Apple et le marché du contenu
Par Jean-Michel Salaun le samedi 29 janvier 2011, 02:55 - Édition - Lien permanent
En lisant un intéressant billet de H. Guillaud qui s'interroge sur la stratégie de Amazon (ici), je me suis aperçu que je n'avais pas encore publié ce graphique de l'évolution du chiffre d'affaires de son concurrent sur les tablettes : Apple, réalisé à partir de la compilation de ses bilans financiers.
On y voit clairement que le métier de Apple est la vente de contenant, de machine et OS, et non du contenu, de fichiers et Apps. Le contenu n'est là que pour stimuler le marché principal, même si sa stratégie a un fort impact sur ce dernier. En cela, Apple ressemble à Google pour qui le contenu sert à alimenter le marché publicitaire (ici).
Ainsi il me parait difficile de comparer iTune et les Kindle Singles comme le propose O. Ertzscheid (là).
Actu du 3 mars 2011
Intéressante comparaison du WSJ entre la patience d'un S Jobs et la précipitation d'un Messier pour le lancement d'un nouveau produit ici.
Commentaires
Très joli billet ! Le fabricant de papier qui invente la littérature pour doper les ventes de papier.......
Salut Jean-Michel,
je n'ai pas "comparé" en terme de revenu et/ou chiffre d'affaire. Il est clair que les stratégies produit d'Apple et d'Amazon sont inverses (contenus / contenants). j'ai juste indiqué qu'en terme de capacité à modeler / structurer un marché (une offre), leur puissance d'impact me semblait équivalente.
Bonjour,
Pouvez-vous détailler ce que vous appelez contenant et contenu ?
où mettez-vous les revenus générés par iTunes / iBookstore /iAd , je suis étonné qu'ils rapportent "si peu"
@ Olivier
Peut-on séparer la capacité à structurer un marché de la structure du chiffre d'affaires ?
Autant Apple peut facilement hausser les épaules devant les exigences des producteurs de contenu, autant Amazon est solidaire de la bonne santé de ces derniers.
@ Ykastell
Vous trouverez les données pour 2010 ici p.33-34 :
http://phx.corporate-ir.net/Externa...
Le chiffre contenu comprend les éléments suivants : «Includes iTunes Store sales, iPod services, and Apple-branded and third-party iPod accessories.»
Le chiffre contenant comprend : Mac, iPod, iPhone and related products and services, iPad and related products and services, Peripherals and other hardware.
Merci pour le graphique. Je suis moi aussi étonné. Mais au fond, comment l'être? Pour accéder au «contenu», il faut avoir le «contenant». Apple vend 500$ son contenant (chiffre rond). Je dois donc, en raison du pourcentage de commission de 30% sur chaque vente sur le Apple Store, acheter 1500 chansons (@ 0.99$) ou 750 app (@ 1.99$) ou 150 livres (@ 9.99$) pour juste arriver au prix du contenant (j'arrondis pour simplifier ma démonstration). Avant que tous les utilisateurs de contenant arrivent à cette moyenne, un contenant 2.0 sera sorti (ou la pile du 1.0 sera vide) et la courbe remonte... Finalement, il n'y a pas à être surpris...
Je persiste et signe, la terminologie "contenu"/"contenant" est une catastrophe intellectuelle, sinon même cognitive.
Il serait bien plus clair d'analyser le revenu d'Apple en considérant ses produits manufacturés ("contenants"), ses commissions sur la diffusion de produits ou services tiers ("contenus"), ses ventes de services ou licences sur ses logiciels.
@ Martin
Oui, je principe de Apple est bien la course à l'innovation pour le remplacement des machines. Le « contenu » n'est qu'un hameçon. Pour être plus précis, il faudrait analyser les revenus nets (bénéfices) de l'un et l'autre. Je pense que cela doit pouvoir se faire, mais je n'en ai pas le loisir maintenant.
@ Alain
Certes l'appellation n'est pas très rigoureuse et ambigüe. Mais elle a le mérite d'être parlante. J'ai peur que les items que tu suggères ne soient impossibles à isoler en l'état actuel de la présentation des comptes de Apple, mais il faudrait vérifier.