L’avenir des éditeurs face à l’autopublication
Par Jean-Michel Salaun le mercredi 15 juin 2011, 03:53 - Cours - Lien permanent
Ce billet a été rédigé par Marie-Claude Ratté dans le cadre du cours SCI6355 sur l'économie du document de la maîtrise en sciences de l'information de l'EBSI.
Nous assistons depuis quelques années déjà à la popularité grandissante des supports pour les livres électroniques (comme le Kindle). D’ailleurs, parmi les dépenses moyennes de culture et de communication des ménages québécois (ici), l’audiovisuel est en tête de liste. Néanmoins, même si au niveau de l’imprimé les quotidiens perdent de la vitesse, les livres, pour leur part, résistent à cette décroissance. Les éditeurs de livres doivent-ils alors investir dans le numérique? Certes, même si les livres numériques gagnent en popularité, ils n’ont pour l’instant toujours pas donné de résultats probants en terme économique ou d’usage. Pourtant, cela ne veut pas dire que dans un futur rapproché les lecteurs de livres ne vont pas se diriger massivement vers le livre numérique. Advenant un tel scénario, une autre question se pose : est-ce que les éditeurs de livres doivent craindre le numérique? En effet, la popularité du livre numérique et sa facilité d’accès permettent dorénavant aux auteurs de s’autopublier.
L’autopublication est une avenue particulièrement intéressante pour les auteurs à succès dont l'autorité au sein du grand public n’a plus besoin de faire ses preuves pour connaître la popularité. Prenons l’exemple de Marc-Édouard Nabe qui a vendu plusieurs milliers d’exemplaires de son roman « L’Homme qui arrêta d’écrire » sur sa plateforme d’autoédition (ou d’antiédition comme il se plaît à l’appeler). Un autre auteur, Joe Konrath, a vendu lui aussi plusieurs milliers d’exemplaires de ses livres électroniques autoédités sur le Kindle. M. Salaün résume en ces termes le pourquoi de ce succès fulgurant : il a choisi de s'autoéditer en réduisant drastiquement le prix de vente de ses livres à 2,99 $. De ce fait, ses droits en pourcentage ont augmenté car ils sont partagés en moins d'acteurs, et en même temps l'augmentation des exemplaires vendus augmente mécaniquement les revenus de façon spectaculairement plus importante que le manque à gagner de la baisse du prix.
Les avantages de l’autopublication sont multiples pour les auteurs. En effet, ils peuvent entre autres décider de la couverture de leur livre, mais surtout, ils peuvent choisir le prix auquel ils le vendront. Un contrat avec un distributeur, au lieu d’un éditeur, permet aux auteurs d’obtenir un plus grand pourcentage de revenus (s’ils réussissent à en vendre plusieurs exemplaires). De plus, le livre numérique les met à l’abri des ruptures de stock puisque celui-ci ne sera jamais épuisé tant et aussi longtemps qu’il restera en ligne.
Néanmoins, l’autopublication comporte certains inconvénients et le succès qui s’en suit n’est pas à la portée d’auteurs moins connus. Le rôle de l’éditeur est primordial pour ces derniers, car c’est lui qui prend les risques financiers pour veiller à la promotion et à la marchandisation des œuvres. De plus, le fait d’être partenaire avec un éditeur peut favoriser la notoriété de l’auteur en question par rapport au lecteur, car le renom d’une maison d’édition est également un gage de qualité. Le blogue Aldus, qui relate le succès de l’auteur Marc-Édouard Nabe, mentionne que ce dernier prouve que le format papier n’est plus essentiel ni pertinent pour un auteur d’aujourd’hui. Pourtant, comme Hubert Guillaud le démontre, les auteurs auront encore besoin des éditeurs, notamment pour continuer à vendre leurs exemplaires papier qui ne vont pas disparaître du jour au lendemain, loin de là. Également, même s’il est relativement facile de promouvoir par soi-même un produit sur les différents réseaux sociaux sur le web, il reste utopique de de penser que ce moyen de promotion, facile d’accès et gratuit, puisse rejoindre aussi facilement un grand nombre de lecteurs. Hubert Guillaud ajoute : Croire que tous les lecteurs vont trouver le site de leur auteur préféré tout seul, c'est, me semble-t-il, mal comprendre le fonctionnement du net, où les parcours sont justement démultipliés...
