L’information à tous vents : quelques effets du numérique sur la presse
Par Jean-Michel Salaun le jeudi 07 mars 2013, 07:43 - Cours - Lien permanent
Le billet a été rédigé par Josée de Bellefeuille et Audrey Larivière dans le cadre du cours Économie du document.
Avec la multiplication des plateformes (ordinateurs, tablettes, téléphones intelligents), vient la multiplication des moyens de consommation de l’information. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, l’humain se contentait de consulter les journaux écrits imprimés sur du papier, voilà qu’il se voit proposer la lecture des actualités à l’écran.D’abord contraint à la sédentarité avec l’ordinateur au début du Web, les nouveaux outils redonnent au lecteur sa mobilité. Dans ce contexte, le modèle de la presse, développé selon la tradition du papier, survivra-t-il au numérique ?
Par ailleurs, les appareils mobiles ont un rôle central à jouer dans le développement de la presse dans le monde numérique. En Amérique du Nord, l’augmentation des ventes d’appareils mobiles produit ce que certains appellent la migration de la consultation des journaux. La relation est simple : plus d’appareils mobiles sont vendus, plus le niveau de fréquentation des sites de nouvelles augmente. Les lecteurs consultent donc davantage les nouvelles à partir de leurs appareils. Selon une étude de Nielsen, en 2011, la fréquentation des 25 sites de nouvelles les plus visités a augmenté de 17%.
Toutefois, l’augmentation de la fréquentation des sites n’engendre pas nécessairement une augmentation des profits. Une autre habitude de consommation de l’information sur le web est liée à la gratuité et au partage. Contrairement au journal, dont les lecteurs ont l’habitude de payer des frais d’abonnement ou d’achat, le contenu des journaux sur le web est souvent offert gratuitement, bien que des murs payants fassent leur apparition. Une part des annonceurs publicitaires - qui sont la source principale de revenu de la presse imprimée - ont aussi migré vers Internet, où les publicités sont très rentables. Est-ce que les journaux auront les fonds suffisants pour gérer l’édition du contenu sur deux types de supports : numérique et imprimé ?
Préférences générationnelles
La consultation des actualités constitue une activité qui s’ancre dans le quotidien. Ainsi, elle sera dirigée par des habitudes de consommation. Celles-ci varient selon les individus et les générations auxquelles ils appartiennent. Selon un sondage du Pew Research Center for the People and the Press, les Étatsuniens âgés de plus de 65 ans sont les plus nombreux à recourir à la presse imprimée pour s’informer (48% d’entre eux le font) et les moins nombreux à consulter des sources numériques en ligne (23%). À l’inverse, les 18-24 ans, la tranche d’âge la plus jeune considérée pour le sondage, sont ceux qui lisent le moins les journaux papier (6%), préférant le contenu en ligne (41%). Toujours selon les résultats de ce sondage, les 18 à 29 ans consultent davantage la presse numérique que la presse papier, alors que c’est l’inverse pour les 40 ans et plus et égal pour la tranche d’âge de 30-39 ans. Selon ces chiffres, si les habitudes individuelles demeuraient les mêmes, la consommation de la presse papier perdrait du terrain au profit de la presse numérique puisque les plus âgés, plus grands consommateurs de l’imprimé, décéderont alors que se poursuivra la lignée des natifs numériques. Bref, même indépendamment des changements de consommation individuelle, des changements de consommation humaine globaux s’opèrent. Mais les habitudes de consultation informationnelle des individus changent-elles réellement si peu ?Plateformes de consultation
L’utilisation d’Internet et le modèle de partage qu’il présente ont engendré des habitudes de consommation qui sont maintenant ancrées chez les utilisateurs. L’accès à l’information est affecté par les attentes : on cherche la rapidité et la facilité lors de la recherche et la consultation de l’information. Les moteurs de recherche populaires - comme Google - permettent de trouver de nombreux articles en ligne. À partir d’une recherche portant sur un sujet précis, il est possible d’accéder à un contenu en lien avec le thème recherché. Les hyperliens et les références des articles en ligne sont d’autres façons de parcourir l’information numérique. Ces hyperliens sont même présentés comme une convention de base à respecter dans le journalisme numérique. Le lecteur sur le web s’attend à pouvoir rapidement vérifier les sources des journalistes et des rédacteurs.Par ailleurs, les appareils mobiles ont un rôle central à jouer dans le développement de la presse dans le monde numérique. En Amérique du Nord, l’augmentation des ventes d’appareils mobiles produit ce que certains appellent la migration de la consultation des journaux. La relation est simple : plus d’appareils mobiles sont vendus, plus le niveau de fréquentation des sites de nouvelles augmente. Les lecteurs consultent donc davantage les nouvelles à partir de leurs appareils. Selon une étude de Nielsen, en 2011, la fréquentation des 25 sites de nouvelles les plus visités a augmenté de 17%.
