Les bibliothèques universitaires vont-elles disparaître ?
Par Jean-Michel Salaun le mercredi 24 février 2010, 09:02 - Cours - Lien permanent
Ce billet a été rédigé par Caroline Dubreuil dans le cadre du cours SCI6355 sur l'économie du document de la maîtrise en sciences de l'information de l'EBSI.
Depuis leur création, les universités ont presque toutes une ou plusieurs bibliothèques. Autrefois un lieu central et essentiel pour l’apprentissage et la recherche, les bibliothèques universitaires sont maintenant de moins en moins utilisées par la communauté universitaire. Puisque tout service, comme la bibliothèque, doit être utile et utilisé, les universités décideront-elles de fermer leur(s) bibliothèque(s) et de financer autre chose avec le budget destiné à la bibliothèque ?
Tout d’abord, il est essentiel de se demander pourquoi la communauté universitaire utilise de moins en moins la bibliothèque, que ce soit sur place ou à distance. Bien entendu, les besoins des usagers évoluent avec le temps et déterminent la pertinence des services offerts en bibliothèque. Puisque les étudiants d’aujourd’hui sont surtout des digital natives, c'est-à-dire qu’ils ont grandi dans un contexte qui était déjà numérique, leurs besoins et pratiques sont différents de ceux des étudiants qui les ont précédés. En effet, ils ont une préférence pour les documents numériques ou électroniques, puisqu’ils ont pratiquement grandi devant des écrans de toutes sortes (télévision, ordinateur, lecteur de musique numérique, etc.). Dans cet article de Derek Law, on peut voir les préférences de ces étudiants lorsqu’ils doivent rechercher de l’information. Une des caractéristiques importantes est qu’ils souhaitent que la recherche soit simple et facile à réaliser. De plus, ils veulent être indépendants le plus possible dans leur processus de recherche et ils ne demandent que très rarement l’aide d’un bibliothécaire. En cas de problème ou s’ils ne trouvent pas l’information dont ils ont besoin suite à leur première stratégie de recherche, la plupart des étudiants abandonnent en considérant que l’information recherchée n’existe pas et que leur stratégie de recherche était complète et appropriée. Une autre caractéristique de ces étudiants est que lorsqu’ils trouvent un article ou un autre document, ils ne le lisent pas au complet : ils le parcourent rapidement en tentant de repérer l’information précise qu’ils recherchent. De plus, lors d’une présentation, Helle Lauridsen a montré des statistiques selon lesquelles la majorité des étudiants considèrent que les ressources de leur bibliothèque universitaire sont de meilleure qualité et sont plus crédibles que celles trouvées sur un moteur de recherche de type Google. Par contre, la majorité des étudiants affirment aussi qu’un moteur de recherche sur Internet est la façon la plus facile pour débuter une recherche et que c’est la méthode qu’ils utilisent le plus. Ces données, collectées pourtant auprès des mêmes étudiants, semblent contradictoires. Toutefois, si on revient aux caractéristiques des digital natives, on se rend compte que la simplicité de la recherche est plus importante pour eux que la qualité de l’information obtenue.
Toutes ces caractéristiques des étudiants actuels peuvent-elles nous aider à comprendre pourquoi les bibliothèques universitaires sont de moins en moins fréquentées ? Oui, car les services offerts par les bibliothèques académiques ne répondent plus aux besoins des étudiants et même des professeurs-chercheurs. Les bibliothèques continuent à utiliser leurs ressources financières pour acquérir, conserver et restaurer les ressources papier qui ne seront peut-être plus utilisées et pour financer des services plutôt désuets (comme les comptoirs de référence sur place). Et même si les bibliothèques universitaires dépensent de plus en plus pour des ressources électroniques, celles-ci ne sont habituellement pas indexées dans le catalogue (OPAC) de la bibliothèque. Il faut donc utiliser des bases de données pour les repérer. L’étudiant peut être confus face à la multitude d’outils à interroger, ce qui l’amène à se tourner vers un moteur de recherche comme Google. Si l’étudiant ose demander de l’aide à un bibliothécaire de son université, celui-ci lui expliquera comment interroger les différents outils et lui expliquera les fonctions avancées de recherche, alors que l’étudiant recherche plutôt une façon simple de rechercher de l’information. Toutes ces situations qui surviennent dans les bibliothèques universitaires contribuent donc à la diminution de sa clientèle. Si rien ne change, les gestionnaires des universités décideront probablement de les fermer ou de les remplacer par autre chose, car économiquement parlant il ne sert à rien de financer un service non-utilisé.