Ainsi, comme nous pouvons le constater, le succès de l’autopublication demeure, pour le moment, le privilège d’auteurs ayant été fortement popularisés précédemment grâce au travail de promotion d’un éditeur. Toutefois, cet engouement pour l’autoédition témoigne d’un malaise récurrent chez les auteurs : le pourcentage ridiculement bas (on parle de 10 % du prix net du livre, qu’il soit numérique ou non) que les éditeurs leur accordent (consultez cet article pour d’autres détails). De plus, il y a le prix du livre numérique qui est égal ou légèrement plus bas que celui d’un livre imprimé. Pourtant, la mise en marché du livre électronique est beaucoup moins coûteuse pour l’éditeur que celle du livre imprimé. Pour constater cet état de fait, voici des blogues (parmi plusieurs) qui en traitent : Actualitté et Entre-nous-soit-dit.
Même si l’industrie du livre imprimé résiste, les éditeurs de livres devront s’atteler à trouver une solution pour ne pas voir leurs auteurs (qui garantissent leurs fonds) partir à leur compte. Mark Coker parle alors d’une bascule du pouvoir entre l’éditeur et l’auteur. Pour contrer l’abandon de l’édition pour l’autopublication, la solution serait peut-être alors de rendre cette bascule plus équilibrée entre les deux parties dans un contexte d’édition numérique de livres. Dans ce cas, les éditeurs pourraient envisager d’investir dans le numérique.
Commentaires
En lisant ce billet sur l’autopublication je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle avec un événement survenu dans l’industrie de la musique il y a quelques années et qui exemplifie bien comment le phénomène de l’autopublication numérique peut engendrer des profits importants pour les auteurs. En 2007, le groupe Radiohead met disponible en ligne son plus récent album In Rainbows avant même la sortie du CD (voir l’article) Plus surprenant encore, les internautes peuvent choisir de télécharger l’album gratuitement en toute légalité ou encore choisir de payer le prix de leur choix. Plus tard, le disque sera distribué en version CD et Vinyle selon un modèle plus classique.
La première chose que je souhaite souligner ici est la nécessité de notoriété de l’auteur pour qu’un tel modèle fonctionne à plein régime. Marie-Claude souligne également ce point dans son billet. Ici, nous avons affaire à un des groupes rock les plus connus de la planète. Pour un tel groupe, la machine publicitaire d’un éditeur n’a pas vraiment à se mettre en marche pour assurer le succès de l’album. Il en est tout autrement pour les auteurs moins connus.
L’autre chose que je souhaite souligner est que depuis 2007, nous n’avons pas assisté à un tsunami d’autopublication de ce côté. Bien au contraire, le modèle est resté marginal et la plupart des artistes, même très connus, ont encore recours à un éditeur.
Il semblerait donc que ce modèle ne soit pas encore en train de s’imposer fortement et du même coup on peut dire que l’éditeur continu à être au centre de la diffusion d’une œuvre.
Mais évidemment avec les faibles coûts de diffusion d’une œuvre numérique, on peut se demander quel rôle l’éditeur aura si le numérique en venait à prendre irrésistiblement le dessus sur le papier. Il n’est pas impossible que l’éditeur soit réduit à une simple machine publicitaire. Avec comme rôle auxiliaire d’utiliser sa réputation comme outil de promotion et comme sceau de qualité ou tout simplement comme une image de marque. On peut même imaginer des auteurs utiliser des firmes de communication et de publicité directement pour mousser la vente de leur œuvre sans que celles-ci ne prétendent éditeur.
Cependant, à mon avis, l’éditeur ne disparaîtra pas à cause de l’autopublication. On peut cependant imaginer une coexistence de l’autopublication avec la publication classique dépendamment du type d’œuvre et de la notoriété de l’auteur.
Bonjour Guillaume!
Ton commentaire sur le succès de Radiohead sur Internet m’a fait penser à celui du groupe de musique sherbrookois Misteur Valaire (http://mv.mu/espace-pro/presse/mist...). Ce dernier, qui est un groupe indépendant, a utilisé la même stratégie de marketing que Radiohead : mettre à la disposition des internautes sa musique sur son site web où ils peuvent la télécharger gratuitement. Misteur Valaire n’était pas un groupe très connu lorsqu’il a commencé, mais le fait de rendre son premier album uniquement gratuit et en le promouvant sur la toile a contribué à amener beaucoup de gens venir les voir en spectacles (et, par le fait même, à faire mousser les ventes de leurs albums ultérieurs). Maintenant, ce groupe fait salle comble, autant au Québec qu’en Europe!
