du néodocument est loin d'être terminée. Attention, si le succès d'audience des trois services indiqués est avéré, leur modèle d'affaires est encore incertain. Ainsi la captation de la valeur commerciale de l'attention à partir de la navigation n'est pas triviale et, effectivement, il est probable que bien des surprises soient encore à venir.

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