Diverses pistes de solutions pourraient être envisagées par les bibliothèques universitaires. L’une d’entre elles serait, comme l’écrit Ross Housewright dans son article, de faire un sondage auprès de ses usagers pour déterminer le niveau de satisfaction des usagers face aux différents services offerts et pour savoir ce qui pourrait être amélioré. De cette façon, la bibliothèque pourrait établir un plan d’action pour apporter des changements qui seraient adaptés aux besoins spécifiques de sa clientèle. Un site Internet très populaire pour effectuer ce type de sondage est LIBQUAL+. Une autre solution intéressante pour simplifier la recherche tout en la rendant la plus complète possible serait de proposer un outil de recherche qui contient à la fois le contenu de l’OPAC, des bases de données (avec accès direct aux articles en texte intégral), des livres électroniques et de tout autre document pour lequel la bibliothèque a des droits. Une bibliothèque universitaire qui investirait dans un tel outil répondrait directement aux besoins de la nouvelle génération d’étudiants qui veulent faire une recherche simple à un seul endroit. Un exemple de ce type d’outil de recherche est Summon, qui permet à l’usager de faire une recherche dans une seule boîte et de visualiser les résultats triés par pertinence dans une seule liste.
Il serait donc possible pour les bibliothèques universitaires d’effectuer des changements dans leur fonctionnement et d’en informer la communauté universitaire afin que celle-ci recommence à utiliser leurs services. Il s’agit pour la bibliothèque universitaire de dépenser l’argent pour des ressources et des services adaptés aux besoins de sa clientèle actuelle. De cette façon, les bibliothèques universitaires continueront d’exister et surtout, elles continueront d’être essentielles pour leur université d’attache.
Commentaires
Bonjour Caroline,
Le futur des bibliothèques universitaires se trouve peut être dans la notion de Learning Center. Voyez celui de l'École polytechnique de Lausanne qui vient d'ouvrir (signalé par l'enssib) :
http://www.enssib.fr/breves/2010/02...
Il a, de plus, été financé par une fondation en cohérence avec le cours.
Voyez aussi ce rapport : http://media.enseignementsup-recher...
Bonjour,
Je ne crois pas que les bibliothèques universitaires sont appelées à disparaitre, mais bien à se transformer, et ce, justement pour leur survie.
Je considère qu’une partie de la solution réside dans la centralisation des services universitaire pour les étudiants. Donc, nous pourrions retrouver la majeure partie des services dans un même bâtiment. C'est-à-dire qu'il pourrait y avoir la bibliothèque ainsi que tous les services qui y sont rattachés, soit la référence, les documents format papier, audio-visuels et en ligne, les équipements multimédias, mais aussi des services connexes tels qu'un service d’aide à l’emploi pour les étudiants et les diplômés, les bureaux de l’aide financière ainsi que les services à la vie étudiante, entre autres. Les étudiants seront probablement plus attirés par un lieu qui leur permet de marier plusieurs activités. Pourquoi ne pas y installer un café aussi?
Il faut briser quelque peu le moule « austère » de la bibliothèque et y intégrer plus de convivialité. Car, maintenant avec les accès à distance aux bases de données, nous ne sommes même plus obligés de nous rendre sur place pour les consulter ou consulter le bibliothécaire, qui est dorénavant, la plupart du temps, joignable avec le service de référence à distance. L’étudiant recherche un endroit plus invitant pour étudier ou il peut boire son café, manger et discuter.
De plus, il est primordial que les étudiants soient formés davantage à utiliser les diverses bases de données pour lesquelles les universités déboursent des sommes importantes. Mais pour cela, il faut rapprocher les bibliothèques des milieux académiques, des facultés. Peut-être qu'alors, les étudiants se rendront compte que la bonne information n’est pas si difficile à trouver et que les services offerts par leur bibliothèque sont très pertinents et utiles. Je trouve d'ailleurs l’idée d’un outil de recherche qui contiendrait à la fois le contenu de l’OPAC, les bases de données, des livres électroniques ainsi que tout autre document pour lequel la bibliothèque a des droits est une idée très intéressante qui mérite une attention particulière.