Ce qui m’amène à me questionner, dans l’industrie du livre, si la notoriété de l’auteur sera toujours un prérequis pour réussir sans l’aide d’un éditeur… ou si la gratuité d’une œuvre est nécessaire pour réussir indépendamment. En effet, l’œuvre, qu’elle soit littéraire ou musicale, est un bien d’expérience et sa gratuité contribue à se faire connaître, car pour apprécier l’œuvre il faut l’essayer. En payant quelque chose dont on n’est pas certain de la qualité, cela peut amener une certaine déception, voire une hésitation à l’essayer, contrairement au bien offert gratuitement. Et comme la culture de l’information repose sur des consommations cumulatives (plus tu en as, plus tu en redemandes), si une œuvre gratuite est appréciée du lecteur, il voudra en essayer une autre, puis une autre et, cette fois, sera moins hésitant pour acheter les œuvres subséquentes à la première. Du moins, c’est une hypothèse qui reste à confirmer avec le temps!
Bonjour!
Effectivement la gratuité d'un bien d'expérience peut stimuler la demande pour se bien et pousser les gens à en faire l'expérience. Cependant, la gratuité peut produire l'effet contraire. En effet, devant une multitude de biens gratuits dont la qualité n'est pas connue, l'internaute peut n'en choisir aucun de peur de perdre son temps. À cette égard, certains éditeurs de journaux on su monnayer leur réputation. Il arrive que les gens soient prêt à payer davantage pour un bien d’expérience dont la qualité est assurée par l’éditeur qui veille à ne pas publier n’importe quoi comme cela peut parfois être le cas avec l’autopublication. Dans mon billet, je parle notamment du Wall Street Journal dont la réputation et les textes d’une qualité élevée et constante permettent de générer d’importants profits. En d’autre mots, qui choisit l’autopublication est nécessairement confronté à certains compromis et faute d’avoir une réputation établie, l’auteur devra s’en forger à travers le brouhaha du Web. On peut donc parler d’une risque calculé.
Les éditeurs doivent-ils réellement craindre l'autopublication ? Outre le rôle de distributeur et de promoteur, l'éditeur joue un rôle important de conseiller littéraire et de correcteur. Il veille de surcroît à offrir un produit de qualité... L'auteur en est donc le premier bénéficiaire.
Soit, l'essor du livre numérique oblige les éditeurs à réfléchir et à se repositionner comme bien d'autres professionnels à l'égard du numérique... Je vous invite à lire le billet suivant portant sur le rôle de l'éditeur: http://editionnumerique.canalblog.c...
Merci Sylvie pour ce billet sur le rôle de l'éditeur. Comme Bertocci le souligne, même si l'autopublication est pour le moment marginale, on sent tout de même la pression peser sur les éditeurs... Une des solutions mentionnées pour baisser cette pression est la redéfinition du rapport auteur/éditeur. Ça revient un peu à la bascule du pouvoir dont parle brièvement Mark Coker. Une redistribution plus juste des parts de profits contribuerait sûrement à desserrer l'étau, puisque, comme je le mentionnais dans mon billet, l'inégalité des parts dans un contexte de marchandisation du livre numérique est une préoccupation qui revient souvent à la charge dans les blogues. Je ne crois pas que les auteurs qui optent pour l'autopublication en dépit de leur éditeur le fassent de gaieté de cœur, car bon nombre d'entre eux sont conscients des bienfaits de leur partenariat avec leur éditeur. Toutefois, comme le soulignaient certains auteurs dans cet article du journal Le Monde http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHAT... (version complète disponible par Eurêka), l'éditeur est l'allié des auteurs, mais ces derniers souhaitent également que ce lien soit réciproque...
Bonjour,
Juste une petite remarque sur la comparaison avec la musique. Les écosystèmes de la musique (radio, concerts) et de la littérature sont bien différents. L'un est relié au monde du spectacle, l'autre à celui de l'écrit comme indiqué dans le cours.
Avec les médias audiovisuel, puis le web, les mondes se croisent, mais convergent-ils vraiment ?
