Cyberinfractructures : publication et appel à projets
Par Jean-Michel Salaun le samedi 18 août 2007, 15:45 - General - Lien permanent
Décidément, ça bouge très vite du côté des cyberinfrastructures pour la science :
- Signalé par S. Harnad (merci à lui), le dernier numéro de CT Watch Quaterly (je n'ai pas encore eu le temps de lire, mais tous les bons auteurs sont là !) : The Coming Revolution in Scholarly Communications & Cyberinfrastructure, août 2007, vol 3, N 3. Html
- Et le premier appel à projet, lancé en France par les directeurs du Très Grand Équipement ADONIS, Yannick Maignien et Benoit Habert. Il s'agit de soutenir et promouvoir les outils et systèmes innovants de valorisation et de diffusion des données de la recherche et permettre leur mutualisation et leur mise à disposition de l'ensemble de la communauté des SHS : Outils innovants de traitement numérique pour la valorisation et la diffusion des données, Word.
Commentaires
Euh... c'est quoi une « cyberinfrastructure » ?
Bonjour Sébastien,
Pour des réponses commencer par là et suivre les liens :
blogues.ebsi.umontreal.ca...
Contrairement à d'autres, ce blogue est d'abord un carnet de notes personnel. Ceci explique sa rédaction qui abuse parfois de l'ellipse. Et j'essaie de ne pas trop faire de liens internes mais le petit moteur en haut à droite permet facilement de retourner aux billets explicatifs.
L'existence d'un article sur Wikipedia (eng) (en.wikipedia.org/wiki/Cyb... semble confirmer qu'on a à faire à un anglicisme transposé sans aucune précaution.
En français, le préfixe 'cyber' évoque la cybernétique de l'après-guerre, des travaux de Norbert Wiener jusqu'à l'article d'un dominicain français, le père Dubarle dans le journal Le Monde le 28 décembre 1948.
Quand on examine la chose d'un peu plus près, il n'en est rien de tout ça. Ladite cyber-infrastructure n'est rien d'autre qu'un réseau de télécommunication orienté documents. D'aucun aurait parlé, plus sérieusement, d' « automatique de l'information »* , jolie expression, à peine galvaudée qui, dans la langue maternelle qui est la mienne, est bien mieux signifiante et précise que la notion vague issue de l'anglicisme en question.
* : Philippe Breton in '"Une histoire de l'informatique" coll. Points Seuil.
Bah... mais encore faut-il savoir distinguer "informatique" et "ordinateur" dans sa langue maternelle ;-)
C'est vrai, il s'agit de ma part d'une transposition paresseuse. Olivier Charbonneau parle, lui, d' "infrastructures technologiques".
www.culturelibre.ca/?p=77...
Mais personne n'est maître des mots. Je m'adapterai en fonction des usages ;-)
Merci pour votre réponse Monsieur Salaun,
C'est précisément ce que je reproche aux anglicismes : de coloniser les langues étrangères en voulant faire de l'anglais*, incognito, le maître des mots.
Seb
* : enfin 'anglais' c'est beaucoup dire, je parle du 'globish' qui tient lieu de communication internationale
Monsieur Salaun,
Transmettez à Olivier Charbonneau que son "infrastructure technologique" est sujet à caution...
La technologie, en français dans le texte, c'est la science des techniques -- mais bon, je ne doute pas que les anglicismes très en vogue (et que vous véhiculez largement sur ce blog) aient la peau de ce concept francophone, en confondant la technique et la 'technologie'... vous me suivez ?
Bien à vous, Monsieur Salaun
Seb
À mon avis le terme « cyberinfrastructure » est parfaitement correct et approprié. Comme c'est le cas pour toute langue, le sens des mots français évolue avec le temps. Le sens du préfixe « cyber » a évolué depuis 1948, comme on peut le voir dans de multiples usages courants donnés dans le Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française. Voir aussi la discussion de Hervé Le Crosnier à ce sujet, au <artist.inist.fr/article.p...
Bien qu'en effet, le terme "cyberinfrastructure" serait parfaitement transposable en français, j'aimerais également suggérer l'appellation "Infrastructure électronique". Il s'agit bien d'infrastructures informatiques que le qualificatif "électronique" couvre toujours. Il se pourrait que que les anglophones aient rejeté l'appellation dû au fait que "e-infrastructure" ne se prononce pas très bien. Par contre, nous n'avons pas cette limitation en français. Mais, comme toujours, c'est l'usage qui déterminera la norme...