M. Salaun et Dominique: Effectivement, associer la bibliothèque aux autres services pour étudiants (donc un "Learnig Center") pourrait aider la bibliothèque universitaire à avoir une meilleure visibilité et à être plus fréquentée. Toutefois, une bibliothèque universitaire est déjà en quelque sorte un centre multi-fonctions pour les étudiants, car bien souvent on y retrouve photocopieuses, postes informatiques pour travailler, salles de travail d'équipe, etc. Il faufrait donc pousser plus loin cette polyvalence de services afin de permettre à la bibliothèque universitaire de retrouver une place importante.
Dominique: Former les étudiants à la recherche est également une très bonne idée. Cela leur donnerait confiance en leurs capacités à trouver de l'information, donc ils viendraient peut-être plus à la bibliothèque pour leurs recherches et travaux. Par contre, je crois que cette formation aux compétences informationnelles n'a pas besoin d'être réalisée directement à la bibliothèque. En effet, la plupart des départements universitaires ont des laboratoires informatiques qui pourraient être utilisés. De plus, cela montrerait aux étudiants qu'ils peuvent rechercher dans les bases de données à distance de la bibliothèque.
Bonjour!
Je crois aussi que la bibliothèque universitaire n'est pas appelée à disparaître mais plutôt à se transformer, suite à l'arrivée des nouvelles technologies. Le concept des "Learning Center" est très intéressant. La centralisation des services est importante mais il ne faut pas oublier que les bibliothèques virtuelles sont aussi appelées à jouer un rôle important dans l'avenir. Avec le développement des nouvelles technologies et des cours en ligne, un accès convivial et facile aux services en ligne de la bibliothèque peut s'avérer un atout aux services offerts par la bibliothèque universitaire. Il faut donc promouvoir ce service car les étudiants ne voient pas encore la "valeur ajoutée" des services en ligne de la bibliothèque comparativement aux autres moteurs de recherche.
Bonjour,
Même s'il est vrai que les bibliothèques universitaires sont de moins en moins fréquentées, je ne crois pas que celles-ci vont disparaitre. Comme le mentionne Jerry D. Campbell dans cet article, les bibliothèques universitaires sont des institutions extrêmement complexes, mais leur rôle principal se résume à offrir des ressources documentaires fiables aux étudiants, professeurs et chercheurs.
http://www.educause.edu/EDUCAUSE+Re...
Une université sans bibliothèque serait-elle toujours une université ? Je ne crois pas.
Oui les étudiants actuels sont nés dans l'air du numérique, c'est ce qui explique pourquoi leurs habitudes informationnelles sont si différentes de celles des générations précédentes. Ils préfèrent l'instantané, la simplicité et la rapidité à la fiabilité et l'exhaustivité, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'ils n'ont plus besoin des services et documents offerts par la bibliothèque. Comme l’écrit Brian Hawkins : « A vast amount of "information" is, indeed, available on the Web today, but it is not a coherent collection of information. »
http://conferences.alia.org.au/alia...
Alors, comment améliorer la situation ? Comme Caroline le mentionne, réaliser un sondage peut être un bon point de départ. D'après un sondage LibQUAL+ réalisé en 2007 par la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal, le problème majeur n'est ni les ressources, ni les services offerts, mais bien les lieux de la bibliothèque.
http://www.bib.umontreal.ca/LibQUAL...
Comme Dominique, je pense qu'il faut revitaliser l'espace de la bibliothèque pour le rendre plus attrayant. L'idée d'un café à l'intérieur d'une bibliothèque, ou du moins à proximité est une bonne idée. Il faut également s'assurer que les étudiants aient à leur disposition des locaux accueillants pour réaliser les travaux d'équipe. Avec la popularité des ordinateurs portables, la présence de zones internet sans fil est devenue primordiale, sans oublier bien sûr les prises électriques pour alimenter ces ordinateurs (une commodité plutôt rare à la BLSH!). Je pense aussi qu'il faut valoriser et promouvoir le travail des bibliothécaires de référence. Vous avez tous souligné l'importance d'offrir des formations aux étudiants sur les services offerts. Ces formations seraient une belle occasion d'encourager les étudiants à consulter davantage les bibliothécaires de référence afin de mieux profiter de la collection de la bibliothèque.
Bref, je crois qu'il faut miser sur ce qui distingue les bibliothèques universitaires du web: les lieux, le personnel, les services et les documents papier. Le web et les bibliothèques universitaires doivent avant tout être des ressources complémentaires et ne doivent surtout pas devenir des compétiteurs. Qu'en pensez-vous ?