Il est bien entendu qu'au final, l'industrie de la musique et de l'édition sont différents. L'avantage du musicien est qu'il peut donner sa musique en souhaitant que les gens qui ont apprécié son oeuvre iront le voir en spectacle, achèteront des produits dérivés, etc. L'écrivain n'a que très peu de choses à vendre si ce n'est que son livre.
Par contre, autant l'industrie actuelle de la musique que de l'édition (par le phénomène de l'autoédition) me font penser aux débuts du mouvement punk. Les groupes de musiques ne bénéficiaient pas (ni ne voulaient d'ailleurs) de l'avantage de passer par les médias (radio, télévision, journaux) ou par les maisons de disques établies. Cette musique a émergée et survécue grâce au bouche-à-oreille, à des moyens moindres (affiches faites à la main, enregistrements maison copiés sur des cassettes, etc.) et c'est de leur création et de leur originalité qu'on se souvient aujourd'hui. Cette industrie vit depuis plus de 40 ans sans que les non-initiés en ait conscience.
Je veux faire ce parallèle pour dire que je crois que les pôles tendent à changer actuellement. Les gros joueurs ne savent plus quoi faire pour maintenir leur hégémonie et je souhaite que les créateurs prendront avantage de cette situation pour contrôler eux-mêmes ce qu'ils offrent, pour créer des réseaux indépendants.
Il est certain que cela relève plus de l'utopie que de la réalité car, entre autres, les créateurs n'ont pas nécessairement la bosse des affaires. De plus, comme on l'a mentionné, les éditeurs font un certain contrôle de qualité, mettent en quelque sorte leur sceau d'approbation, bref ils ont un rôle à jouer car dans l'immensité du Web, la résonance seule ne peut assurer à un jeune auteur d'être lu aussi talentueux soit-il.
En somme, j'ai l'impression que l'autoédition sera surtout à surveiller dans le milieu scientifique car un nom ou une affiliation peut être suffisant pour créer la résonance nécessaire et plusieurs circuits (entre chercheurs, entre universités, etc.) sont déjà en place pour permettre les échanges et la révision par les pairs qui est nécessaire. J'aimerais particulièrement que l'avenir me donne raison sur cette prédiction car la hausse fulgurante des prix d'accès au contenu scientifique (par la faute des éditeurs, fournisseurs...) m'inquiète. Le savoir se doit d'être accessible.
Il me semble que les auteurs qui veulent ou ont besoin d'un éditeur paient pour leurs services, offerts à un prix démesuré. Peut-être que cette perte de monopole par les éditeurs en raison de la possibilité pour les auteurs de s'éditer numériquement mènera à un ajustement du marché de l'édition pour les auteurs, c'est-à-dire que le coût des services d'édition pour les auteurs diminuera. C'est la loi de la jungle, cette compétition pour attirer la clientèle est nécessaire pour modérer le prix de la plupart des biens et services. Il y aura fort probablement toujours des auteurs qui se tourneront vers les éditeurs et possiblement aussi, des auteurs qui perfectionneront leur auto-édition en y mettant une touche de marketing.
Toutefois, les maisons d'éditions devraient devenir plus visionnaires et s'adapter au nouveau contexte en offrant des services nouveaux aux auteurs pour les retenir. Par exemple, comment distinguer la nécessité de payer pour un livre sur sujet X offert à 3$ sur le Web en le comparant à un document publié gratuitement sur le Web sur un sujet X. Comment les lecteurs peuvent évaluer la qualité des auteurs. Ceci est effrayant pour les auteurs qui veulent livrer un contenu spécial qui justifie paiement pour utilisation. Ainsi donc, les éditeurs pourraient se spécialiser dans la sécurisation des contenus par exemple en assurant à l'auteur que le document ne peut pas être copié sans paiement. De toute manière, pour un auteur, être publié par une maison d'édition restera fort probablement un gage de qualité, car il y a des auteurs reconnus maintenant, mais comment des nouveaux le deviendront-ils si ce n'est que par les commentaires de l'un et l'autre, genre commenter une recette: j'aime 4 étoiles. On ne peut pas se fier là-dessus en matière de culture intellectuelle.
Bonjour Marie-Claude,
J'ai lu que NUMERIK :)livres a publié un essai qui pourrait vous intéresser: Auto-Édition, tremplin ou impase? Opportunités et arnaques à l'heure du numérique écrit par Paul Leroy-Beaulieu http://blog.edicool.com/2011/06/17/... Bonne lecture.