Toutefois, l’augmentation de la fréquentation des sites n’engendre pas nécessairement une augmentation des profits. Une autre habitude de consommation de l’information sur le web est liée à la gratuité et au partage. Contrairement au journal, dont les lecteurs ont l’habitude de payer des frais d’abonnement ou d’achat, le contenu des journaux sur le web est souvent offert gratuitement, bien que des murs payants fassent leur apparition. Une part des annonceurs publicitaires - qui sont la source principale de revenu de la presse imprimée - ont aussi migré vers Internet, où les publicités sont très rentables. Est-ce que les journaux auront les fonds suffisants pour gérer l’édition du contenu sur deux types de supports : numérique et imprimé ?
Commentaires
Je pense que oui, le modèle papier va survivre. Sa présence va diminuer, mais son importance en tant qu'objet culturel va demeurer va demeurer intact.
D'ailleurs, est-ce que vous avez trouvé des renseignements concernant les journaux qui sont apparus après la popularisation du numérique(un journal "digital native")? Ont-ils adapté immédiatement leurs opérations en fonction de la dualité des formats?
De plus, Il existe quelques modèles de journaux présentant des alternatives aux quotidiens payants.
Je pense ici à Rue Frontenac, le journal des grèvistes du journal de Montréal (2009-2011) qui était disponible sur le Web et distribué gratuitement (50 000 exemplaires). Il y a aussi le cas des hebomadaires régionaux, un marché dominé par Québecor et Transcontinental, qui offre également leurs journaux gratuitement tout en ayant une présence sur le web. L'ensemble des revenus seraient tiré des publicités et des annonces-classés.
Pour information, il y'a aussi des "natives" qui font le choix de lancer une version papier. C'est le cas de Rue89 par exemple.
Et en ce qui concerne la lecture de la presse en ligne sur support mobile, je pense que pour certains lieux hors connexion (comme les métros), le support papier à encore quelques beaux jours devant lui.
Les gens vont-ils cesser de lire leur journal en version imprimée pour sauter à pieds joints dans le fabuleux monde numérique?
C'était une de mes résolutions pour 2013. Celle-ci était motivée par le fait qu'ayant déménagé dans les Laurentides, mon journal ne m'est plus livré au pied de ma porte chaque matin - je dois aller le chercher à l'entrée du chemin ce qui, l'hiver du moins, est plutôt incommodant.
J'ai donc pris un abonnement double - papier et numérique - au journal LaPresse au début du mois de janvier avec l'intention d'abandonner quelques semaines plus tard la version papier. Eh bien nous sommes à la mi-mars et j'ai toujours les deux abonnements... et je songe plutôt à abandonner la version numérique. Suis-je la seule à réagir ainsi? Mon expérience "journal + déjeuner" est beaucoup plus agréable que celle impliquant "IPad + déjeuner". Est-ce uniquement à cause de mon âge (40-49 ans)? Ne serait-ce pas plutôt parce que j'aime lire de longs articles et que le format du Ipad rend cela plutôt désagréable (il faut faire dérouler le texte, il est difficile de le "feuilleter", etc.)?
