Formats de document : une question politique
Par Jean-Michel Salaun le dimanche 10 décembre 2006, 17:15 - Sémio - Lien permanent
Un billet de Tristan Nicot à lire sur la guerre des formats de document. Bien sûr, l'auteur responsable de Mozilla Europe n'est pas désintéressé.
Il pointe néanmoins une question essentielle pour nous. En amont des sujets qui sont analysés le plus souvent ici (les médias, le Web, les bibliothèques..). les objets manipulés ont une forme et, pour qu'ils s'échangent, ils doivent être configurés sur des formats interopérables.
Le plus intéressant est que le débat, qui était jusqu'ici commercial, est en train de se déplacer au niveau politique. Les États n'interviennent plus seulement pour dénoncer l'abus de position dominante de Microsoft, mais bien pour prendre position sur un format de document ouvert, au Massachusset comme le rappelle T. Nicot, mais aussi au Brésil, en Inde, en Italie, en Pologne.. comme l'indique un récent communiqué d'ODF Alliance (ODF = OpenDocument Format, format ouvert standardisé par l'ISO).
Extrait de T. Nitot :
Avec l'avènement de l'administration électronique, on améliore les relations avec les usagers et on réduit les coûts, pour bien de tous. Mais quel format choisir pour cela ? Le plus répandu, même s'il est propriétaire ? Cela forcerait tous les citoyens à acheter un produit commercial capable de lire ce format propriétaire. Imaginerait-on l'Etat Français en train de demander à ses citoyens d'acheter des Volkswagen pour se rendre à la mairie de la commune, sous prétexte que la route n'est compatible qu'avec cette marque étrangère ? C'est bien entendu inenvisageable ! C'est pourquoi les formats ouverts sont une évidence pour les états.
Extrait du communiqué d'ODF :
"2006 is ending as auspiciously as it began, with legions of government the world over expressing real support for ODF," said Marino Marcich, Executive Director of the ODF Alliance. "We congratulate Brazil, India, Italy, and Poland for recognizing ODF, each in their own way, and look forward to the movement's continued momentum in the new year. ODF is providing compatibility that will enable diverse organizations worldwide to work better with one another at lower cost, and give them access to their own information."
Si ce mouvement se confirme, il s'agira d'une évolution radicale pour la notion même de document.
Commentaires
... c'est encore plus flagrant sur la démo :
maquette.bnf.fr/labs/scen...
Merci Pierre pour ce lien.
Mais s'il a à l'évidence un rapport avec l'idée suggérée dans le billet du document comme enjeu politique, il n'a rien à voir avec le format ODF, ni même d'ailleurs avec la notion de format ouvert.
Il faut préciser, par ailleurs que cette maquette ne représente que la version française, réalisée pour la BNF et non (encore) validée par ses partenaires, d'un portail d'une bibliothèque numérique européenne. C'est une conception très « gauloise » de l'Europe politique.
Comme quoi, même (surtout) dans le documentaire les vieux réflexes identitaires perdurent.
Bonjour Jean-Michel,
Mon message ci-dessus peut paraitre un peu laconique... En réalité, il était précédé d'un autre un peu plus explicite sur la question des formats. Mais peut-être y a-t-il eu un problème technique au moment de l'envoi ou autre chose ? Je mentionnais une URL plus en amont pointant vers une page d'avertissement qu'il m'avait semblé utile de signaler. Libre à chacun d'accepter ou de refuser les conditions de consultation de la maquette et de la démo mais cette URL est sur la toile et non sur un intranet donc j'estime pour ma part qu'il n'y a pas de problème à la communiquer. D'autant plus qu'en pointant directement la maquette en aval, l'avertissement échappe au lecteur qui perd ainsi cet élément de contexte. Dommage. Enfin... une URL plus en amont, ça se retrouve facilement quand on n'est pas manchot :-)
Pour en revenir à nos moutons, la guerre des formats :
Le blog de Tritan Nitot serait l'endroit approprié pour en discuter, il y a beaucoup de choses discutables dans son billet. Malheureusement, il s'agit d'un faux blog puisque les commentaires sont assez souvent fermés.
Dans mon message perdu, je soulignais principalement que la préfiguration d'Europeana utilisait abondamment, si je ne me trompe ? toutes sortes de formats propriétaires. En tout cas, Flash et Shockwave sont du lot. Il s'agit à ma connaissance de formats pilotés par Adobe. Voilà pour ce qui concerne le rapport disparu entre l'URL de mon premier message envolé, et la question très intéressante posée par le billet de Tristan.
Concernant ODT, je le connais assez bien pour l'utiliser quasi-quotidiennement mais je ne voudrais pas encombrer ici avec des commentaires qui auraient mieux leur place sur le faux blog de TN. L'auteur cité dans ton billet défend à juste titre un logiciel libre mais ne perdons pas de vue toutefois que l'essentiel des informations échangées avec les administrations publiques passent directement par les formats publics et ouverts du Web (HTML, e-mail par ex) et qu'il me semble tout aussi essentiel de respecter l'accessibilité du Web et l'intégrité de ses formats publics sans les polluer avec des fioritures graphiques souvent inutiles, pas toujours jolies, et souvent basées sur des formats non ouverts.
C'est pour poser cette question que j'ai indiqué les 2 URLs dont une figure in extenso ci-dessus.
Pierre
Salut Pierre,
Désolé pour ton message perdu. Le plus vraisemblable est qu'il a été filtré par l'anti-spam. Auparavant je jetais un oeil sur l'ensemble des messages arrivés. Mais en ce moment ce n'est plus possible avec environ 10 pages de titres de message-spam par jour.
Alors si un message ne passe pas, le mieux est d'en envoyer un autre (pas le même, il risque d'être filtré pareil) pour le signaler.
Encore désolé, mais je n'ai pas vraiment d'autre solution.