Quelle place pour la TV sur le Web ?
Par Jean-Michel Salaun le lundi 20 octobre 2008, 17:01 - Télé - radio - Lien permanent
Je n'ai pas vraiment le temps de commenter, mais une fois de plus l'actualité se télescope et, me semble-t-il, confirme les thèses défendues ici d'une diversité des conséquences du numérique sur les différents médias.
- Un article de Business Week nous apprend que les observateurs du marché publicitaire révisent tous à la baisse leur prévision sur la vidéo en ligne :
Liz Gannes, “Where's the Money in Online Video?,” BusinessWeek: Technology, Juin 10, 2008. repéré par AFP-MediaWatch ici.
Chapô de l'article (trad JMS) : Les revenus seront proches de zéro pendant un moment et les analystes réduisent leurs prévisions de croissance fondées sur d'autres facteurs que sur l'économie américaine en difficulté.
- Le gouvernement français lance un «plan numérique 2012» (discours de présentation du secrétaire d'État Éric Besson le 20 octobre 2008) dont une bonne part est consacré au passage de la télévision au numérique.
- Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes lance pour sa part (ici, repéré par M. Lessard là) une consultation publique sur la radiodiffusion sur internet avant d'entreprendre une audience publique en février prochain. Pour avancer la réflexion, il a mis en ligne une intéressante étude :
Eli M. Noam, De la télévision ou non? Trois types d’écran, une seule réglementation (CRTC, juillet 11, 2008). Repéré grâce à M. Lessard ici.
Résumé (extrait)
- Contenu. Mise en œuvre de deux méthodes d’harmonisation :
- Réglementer toutes les activités associées à du contenu télévisuel de la même manière et selon les mêmes principes.
- Réglementer toutes les activités associées à du contenu néomédiatique selon les normes habituellement appliquées aux médias au Canada.
- Véhicules de télédiffusion.
- S’attendre à ce la réglementation des nouveaux modes de télédiffusion soit commandée par la dynamique des relations qui s’établiront entre les fournisseurs de véhicules de télédiffusion – en télécommunication, en câblodistribution ou dans le domaine du sans fil.
- Garantir un accès payant au contenu vidéo diffusé sur plateformes Internet et mobile du même type que celui offert par les entreprises de télédiffusion classiques.
- Permettre aux fournisseurs de mener leurs propres activités en matière d’offre de contenu.
- Financement. Viser un contenu canadien précis et l’atteinte d’autres objectifs relativement aux nouveaux véhicules de télédiffusion en se dotant d’un mécanisme de financement reposant sur une surcharge imposée aux fournisseurs de services Internet semblable à celle que paient les câblodistributeurs et les fournisseurs de services par satellite, ainsi qu’en mettant sur pied un fonds d’affectation spéciale relatif au spectre.
Commentaires
Les spécialistes ont beau réviser à la baisse leurs pronostics en ce qui a trait à la vidéo en ligne, il semble que la médiatisation récente de certains gains financiers chez les créateurs de contenu original diffusé par YouTube pourrait faire basculer les récentes prévisions. En effet, le New York Times a révélé la semaine dernière des chiffres alléchants pour les vidéastes du Web ( www.nytimes.com/2008/12/1... ). Du moins, cela m’a semblé prometteur lorsque j’en ai fait la lecture.
Grâce au YouTube’s partner program, les annonceurs peuvent – comme en témoigne aussi l’article de Liz Gaines – s’associer sans crainte d’illégalité envers les droits d’auteur à des créateurs de vidéos nommés partners par YouTube).
La médiatisation de ces chiffres à l’aube de la crise économique risque d’en faire réfléchir plus d’un. Qui sait si le moteur qui lancera véritablement la montée des profits chez YouTube ne viendra pas de la création massive de vidéos maison (de contenu original) liés au programme de partenariat de YouTube ? L’investissement de base et les frais de production sont minimes, et les possibilités de profit sont susceptibles d’engendrer plusieurs essais en période de difficulté financière. De plus, l’accès est gratuit pour les utilisateurs et le public peut être plus vaste que sur n’importe quelle chaîne de télévision, une mine d’or en perspective pour plusieurs annonceurs. À suivre…