Un "Pitbull" contre le libre-accès
Par Jean-Michel Salaun le vendredi 26 janvier 2007, 11:38 - Édition - Lien permanent
Nature signale que l'Association américaine des éditeurs (AAP), sous l'impulsion semble-t-il des éditeurs scientifiques Wiley et Elsevier, s'est adjoint les talents d'un cabinet de relations publiques pour contrer les arguments en faveur du libre accès à la science.
Il s'agit du même cabinet qui a lancé une campagne contre GreenPeace pour le compte de ExxonMobile (Esso). Il est décrit comme le "Pitbull des relations publiques".
Voici quelques arguments proposés pour la campagne :
The consultant advised them to focus on simple messages, such as "Public access equals government censorship". He hinted that the publishers should attempt to equate traditional publishing models with peer review, and "paint a picture of what the world would look like without peer-reviewed articles".
Tout ceci me laisse penser que les partisans du libre accès marquent des points ;-).
Vu chez P. Suber qui collecte aussi les très nombreuses réactions.
Commentaires
Effectivement, on peut voir dans cette action de l'APP une peur contre le libre accès. Il s'agit par ailleurs d'une dépense inutile, les chercheurs étant d'or et déjà conscients de l'importance du « peer reviewed », plusieurs considérant cela comme une condition « sine qua non » à leur participation à une revue OA. (1)
Présentement, plus de 2500 revues « peer-review or editorial quality control »(2) sont disponibles dans le DOAJ. De plus, il y a maintenant plus de 200 revues en OA dans le Journal Citation Reports, toutes avec des comités d'évaluation par les pairs. Une étude de Stevan Harnad <www.dlib.org/dlib/june04/... , chercheur à l'UQAM et grand défenseur de l'OA, analyse qu'un article disponible dans une revue OA et dans une revue « classique », obtient une meilleure taut de visibilité dans sa version libre accès.
« The way to test the impact advantage of Open Access (OA) is not to compare the citation impact factors of OA and non-OA journals but to compare the citation counts of individual OA and non-OA articles appearing in the same (non-OA) journals. Such ongoing comparisons are revealing dramatic citation advantages for OA. » (3)
Cette vision négative du contenu des journaux OA que l'APP veut diffuser est rétrograde et pourrait nuire à l'image des éditeurs scientifiques. Car avec l'émergence de revue de grande qualité, la fondation de maisons d'édition libre accès organisées et structurées, la prochaine question sera peut-être le retour de la vieille discussion, y-a-t-il trop de revues scientifiques ?
Lorsque la seule différence entre 2 titres assez équivalents sera le prix, je prévois de durs réveils pour les bonzes de l'éditions scientifiques tels Reed-Elsevier et Springer.
Lucie Geoffroy
(1)Voir à ce sujet l'article de Kumiko Vézina dans la revue"Partnership" sur une analyse des pratiques des chercheurs. gir.uoguelph.ca/index.php... <gir.uoguelph.ca/index.php...
(2) Voir le site DOAJ pour leur définition du contrôle de la qualité : www.doaj.org/doaj?func=lo... <www.doaj.org/doaj?func=lo...
(3) Harnad, Stevan. 2004. Comparing the Impact of Open Access (OA) vs. Non-OA Articles in the Same Journals. www.dlib.org/dlib/june04/... <www.dlib.org/dlib/june04/... (consultée le 30 janvier 2007)