Les revues de PLoS ont initié en 2003 un modèle d'affaire éditorial : le financement par paiement par les auteurs. C'était un modèle alternatif au modèle traditionnel de financement par les lecteurs, plus exactement, il faudrait dire financement par l'amont ou par l'aval, car ni les auteurs, ni les lecteurs ne payent en réalité, mais soit leur laboratoire, soit leur bibliothèque. La différence entre les deux modèles est que dans un cas les documents sont accessibles à tous les internautes, tandis que, dans l'autre, seuls les membres des communautés abonnées sont touchés. Économiquement, dans le premier cas, on réduit aussi les coûts de filtrage des internautes en prenant acte des caractéristiques de bien public des documents numériques.

Aujourd'hui, l'éditeur relève substanciellement ses tarifs, puisque de 1500$ le prix passe, selon les cas, à 2000 et 2500$, soit tout de même une augmentation de 33 à 66% ! Des taux qui feront sûrement sourire les éditeurs commerciaux. Voici un extrait de la FAQ, expliquant la décision :

''Can journals like PLoS Biology and PLoS Medicine be supported by publication fees alone?

Possibly not. These journals are run by professional editors, reject a large proportion of the submitted papers, and publish a great deal of added-value content. They are therefore very expensive to run, but they are also representative of only the top tier of scientific journals, which includes Nature, Science, and The New England Journal of Medicine - a tiny fraction of the full complement of scholarly journals. Publication fees provide an important revenue stream for PLoS Biology and PLoS Medicine, but this is also supplemented with income from philanthropy, advertisers, sponsors, membership and other parts of the publishing operation.''

Plusieurs leçons peuvent être tirées :

1) l'édition de revues coûte cher, même si globalement le financement par l'amont est sans doute moins coûteux que le financement par l'aval pour la communauté. Et PLoS utilise tous les moyens classiques de financement par l'amont des médias (bien des médias grand public sont aussi gratuits pour le lecteur : radio-télévision, journaux gratuits..). Ainsi, rien n'est plus faux que d'assimiler libre accès et gratuité, sans préciser. Quoiqu'il en soit la publication est finalement gratuite pour le lecteur scientifique qui paye rârement, mais elle est toujours coûteuse pour la communauté scientifique.

2) L'édition de revues scientifique n'est pas un secteur économiquement homogène, même pour les sciences de la nature. Certaines jouent un rôle à la fois de magazine et de prestige, d'autres touchent une communauté plus spécialisée et leurs coûts et leur structure ne sont pas les mêmes. Dès lors, on peut s'interroger sur le fait de savoir si la notion de portail avec une license est une formule viable à terme, si tous les titres n'ont pas des structures de coûts, dans tous les éléments de fabrication, ni de lectorat comparables.

Repéré par P Suber