Juste une petite remarque en passant sur Facebook qui agite énormément les commentateurs sur le web jusqu'à mes collègues biblioblogueurs qui en ont fait leur sujet favori.

Sans doute le phénomène est étonnant. Mais il est impossible aujourd'hui d'en tirer une analyse pertinente, sauf éventuellement en sociologie de l'innovation, du fait de son évolution rapide et du brouillard que produit le buzz. En réalité, pour ses promoteurs dans l'immédiat il s'agit surtout de faire monter les enchères pour un éventuel rachat.

Par ailleurs, le terme « réseaux sociaux » est bien mal approprié, il s'agit d'abord de réseaux de machines. Et il est probable que là aussi « l'effet diligence » soit à l'œuvre où les caractéristiques de communications interpersonnelles sont plaquées sans précaution sur une logique technico-médiatique de nature sensiblement différente. Là encore, impossible de tirer des conclusions un tant soit peu fondées dans le maelström actuel.

Enfin, la plupart des biblioblogueurs concluent leurs analyses en indiquant qu'ils se sont inscrits pour voir, mais qu'ils n'y trouvent pas leur compte. Il y a là un sérieux paradoxe. S'ils souhaitent vraiment observer de l'intérieur, il faut qu'ils s'y immergent. S'ils hésitent à le faire, c'est bien qu'il y a en réalité des problèmes.

Alors, une suggestion camarades : il y a bien d'autres sujets. Attendons un peu plus de calme pour mieux mesurer le phénomène. À trop le suivre de près, on ne fait qu'amplifier les défauts signalés ci-dessus, et on se rend complice de manœuvres intéressées.

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Actu du 11 octobre 2007

À lire dans le même sens ce billet de Techcrunch sur un article du Wall Street Journal. Faut-il en rajouter ?