Bonjour Caroline,
Je partage l'avis des précédents commentaires, et apprécie particulièrement ton billet, puisqu'il concerne un public qui m'intéresse particulièrement (les digital natives), mais en plus, me ramène à mon expérience professionnelle en bibliothèque universitaire. C'est ce qui me permet d'apporter quelques nuances concernant les étudiants, car leurs comportements informationnels (liés à leurs besoins informationnels) sont fortement influencés par leur niveau d'étude. En effet, si des étudiants de 1er cycle peuvent encore (quoique) baser une partie de leurs recherches sur un site comme Wikipedia ou à l'aide d'un moteur comme Google, des étudiants en fin de Maîtrise sont obligés de puiser dans une littérature académique que seules les bibliothèques pourront lui fournir. Et par conséquent, ceux-ci n'hésiteront pas à solliciter les bibliothécaires.
L'autre constat que nous avions fait avec mes collègues est effectivement de passer par la formation...obligatoire, et créditée. Ainsi, des étudiants en 1er ou 2e cycle doivent dorénavant suivre une formation à l "information literacy" (si qqn a une meilleure traduction elle est bienvenue) pour obtenir les crédits nécessaires durant une session. Pour faciliter et alléger ce programme, un cours e-learning a été mis sur pied par les bibliothécaires avec une évaluation en présentiel à la fin du cours. Je ne prétends pas que c'est "la" solution, mais cette approche présente au moins l'avantage de sensibiliser les étudiants au début de leur cursus universitaire sur la richesse des bases de données, la qualité variable des sites qu'ils peuvent trouver par l'intermédiaire de Google et la disponibilité des bibliothécaires, tout en tenant compte d'une forme plus moderne et adaptée à leur rythme.
Cela étant dit, les services doivent absolument continuer à évoluer pour s'adapter au nouveau public, en offrant par exemple des espaces de rencontres et d'apprentissage comme le Learning Center, dans le but entre autres, de partager des savoirs de manière relax certes (alias les cafés), mais constructive aussi.
Christine: Effectivement, les bibliothèques en ligne seront probablement de plus en plus présentes dans l'avenir, avec l'augmentation des cours en ligne. Les étudiants apprécient aussi de pouvoir accéder à l'information à distance, donc de pouvoir travailler à partir de chez eux. Par contre, les bibliothèques universitaires ont un côté historique souvent impressionnant: elles existent depuis la création des universités et elles conservent de nombreux documents papier dont plusieurs sont très anciens. Étant donné l'énorme quantité de documents papiers, je crois pas qu'il serait physiquement et économiquement possible de tout numériser. Donc selon moi, les bibliothèque universitaires ne seront jamais totalement en ligne et il restera toujours un lieu physique avec des documents papier.
Christian: Merci pour les liens pertinents sur le sujet. J'ai trouvé particulièrement intéressant de consulter le sondage LibQUAL+ réalisé en 2007 à l'Université de Montréal. On voit clairement que les étudiants semblent très satisfaits de la bibliothèque en général, sauf pour ce qui est des lieux. Étant donné que la bibliothèque a été aménagée à l'époque où les étudiants travaillaient surtout avec des documents papier, il est normal que les lieux ne soient plus appropriés. Il faudrait donc que les bibliothèques de l'Université de Montréal, tout comme celles de plusieurs autres universités vivant la même situation, fassent un effort de réaménagement des lieux. Même si cela peut sembler "superficiel", ça peut être un changement qui aurait beaucoup d'impact sur la fréquentation de la bibliothèque.
Iris: Merci de partager ton expérience de travail en bibliothèque universitaire. Ce serait vraiment bien qu'une formation en compétences informationelles soit aussi obligatoire au Québec. Peu importe le domaine d'étude des étudiants, une telle formation les aiderait énormément à mieux chercher l'information. Par contre, il serait intéressant de vérifier si les étudiants mettent réellement en application ce qu'ils apprennent dans la formation ou si certaines habitudes (comme le réflexe de débuter une recherche dans Google) ont tendance à revenir...
Pintiniblog cite une liste intéressante de 12 points à considérer dans l'aménagement des bibliothèques universitaires :
http://pintiniblog.wordpress.com/20...