Bonjour Jacynthe ! Merci pour votre commentaire. Comme vous, je pense que les pôles tendent à changer. Avec Internet, cela donne beaucoup plus d’outils aux auteurs pour percer dans le métier, même si, pour le moment, l’aide d’un éditeur est toujours nécessaire pour construire sa notoriété. En ce qui a trait au monde scientifique, je trouve votre point de vue très intéressant ! En effet, l’autoédition dans le monde scientifique contribuera sûrement à la démocratisation du savoir. Du moins, espérons-le !
Bonjour Marie-Ève !
Il est certain que le gage de qualité d’une œuvre est plus pertinent s’il provient d’un éditeur notoire que de simples citoyens comme vous et moi. Je crois qu’il sera toujours difficile pour les jeunes auteurs de percer sur le marché, que ce soit avec l’aide d’un éditeur ou pas…
Et merci Chantal pour cette référence, c’est très apprécié !
Bonjour, ceci est la synthèse de tous les commentaires reçus cette semaine.
Pour démontrer à quel point l’autopublication numérique peut être avantageuse pour les auteurs, certains ont fait le parallèle avec l’industrie de la musique sur Internet. Toutefois, le numérique n’est pas le seul critère pour connaître le succès dans l’autopublication. La notoriété de l’auteur y est également très importante, puisqu’à elle seule elle est un moteur de promotion très efficace. Pour un auteur moins connu, celui-ci devra au contraire s’appuyer sur la notoriété de son éditeur pour faire connaître son œuvre. Un autre critère a été porté à notre attention : la gratuité. Son efficacité reste toutefois à vérifier avec les années.
Des questions ont été soulevées sur le rôle de l’éditeur dans un environnement numérique. Quelles seront ces tâches? Mises à part celles de conseiller littéraire et de correcteur, va-t-il devoir principalement s’occuper de la promotion de l’œuvre? Dans ce cas, les auteurs pourraient aussi bien utiliser les services de firmes de communication ou de publicité. Néanmoins, le facteur de la notoriété comme gage de qualité se démarque encore dans les discussions. Ce qui nous amène à la conclusion que le métier de l’éditeur ne disparaîtra probablement pas avec la popularité des livres numériques. Il sera plutôt amené à se renouveler et devra appendre à coexister avec l’autopublication.
Certains ont mentionné que l’autopublication est encore marginale, puisque plusieurs auteurs très connus travaillent toujours par l’entremise d’un éditeur. La pression sur les éditeurs est tout de même perceptible sur plusieurs blogues. Pour apaiser cette pression, une redéfinition du rapport auteur/éditeur est nécessaire. Cependant, un secteur de l’autopublication qui est à surveiller à celui des sciences, où le renom d’un chercheur et la révision par les pairs semblent être des conditions gagnantes pour s’autoéditer avec succès sur le web et, ainsi, contribuer à la démocratisation du savoir.
Merci à tous et à toutes pour vos commentaires forts enrichissants!
Très intéressant cette analyse sur l'autoédition ou l'autopublication.
Toutefois, je trouve qu'il est trop accès sur une période de temps extrèmement brève, à savoir les deux dernières années.
Or des auteurs qui s'autopublient c'est un phénomène qui remonte à une longue date.
Un des plus célèbres d'entre eux, qui a vendu ses livres par centaines de millions d'exemplaires à l'international (jusqu'en Russie), se nomme Gérard De Villiers.
Il a choisi un type de livre et un thème bien spécifique, certes, mais il s'agit d'un succès absolument phénoménal.
Je n'ai découvert cela que cet été 2012 en écoutant son interview sur France Info (En France)
Il y a fort à parier que beaucoup d'autres auteurs ont connu aussi du succès en autoédition.
Ce serait intéressant de mener une éude, cette fois-ci sur une plage de temps d'un siècle pour voir vraiment ce qu'il en est.
Le service du dépôt légal (BNF), pourrait fournir aisément le nombre d'auteurs autoédités et les chiffres de leur tirage, puis des réimpressions en cas de succès. ce serait une bonne base de départ.
Qu'en pensez-vous ?
Patrick Huet - écrivain et fleuve-trotteur.