Bibliothéconomie, archivistique et bases de données
Par Jean-Michel Salaun le dimanche 23 septembre 2007, 14:36 - Bibliothèques - Lien permanent
N. Morin signale et commente (billet) un article important de D-Lib Magazine :
Anna Gold, Cyberinfrastructure, Data, and Libraries, D-Lib Magazine, Sept/Oct 2007,Vol 13 N 9/10, Part 1, Html, Part 2 Html
Extrait de la conclusion de l'article (trad JMS) :
Une fois que les bibliothèques et les bibliothécaires auront compris l'intérêt d'intégrer la gestion des données dans leurs services et objectifs, et qu'ils seront convaincus de la valeur qu'ils peuvent amener sur la table, ils devront investir du temps pour développer de nouvelles compétences et pour franchir les barrières culturelles. Une fois qu'ils auront construit des collaborations nouvelles avec les chercheurs et les gestionnaires de données, les bibliothèques et les bibliothécaires feront vraiment de la gestion des données une partie fondamentale du patrimoine scientifique.
La gestion documentaire des bases de données est, à vrai dire, une illustration nouvelle du croisement des fonctions bibliothéconomique et archivistique, souvent évoquées ici. Marc Lebel a déjà abordé du point de vue archivistique la question de la conservation des bases de données (Pdf).
Commentaires
Bonjour,
Je ne vois pas en quoi la conservation des bases de données constitue une "illustration nouvelle du croisement des fonctions bibliothéconomique et archivistique". Le terme "croisement" me semble en effet prêter à confusion et induire que bibliothécaires et archivistes sont plus ou moins interchangeables, à moins que j'aie mal compris votre pensée. S'il y a rapprochement entre les métiers d'archiviste et de bibliothécaire ou documentaliste - et il y a en a assurément -, ce n'est pas sur ce plan-là. Les bibliothèques sont des institutions comme les autres : elles créent et gèrent des bases de données qui doivent être, à certains moments, archivées, c'est-à-dire exportées en tout ou partie vers des centres d'archives compétents pour les recevoir. C'est là qu'intervient l'archiviste avec la spécificité et la technicité de son métier. Toutefois, il est évident que cette exportation ne peut se faire sans qu'un véritable travail d'équipe impliquant archivistes, informaticiens et producteurs (en l'occurence les bibliothécaires) ait été accompli en amont et de préférence dès la création des bases de données. Il n'y a donc pas, en l'occurrence, "croisement", mais collaboration étroite.
Par ailleurs, vous renvoyez vers un texte de Marc Lebel non daté, qui me semble assez éloigné de l'actualité en matière d'archivage des bases de données.
Bien cordialement
Anne-Marie Bruleaux
Maître de conférences en archivistique
Université de Haute-Alsace
Bonjour Anne-Marie et bienvenue sur ce blogue,
Je suis moins expert que vous en archivistique et j'ai bien envie de vous renvoyer la question :
Doit-on conclure que les archivistes ne se préoccupent que des bases de données mortes, des archives historiques, c'est à dire de celles qui ne sont plus actives ?
Inversement, doit-on conclure que les bibliothèques n'ont pas pour vocation de conserver à long terme les bases de données ?
Mon sentiment général est le suivant : à partir du moment où la notion d'«exemplaire», de reproduction, s'estompe, comme dans le numérique, les métiers de l'édition, de la bibliothéconomie et de l'archivistique se rencontrent. Reste à savoir s'ils redéfiniront des frontières et des rôles spécifiques ou si, au contraire, de nouvelles professions puisant dans les trois traditions pour les dépasser vont apparaitre.
C'est semble-t-il le souhait présenté dans un commentaire d'un autre billet reçu juste au même moment que le vôtre :
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