Synthèse de la discussion:
Suite à la publication de mon billet sur les bibliothèques universitaires, plusieurs personnes ont écrit des commentaires très intéressants. Voici ce qui a le plus ressorti de l'ensemble de la discussion. Tout d'abord, presque tous ceux qui sont intervenu dans la discussion ont mentionné que le Learnig Center serait une solution intéressante pour augmenter la fréquentation de la bibliothèque universitaire, puisque de nombreux services essentiels y seraient réunis. Toujours à propos des Learning Centers, certains ont dit que la présence d'un café rendrait les lieux plus convivaux, donc plus agréables à fréquenter. De plus, Dominique et Iris ont mentionné l'importance de former les étudiants aux compétences informationnelles, notamment en recherche d'information en ligne. La promotion des services offerts par les bibliothèques universitaires ont également eu une place importante dans la discussion: Christine a écrit que la bibliothèque devrait promouvoir ses services en ligne, et Christian a quant à lui mentionné l'importance de promouvoir le travail des bibliothécaires de référence. Enfin, plusieurs des personnes ayant intervenu à la discussion sont en faveur d'un outil de découverte qui réunirait à la fois l'OPAC, les bases de données, les livres électroniques et les autres ressources que possède la bibliothèque. Merci à tous pour vos commentaires, qui ont beaucoup enrichi mon billet!
En tant qu'étudiante future d'EBSI (eh oui, je suis admise!) je m'intéresse à ce sujet, et je veux juste partager quelques mots sur mon expérience comme étudiante. J'ai étudié à UCSC (University of California - Santa Cruz) entre 2005 et 2009, et l'une des bibliothèques, la bibliothèque McHenry, a subi beaucoup de changements pendant ce temps-là. Elle est maintenant beaucoup plus spacieuse, et maintenant qu'il y a beaucoup plus de place pour étudier, pour discuter ensemble, et pour brancher les ordinateurs, beaucoup plus d'étudiants viennent y passer du temps. En plus, il y a un nouveau centre audiovisuel, avec de meilleurs écrans qu'avant, et beaucoup de petites salles pour voir des films en groupe - avant il n'y en avait que trois ou quatre. Le tout est mieux organisé et le seul inconvénient est qu'il y a plus d'étages et donc plus d'escaliers!
En ce qui concerne la formation, on était obligé de suivre un Core Course, un cours d'écriture qui vise également à introduire l'étudiant à l'université. Dans mon Core Course une bibliothécaire nous a montré comment rechercher dans les bases de données, entre autres choses, mais ce n'était qu'une heure. J'ai eu une formation plus spécialisée pour un cours de l'histoire française, et quelques spécialisations comme l'histoire ou les études légales avaient des cours sur la recherche, mais j'aurais aimé avoir une formation plus approfondie dès le début. Je me sentais souvent perdue face à la liste des bases à données, et je n'en utilisais qu'environ quatre. La plupart des professeurs nous interdisait d'utiliser Wikipedia, mais quelquefois sur Google on tombe sur en lien vers JSTOR, ce qui m'a été utile plus qu'une fois. J'aurais adoré un outil de recherche comme vous décrivez.
Bonjour Kathryn,
Merci beaucoup pour ce témoignage.. et bienvenue à l'EBSI !
"des services plutôt désuets (comme les comptoirs de référence sur place)"
Je n'ai jamais vu de tels comptoirs en BU de sciences en France, ou plutôt j'ai vu des gens qui, en fait d'aide à la recherche des documents, savent taper les mots-clefs qu'on leur donne dans un moteur qui est de toute façon accessible depuis l'extérieur.
@Iris Buunk: En maîtrise de lettres et domaines voisins, peut-être. En sciences, au niveau recherche, suivant les disciplines, une bonne partie des ressources récentes sont sur Google Scholar, avec éventuellement des articles introductifs avec bibliographie sur Wikipédia/
Bonjour David,
En Amérique du nord, le service de référence est (était) un service de base des bibliothèques universitaires. Cela témoigne d'une relation bien différente de l'enseignement universitaire avec la documentation, relation bien plus forte qu'en France où une plus grande confiance est laissée au professeur pour la transmission d'un savoir.
La différence est antérieure à l'arrivée du numérique. On peut s'interroger néanmoins sur le positionnement des BUs d'un côté et de l'autre avec l'arrivée du numérique, les conséquences seront-elles les mêmes compte-tenu des différences ?