Pour l'université d'été qu'ils organisent la semaine prochaine à Marseille en France sur «l'avenir du livre en questions» (ici), Marin Dacos et Pierre Mounier ont eu une curieuse et intéressante initiative. Ils ont édité un livre à la fois sur format numérique et sur papier et font travailler les stagiaires dessus. On trouvera la première version ci-dessous. Première version, puisque les stagiaires vont intervenir dessus, je n'ai pas très bien compris comment, mais nous en saurons plus sans doute au fur et à mesure :

Marin Dacos (éd), Read/Write Book (Cléo), Pdf.

Il s'agit d'un recueil de textes choisis sur le livre numérique déjà publiés ailleurs et mis en ligne. On a donc ici réuni une série de textes particulièrement significatifs des débats actuels sur le sujet, ou tout au moins des courants proches des organisateurs de l'évènement. Ceci en fait un objet utile mais un peu étrange. On ne sait plus très bien où commence et finit le livre et où commence et finit le portail. Mais c'est sans doute le but du jeu. Et il faut attendre la fin de l'expérience pour en tirer toutes les leçons

En fait cela ressemble plus aux recueils de lectures imposées que l'on trouve couramment dans les cours en Amérique du nord, autrefois réunis à la bibliothèque aujourd'hui de plus en plus souvent sur le site dédié au cours. Et en ce sens cela peut-être un objet pédagogique tout-à-fait adapté à l'université.

Je suis moins convaincu par la mise en abîme entre le contenu (sur le livre numérique) et la forme (livre numérique). À l'évidence les initiateurs veulent prouver leur thèse, ou approfondir leur analyse, par l'action. J'ai peur que cela conduise à des biais. Les experts du web aiment trop se regarder travailler à mon avis et du coup manquent souvent de recul.. On est souvent le moins bon analyste de sa propre pratique. Mais il ne faut pas préjuger des résultats d'une expérience originale et inédite. Peut-être qu'au contraire le bocal permettra d'intéressantes catalyses, grâce à l'apport et les synergies des stagiaires.

Enfin, même si on trouve en page intérieure un sous-titre «le livre inscriptible». Les Québécois ne manqueront pas d'être agacés par un titre anglais pour un livre dans sa presque totalité écrit en français, et dont plusieurs chapitres sont même des traductions françaises de textes anglais.