Je crois que si un jour je me lasse d'aller chercher mon journal au bout du chemin, je ne vais pas m'abonner à une version numérique d'un journal mais je vais plutôt naviguer d'un site à l'autre. Peut-être me construirai-je un aggrégateur de sites de nouvelles (avec netvibes par exemple) et je cliquerai sur les titres qui m'apparaissent intéressants. Cela ne me coûtera rien et sera plus facile à lire que les versions numériques des journaux qui tentent trop de reproduire la version papier sans y parvenir.
Je suis donc un peu sceptique quant au "potentiel" commercial du journal numérique. Êtes-vous au courant s'il y a des rapports sur le degré de satisfaction des abonnés aux versions numériques des grands quotidiens?
Je partage l’avis de Monique Tremblay, il est difficile de croire que le modèle du journal papier pourrait disparaître. Pourtant, je suis de ceux qui consultent Google News à la recherche des articles qui m’intéressent le plus.
En lisant ce blogue, je constate que les journaux tentent de reproduire sur le Web le modèle d’affaires qu’ils ont exploité avec le papier. Soit celui d’une économie « biface » qui repose sur des ventes et de la publicité. Il y a certes du contenu offert gratuitement, mais il est généralement possible de s’abonner pour pouvoir consulter l’intégrité du journal. La question dont je me pose porte sur l’efficacité de ce modèle sur le Web, lequel, vous l’avez bien dit, est « liée à la gratuité et au partage ». Est-il possible que ce soit ce modèle en particulier qui ne survivra pas au numérique?
Bonjour,
Voici un début de réponse.
Il apparaît légitime, comme vous l’avez souligné, de penser que le modèle papier va survivre. En effet, comme le rapporte le sondage du Pew Research Center for the People and the Press auquel nous faisons référence dans notre billet, rare sont ceux qui consultent les nouvelle exclusivement via des plateformes numériques (12% en 2012, http://www.people-press.org/files/2...).
En ce qui concerne les lieux hors connexion, comme le mentionne clemence, il demeure tout de même possible de prétélécharger des articles et de les lire dans le métro par exemple. Toutefois, cette pratique nécessite de sélectionner à l’avance les articles à lire et élimine le loisir du furetage. Dans ce cas-ci, le papier demeure le seul moyen de laisser place à la spontanéité de consultation. D’ailleurs les journaux papiers gratuits des métros évitent non seulement aux usagers de devoir planifier les articles qu’ils liront, mais tout simplement le fait qu’ils liront un journal.
puisqu’ils n’ont qu’à en attraper un sur leur passage.
Robert Murdoch a lancé un journal, d’abord pour iPad, puis pour Android, en février 2011 pour en cesser la publication en décembre 2012, faute de succès (http://www.ledevoir.com/societe/med...). Soulignons que ce journal n’était pas gratuit et qu’il était publié une fois par jour, comme les journaux papier. Un des avantages de la presse numérique étant la mise à jour d’information en continu, une publication quotidienne demeure décevante pour les lecteurs. L’erreur aura peut-être été de répéter le rythme de production d’un journal papier en version numérique? Sans doute, si on se lance dans le numérique, vaut-il mieux exploiter les particularités propre à cette plateforme?
Monique souligne qu’elle préférerait passer d’un site à l’autre plutôt que de s’abonner à un journal entier en version numérique. Il s’agit peut-être là d’une clé du changement du modèle de la presse. En effet, avec le numérique, il devient plus facile de passer d’une source à une autre et de consulter des articles à la pièce. C’est pourquoi certains murs payants exigent un paiement à la pièce ou pour un bouquet d’articles plutôt qu’un abonnement complet à un journal. C’est d’ailleurs ce que souligne Justin en remettant en question la survie du modèle d’achat du journal intégral.
