.. pensent quelques-uns des meilleurs observateurs du Web.

Il risque même de faire tomber les dominos selon Francis Pisani (ici) ou s'envoler les données personnelles selon Tristan Nitot ().

La fragilité économique du Web tient à son économie indirecte. Il est financé :

  • soit par la spéculation : on investit parce que l'on pense que les parts achetées se vendront plus chères plus tard. Tant que tout le monde y croit, cela rapporte gros. Mais c'est exactement comme pour l'immobilier, si la confiance s'arrête, la spirale devient infernale ;
  • soit par la publicité dont les dépenses sont les premières coupées en cas de crise. Et de plus en plus de personnes pensent qu'elle pointe son nez aux US.

Dans cette fragilité, les analystes du Web, et tout particulièrement les blogueurs, ne sont pas sans responsabilité. En relayant sans recul les annonces, en présentant chaque fois le dernier venu comme révolutionnant le Web et un pas supplémentaire vers la société numérique, ils ont contribué à gonfler la bulle. En réfutant dogmatiquement tout paiement, direct ou indirect (taxe, voir par exemple encore sur TechCrunch ici), ils interdisent tout modèle de revenu permettant de retrouver le lien entre le service proposé et son usager.

Si les seules victimes étaient ceux qui ont spéculé ou les innovateurs, on pourrait le regretter mais penser que c'est la loi du genre. Malheureusement si la tendance se confirme, les médias classiques qui souffrent d'une concurrence artificiellement construite ne retrouveront pas pour autant leur clientèle perdue.

Actu du 23 janvier 2008 Voir le billet de J. Battelle sur la baisse de l'action Google (ici)