(La solution du problème et d'autres questions, ici)

Hervé Le Crosnier a publié un article sur le Cloud Computing qui a été très remarqué, sinon commenté dans la biblioblogosphère francophone.

Hervé Le Crosnier, A l'ère de l'«informatique dans les nuages», Le Monde Diplomatique août 2008, p.19 ici

On peut y lire notamment : L’indépendance des personnes, des entreprises et même des nations ne se mesure plus seulement au territoire, à la géographie et à l’espace collectif, mais aussi aux rapports qu’elles entretiennent avec ces nouvelles usines de la production « immatérielle ».

Hervé, de passage à Montréal, est venu faire une conférence à l'EBSI, sur ce sujet et plus largement sur les rapport entre les professions documentaires et les développements récents du Web. Nous avons filmé et enregistré en vidéo cette conférence et nous allons, bien entendu, la mettre en ligne, comme nous l'avions fait lors de son précédent passage (voir ici). L'ensemble sera d'autant plus intéressant que l'on pourra ainsi mesurer à la fois l'avancement de la situation, des problématiques et aussi les éventuelles évolutions de l'analyste.

Seulement voilà, il reste une question à résoudre. Forts de l'expérience précédente, nous savons que la notoriété du conférencier dans le (petit mais réactif) monde de la bibliothéconomie francophone va entraîner un pic de téléchargements au moment de l'annonce de la mise en ligne. Le fichier que nous avons monté, qui inclut cette fois les diapos, est lourd. Il est probable que notre serveur, robuste mais modeste, ne tiendra pas le choc. Il est aussi probable que la direction informatique de l'Université nous fera quelques observations à ce sujet. Sans doute, dira-t-on, on peut découper le fichier en séquences, mais d'une part il s'agit d'un travail supplémentaire, de l'autre rien ne garantit que cela nous préserve du danger, même si celui-ci reste relatif et éphémère. C'est un petit problème et il trouvera facilement une solution.. mais les petits riens sont parfois significatifs de grands mouvements.

Il y a, en effet, une solution très simple et radicale à ce problème : déposer le fichier sur YouTube. La tentation est grande tellement le geste est simple et éviterait bien des petits tracas, mais alors qu'en est-il de l'«indépendance» de l'université de Montréal suivant le discours même de celui qui sera ainsi rendu accessible grâce à Google ? Ce simple exemple ironique du quotidien d'un service montre qu'il faudra très très bientôt définir précisément les services dont on souhaite garder la maitrise et ceux que l'on pourra, qu'il faudra, déléguer à l'extérieur. Il faudra aussi définir une politique claire de partenariat externe.

J'ajouterai personnellement un dernier argument : YouTube est un service déficitaire de Google, très déficitaire. En réalité tant que la firme n'a pas trouvé le moyen de rentabiliser le service, et rien n'indique pour le moment qu'elle soit sur cette voie, déposer des vidéos sur YouTube, c'est exploiter la puissance informatique de Google ainsi que la notoriété du service, mais certainement pas renforcer sa puissance économique.

Donc patience, très bientôt vous pourrez visionner Hervé. Où ? Surprise..

Complément du 3 octobre 2008

Sur le Cloud Computing, voir le dossier très clair signalé par D. Durand :

David Castaneira, “Cloud Computing : quelle définition pour un concept enchanteur ?,” Le MagIT, Septembre 8, 2008, ici.