La décision récente du New York Times de donner accès gratuitement à ses archives a été énormément commentée sur le Web. Voir pour une bonne synthèse et analyse le billet de D. Durand, par exemple.

Tous les analystes ont souligné le passage du payant au gratuit et donc la recherche du marché publicitaire. Ma remarque sera un peu décalée pour souligner que le grand changement ici est plutôt dans le service : dans la mise en avant des archives. Celles-ci ne sont plus un appoint, décalé et payant, mais un élément d'un service global. La distribution des requêtes se fera selon une loi de puissance (longue traîne), comme dans les bibliothèques, et on peut en effet imaginer une rentabilisation publicitaire du service, bien différente de la publicité dans la presse qui attache une annonce à un article. De plus, la masse et les liens croisés qui vont se construire devraient permettre de retrouver le NYT en position intéressante sur les moteurs. Ainsi le NYT bascule d'un modèle de média à un autre. Cela parait plus cohérent que la bataille précédente dont j'ai montré dans un billet récent qu'elle paraissait bien mal partie pour la presse.

Enfin en ouvrant cet accès le NYT est conforme à la montée de « l'archithèque » (selon le néologisme peu respectueux de l'étymologie mais à mon avis parlant proposé dans un vieux billet), c'est à dire un croisement de bibliothéconomie et de l'archivistique.