Madame Monique Tremblay souligne un point très intéressant, généralement, il y a une raison pour passer au numérique.
Bien qu’il soit encore tôt pour annoncer la disparition future de la presse imprimée, certains médias clament déjà la fin inévitable pour certaines compagnies (http://nyti.ms/16Heyx). Mais le passage au numérique ne se fera pas si brusquement que certains peuvent le croire. En effet, ce n’est pas parce qu’une nouvelle technologie existe que l’ensemble de la population l’utilisera. On peut nommer rapidement deux obstacles à l’utilisation de nouvelles technologies : le fossé générationnel et la situation socio-économique. Mais au-delà de ces difficultés, en ce qui concerne la presse numérique, la nouveauté (et ses avantages) est confrontée aux habitudes qui relèvent de la promesse renouvelée de la presse imprimée.
Je n’ai malheureusement pas trouvé d’études portant sur la satisfaction des abonnés aux versions numériques des journaux.
Pour répondre à Justin, il est vrai que les modèles économiques connaissent des changements, mais peut-être pas au niveau du modèle biface. Selon le sondage de 2012 de Alliance for Audited Media (http://bit.ly/VLHUMO), le modèle économique biface basé sur la publicité et la consultation sur les plates-formes mobiles ne tend pas à disparaître et, tout au contraire, il s’est renforcé durant les dernières années. Comme le souligne un article de Alliance for Aufited Media (http://bit.ly/10IWPj5), les journaux, après avoir longtemps offert du contenu en ligne gratuit, commencent à instaurer des frais. Ce qui confronte non seulement le modèle de gratuité, mais aussi les pratiques mêmes que les médias avaient adoptées. Des modèles de murs payants ou d’abonnement semblent indiquer que les médias cherchent maintenant à produire des profits du contenu numérique. Il y a donc déjà un réajustement par rapport au modèle économique qui était en place.
Aussi, malgré l’augmentation de l’intérêt de la circulation sur les plateformes mobiles, il faut reconnaître que ce marché est encore limité, du moins pour les journaux. Les revenus liés à la circulation sur mobiles représentaient pour 56 % des répondants du sondage environ 9 % des revenus. Évidemment, une tendance à long terme est difficile à déterminer puisque de façon générale le contenu numérique est en expansion.
On peut penser au développement d’applications pour les différents appareils mobiles. Selon un sondage en ligne réalisé par Alliance for Audited Media (http://bit.ly/10IWPj5), les journaux produisent plusieurs applications pour un même appareil et vendent ces applications. Sans nécessairement faire des profits avec ce type de vente, les médias s’assurent, au moins, de financer la production de leurs applications.
La plupart des journaux papier offrent aussi une version numérique. Par contre, ils ne mettent pas tous autant d'efforts pour rendre la lecture agréable sur un appareil mobile. Le journal La Presse a développé une application qui facilite l'accès au contenu recherché et la lecture grâce entre autres aux différentes rubriques. On trouve donc facilement le dernier billet de notre croniqueur préferé ou les articles correspondant à diverses thématiques. Cela permet par ailleurs de consulter le contenu des archives. À l'opposé, la version électronique du Monde diplomatique est directement calquée sur la version papier. Il faut donc tourner la page pour pouvoir lire le titre entier d'un article. Il faut aussi, chaque fois quon tourne une page, augmenter la taille des caractères. Sinon, le texte est illisible. Ces raisons me font préférer la version électronique de La Presse et la version papier du Monde diplomatique.
Un article du Devoir d'aujourd'hui fait le lien entre les dépenses élevés du projet Ipad du journal La Presse et la vente récente de l'édifice. La Presse devient donc locataire. Ainsi, le numérique met en danger les quotidiens populaires, même quand ces derniers essaient de s'adapter aux changements de format ...
Baillargeon, Stéphane. 18 mars 2013. Journaux - Le quotidien La Presse en pleine mutation. http://www.ledevoir.com/societe/med...
