Documents et gestion des risques
Par Jean-Michel Salaun le mardi 03 octobre 2006, 22:52 - Bibliothèques - Lien permanent
Suite à un séminaire de l'INRIA qui se tient actuellement sur la thématique de la pérennisation du document (occasion de la sortie d'un livre sur le même sujet aux éditions de l'ADBS), voici quelques remarques, issues des discussions entre les participants, sur l'évolution des métiers de la documentation dans un environnement numérique.
Le croisement des savoir-faire entre l'archivistique, le record-management, la bibliothéconomie, la documentation et les développeurs des systèmes informatiques est la situation ordinaire des institutions documentaires, grandes (ex BNF) ou petites du fait de l'omni-présence du document numérique.
Dans le socle commun, on trouve :
- le travail sur
l'information consignée
, y compris sur les processus de création, collecte et gestion documentaire ; - la préoccupation de structurer et informer le document tout au long de son cycle de vie (depuis sa naissance jusqu'à son archivage) ;
- le service rendu à une communauté et la relation entre sa structuration et l'organisation documentaire ;
- la validation, certification des documents (notariat) ;
- et surtout la fonction documentaire justifiée par sa capacité à gérer les risques informationnels. Les dépenses mises dans l'institution documentaire doivent s'évaluer par rapport aux risques qu'elle permet de prévenir pour la communauté (issus des désordres cognitifs de son organisation interne, des menaces de son environnement ou encore de sa marginalisarion dans l'espace public). Il s'agit d'une économie de l'assurance et donc un choix stratégique ;
- ainsi c'est en terme de capital immatériel qu'il faut mesurer économiquement l'institution documentaire.
Parmi les éléments qui différenciaient les différentes familles documentaires et qui se croisent de plus en plus :
- la gestion du couple pérennisation/oubli ;
- le sens des flux documentaires (interne-interne, interne-externe, externe-interne) ;
- la différence entre information organique et information publiée;
Bref, il devient de plus en plus clair qu'il faut inventer un vocabulaire pour désigner ces nouveaux métiers en émergence. Alors archithécaire ? En attendant l'ADBS travaille sur la révision de son référentiel des métiers et des compétences.