Reprise et précisions éditoriales
Par Jean-Michel Salaun le mardi 31 mars 2009, 00:36 - General - Lien permanent
Nous arrivons au mois d'avril et le moment est venu de reprendre le fil de ce blogue pour préparer la rentrée prochaine. Avant de se mettre au travail un rappel et quelques précisions seront utiles. Chaque blogue a sa propre ligne éditoriale, plus ou moins clairement assumée. Il est préférable de la rappeler de temps en temps.
Celui-ci est inséparable du cours sur l'économie du document, donné en ligne à l'EBSI (ici pour l'édition de l'automne 2008). Il sert à la prise de notes pour la préparation du cours, d'actualisation pour ceux qui l'auraient suivi, de près ou de loin, assidument ou par intermittence et enfin d'outil pédagogique au moment de la tenue du cours. Étant librement accessible sur le web, il peut avoir bien d'autres usages que je ne maîtrise pas, mais il me paraît sage de m'en tenir à l'objectif indiqué sans chercher à l'élargir
On y trouve donc des réflexions sur la pédagogie du cours, des éléments sur son contenu au fil des lectures et de l'actualité, une révision annuelle de chaque séquence du cours, quelques nouvelles de l'EBSI. Mais on ne trouvera pas de suivi systématique des évènements, des polémiques sur des sujets chauds ou encore des allusions à ma vie personnelle, comme souvent sur ce genre de publications.
Les commentaires sont les bienvenus dans la mesure où ils enrichissent la réflexion ou le matériel sur la thématique du cours. Et je remercie ceux qui l'ont fait avec beaucoup d'à propos jusqu'ici. Vos remarques et réactions m'ont souvent fait réfléchir et avancer. Mais les commentaires sont modérés sans état d'âme. Seuls sont conservés ceux qui me paraissent utiles. J'ai une préférence marquée pour les commentaires réellement assumés par leur auteur, c'est à dire signés sans masque de carnaval. Je sais que je suis à contrecourant sur ce point de la pratique habituelle du web, mais je préfère perdre quelques contributeurs que subir la complaisance gratuite qui teinte trop souvent les réactions des anonymes ou pseudonymes.
D'une façon générale, je ne cours pas après l'audience. Celle de ce blogue tourne actuellement entre 200 et 500 lecteurs réguliers (cad venant plus de 2 fois par semaine). Étonnamment, elle n'a pas beaucoup baissé depuis qu'il est en sommeil. Cette audience me suffit largement. Je ne suis pas sûr d'être capable d'assurer un trafic par trop supérieur avec toutes les conséquences médiatiques, pas toujours sympathiques, qui en découlent.
On peut alors s'interroger sur l'intérêt de travailler ainsi dans le ciel, à la vue potentiellement de tout un chacun. L'expérience m'a confirmé que j'en retirai un fort bénéfice :
- travailler sans se cacher oblige à un standard de qualité ;
- le phénomène du don-contredon marche à plein auprès de la petite, toute petite en réalité, communauté spécialisée sur ce domaine, soit directement sur ce blogue, soit par les échanges en dehors du blogue, mais souvent initiés par lui ;
- participer à l'enrichissement de la réflexion collective, fait monter le niveau général et donc les facilités comme les exigences aussi pour son propre travail. Plus la barre est haute, plus on doit s'entraîner pour sauter, mais l'entraînement collectif est plus efficace que l'individuel ;
- la visibilité induit une promotion pour le cours, pour l'EBSI et aussi, bien sûr, pour ma personne, aussi bien chez les étudiants de l'EBSI que plus largement ;
- accessoirement, c'est aussi une expérimentation sur le sujet même du cours. La veille aujourd'hui passe par ce genre d'outil.
Commentaires
Je ne suis pas sûr que les pseudonymes soient un problème en soi. On peut s'appeler Bibliobsession et être crédible, par exemple. Par contre, je vous accorde qu'il faille pointer vers un site, un blogue, afin de ne pas être anonyme derrière une signature, mais au moins présent, du moins en ligne, derrière un site qui doit défendre sa crédibilité...
Je crois que se cacher derrière un pseudonyme peut répondre aussi à ce que j'appelle la perte de son nom: les employeurs possèdent souvent un droit sur ce que l'on exprime (en nous demandant un droit de réserve). Ça permet de préserver la vie privée, du moins sur la place publique (seuls les initiés savent qui se cache derrière le nom).
Mais je crois que c'est aussi un effet de mode, plus il y a de monde qui s'affiche en clair, plus l'anonymat devient moins nécessaire peut-être...
D'accord Martin, la vraie question est celle de la légitimité.
Il y a sur le web, comme ailleurs dans tous les médias, des noms de plumes parfaitement légitimes. Et il peut y avoir des raisons tout à fait valables à préférer un pseudo, ne serait-ce que pour différencier le statut de sa parole (privée, experte, professionnelle, etc.) ou pour protéger une situation menacée.
Mais sur le web plus qu'ailleurs les masques de carnaval sont la porte ouverte à bien des dérapages, souvent inquiétants pour ce qu'ils laissent entrevoir de l'état de l'opinion et contagieux. Peut-être est-ce une maladie juvénile, mais l'effacement des frontières entre exposition privée et publique y est aussi pour beaucoup.
Nous réfléchissons à l'EBSI, dans le cadre de la nouvelle maîtrise, à la meilleure façon de former les étudiants à la gestion de leur identité. Si quelqu'un à cette expérience, je suis preneur. C'est en effet la moindre des choses pour des professionnels de l'information.
Je crois comprendre que la différence entre nom de plume et masque de carnaval est que le premier est une identité. Un masque, lui, n'a pas d'histoire, car la personne ne cherche pas à garder ses traces. Parfois, le même masque est repris si souvent qu'il devient une identité de facto (et que l'on appelle troll quand il nous paraît nuisible).
Dans la vraie vie, ses traces s'appelle la réputation. En ligne, cette absence de lien systématique avec la réputation entraîne toute sorte de dérive: quand on est pas imputable, au diable les conséquences!
La formation des étudiants à la gestion de leur identité, à mon avis, concerne 3 aspects:
Sensibilisation au phénomène (ou responsabilisation)
Création active (ou capitalisation)
Promotion (ou valorisation)
Cette gradation me semble souhaitable. Et la dernière est souvent un tabou chez les bibliothécaires plutôt portés à une discrétion légendaire. Sûrement avec raison.
On pourrait même ajouter un quatrième point : surveillance (ou mesure) mais il me semble transversale aux autres.
Il faut aussi bien identifier les territoires que l'on souhaite (ou que l'on est capable) de couvrir. Fred Cavazza avait défriché une partie du terrain:
http://www.fredcavazza.net/2006/10/...
et offert un beau panorama du territoire des médias sociaux:
http://www.fredcavazza.net/2008/05/...
et je le cite particulièrement pour sa synthèse graphique.
Mais sur le point du contenu, je préfère une structure comme Documental.fr écrivait l'an passé:
http://www.documental.fr/v2/article...
Si j'ai une lecture correcte du besoin, peut-être que je aider à pousser réflexion sur le sujet ou trouver quelqu'un qui pourrait le faire...
au plaisir