Nicolas Morin, bibliothécaire à l'Université d'Angers, constate l'offre et la stratégie catastrophiques des éditeurs scientifiques français en ligne.

Voici la conclusion de son billet :

Bref, les fournisseurs français de documentation électronique sont globalement les plus timorés dans leur offre (la quantité et la qualité des contenus proposés sont faibles), les moins professionnels dans leur démarche technique (les plateformes sont catastrophiques), les plus déraisonnables dans leur démarche commerciale. Un vrai bonheur, de travailler avec eux.

Comme me l’a dit une fois un éditeur américain qui cherchait des partenaires pour proposer des contenus francophones: “je les déteste” (en français dans le texte).

J'ajouterai ceci : les auteurs scientifiques français ont une lourde part de responsabilité dans cette situation en acceptant sans hésitation de publier dans de telles maisons. La grande majorité des auteurs scientifiques français que je connais ne se préoccupent que des titres qu'ils pourront ajouter dans leur bibliographie personnelle sans se soucier de la diffusion et donc de la lecture de leurs travaux, qui est alors quasi-nulle du fait des carences indiquées des éditeurs. Pire, nombre de seniors acceptent sans vergogne, ni réflexion sur la diffusion, des responsabilités de collection, se faisant les complices objectifs de ces dérives. Plus ils sont hauts dans la hiérarchie éditoriale, plus cette complicité est d'ailleurs rémunérée.

Nous sommes une poignée à dénoncer cette situation depuis longtemps.. en prêchant dans le désert. Les réponses que j'ai pu lire à nos interpellations sont affligeantes et montrent une totale absence de réflexion. L'argument principal est : « puisque les autres, et en particulier les seniors, le font, pourquoi ne le ferais-je pas ? »

C'est la version moderne de l'histoire des moutons de Panurge..

Ne serait-il pas temps de réagir ?