Merci beaucoup Julie pour l'article du Devoir au sujet de La Presse, j'arrivais justement avec l'intention de le partager ici. On assiste à une certaine dématérialisation du journal : d'une part sur le plan documentaire avec le journal qui perd son support physique analogique et d'autre part sur le plan géographique avec le journal qui perd son lieu propre. Il sera produit dans le même bâtiment, mais il ne lui appartiendra plus. La Presse se retrouve dépossédé de son lieu de production.
Cet autre article du Devoir (http://www.ledevoir.com/societe/med...), datant de vendredi, fait référence à une «note Internet» qui indique que : «le montant de la transaction contribuera à la réalisation et au développement de La Presse +». L'article explique qu'il s'agit «[d'un] projet, en développement depuis près de trois ans, [qui] doit aboutir le mois prochain. Il vise la mutation complète du journal et de son site Internet, qui deviendront alors un multimédia entièrement repensé pour les écrans fixes ou mobiles. Les employés en parlent comme du "projet iPad".» Petit à petit, on vise l'abandon du papier.
Il s'agit d'un exemple de changement de modèle de presse délaissant clairement le papier pour le numérique. Il semble que, bien que les lecteurs consultent encore grandement le papier, l'utilisation croissante du numérique influence les dirigeants des journaux. Le marché semble s'adapter à une partie des consommateurs. Il semble que l'autre partie, quant à elle, devra s'adapter au marché.
La Presse vient d'annoncer que LaPresse + (sa version pour tablettes électroniques) sera lancée le 18 avril prochain, et que l'abonnement sera GRATUIT : "C'est aujourd'hui, avec plaisir, que nous annonçons que l'abonnement à LaPresse + sera offert gratuitement. La gratuité de l'information est bien ancrée dans les habitudes de consommation numériques et ce phénomène est, à notre avis, irréversible. C'est pourquoi nous avons choisi ce modèle." (Guy Crevier - pdg de La Presse - p.2 du journal de ce matin)
Les commentaires témoignent d’un questionnement à savoir si la presse papier va perdurer avec l’utilisation du numérique. Si l’on reconnaît le gain de terrain du numérique sur le papier dans les dernières années, on semble continuer de croire que le papier va demeurer présent en raison des avantages qu’il offre encore sur le numérique. On note la liberté totale de déplacement qui n’est pas totalement retrouvée avec les appareils mobiles en raison des connexions qui ne sont pas toujours accessibles (dans le métro notamment). On soulève également le furetage jugé plus facile et agréable avec le papier qu’avec les supports numériques.
Les commentaires font également référence au financement des journaux. On relève la reproduction du modèle papier pour le numérique avec le recours aux publicités. Puis, on traite des murs payants implantés par certains journaux. Quelques-uns fonctionnent par abonnement, encore une fois selon le modèle établi par le papier, d’autres à la consommation par article ou groupe d’articles.
Les commentaires explorent aussi la coexistence du papier et du numérique dans le domaine de la presse, souvent pour les mêmes journaux. On cite des exemples de publications, originalement papier, existant sous différents formats avec les avantages et inconvénients de chacun comme La Presse et Le Monde diplomatique. La version numérique du premier permet l’accès au contenu selon les thèmes, les rubriques ou les auteurs, tandis que celle du second éprouve des problèmes d’affichage des titres. On fait également référence au phénomène des journaux nés numériques à partir desquels une version papier a été créée comme Rue89. On relate également la création de versions pour tablette. On note l’échec de The Daily puis on attend l’arrivée de La Presse + et de son contenu exclusif le mois prochain.
Les commentaires soulignent la dématérialisation des journaux qui, non seulement s’observe dans le développement de la presse numérique, mais se reflète également dans l’immobilier. En effet, on relate le cas du quotidien montréalais La Presse qui devient locataire de l’immeuble qu’il occupe et duquel il était propriétaire depuis de nombreuses années. En plus de dématérialiser ses publications, la presse dématérialise sa localisation.