Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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Recherche - économie de l'attention

vendredi 25 janvier 2008

Éco-doc : révision séquence 2

Voici donc la suite des réflexions sur le cours sur l'économie du document, prévu à l'automne à distance (Plan et explications ici).

Cette séquence, comme celle qui la suivra mais d'un point de vue radicalement différent, donne une clé pour comprendre l'évolution actuelle à partir d'un éclairage issu de l'économie industrielle. Il s'agit ici principalement de souligner la domination des cycles des industries issues du contenant. Ceci implique d'abord d'avoir une idée de la nature des différents marchés, de leur ordre de grandeur, de leur régulation et de leurs dysfonctionnements éventuels. Puis, je présenterai les différentes familles techniques en soulignant leur histoire et dynamique propre, et aussi leur articulation et influences réciproques. Enfin la séquence se conclut en montrant comment nait un média, par un parallèle entre la situation actuelle du Web et la naissance de la radio dans la première partie du siècle précédent.

Une des difficultés pour la conception de cette séquence est l'évolution très rapide du domaine. Bien entendu, je m'efforce de m'en tenir aux fondamentaux, néanmoins il n'est pas possible d'ignorer l'actualité dont les épisodes modifient parfois radicalement les situations présentées. C'est pourquoi je pense modifier le diaporama originel et, si possible en particulier pour la première partie, diviser chaque sous-partie en quatre : la logique globale (qui en théorie ne bouge pas), les grandes tendances (courbe, tableau chiffré etc., qui s'actualisent en fonction des données disponibles, d'une année sur l'autre), quelques illustrations d'actualité (à réviser peu avant le cours et en relation avec le blogue), les leçons à retenir (trois-quatre idées clés que doit impérativement retenir l'étudiant(e), qui bougent très peu).

Pour la seconde partie, il ne s'agit pas de faire un cours d'histoire économique des médias ou de la communication, mais simplement de brosser à grands traits les principales étapes pour montrer : la logique interne de chaque filière, sa temporalité différente, son influence générale et les croisements.

Une autre difficulté accentuée par le cours à distance est de savoir sur quel territoire et périmètre baser les démonstrations et illustrations. La francophonie et la limite de mes connaissances m'incite à m'en tenir principalement aux US et à la France avec, de plus un accent particulier sur le Québec. Mais cela reste une difficulté et une interrogation. D'autant qu'il existe parfois des statistiques mondiales qui me laissent rêveur.

Il s'agit toujours d'un diaporama avec du son.

Cette séquence est aussi l'occasion de présenter les sujets au choix des dossiers que devront présenter les étudiant(e)s. Je ne sais pas encore s'il s'agira d'un travail individuel ou en duo. Peut-on fonctionner en duo à distance ? Chaque sujet se présente comme une question d'actualité sur un média de diffusion ou d'accès (voir plan du cours ici). Les dossiers doivent être construits à partir des thématiques des séquences 2 (celle-ci), 3 (modèles) et 4 (mondialisation). Les dossiers sont à rendre pour les séquences 5 ou 6.

De plus l'étudiant(e) doit sur la base de son dossier, en choisissant un angle particulier rédiger un billet pour le blogue. Le billet est réalisé à convenance avant la séance 9. Il est envoyé au professeur pour relecture et correction éventuelle avant mise en ligne, afin d'éviter les incorrections et dérapages involontaires.

Enfin à partir de cette séquence et à sa convenance jusqu'à la fin du cours, l'étudiant(e) doit placer deux commentaires au minimum sur le billet du blogue de son choix (et le choix est grand ;-).

J'ai un peu affiné l'expérience de l'année dernière en articulant mieux dossier et cours, mais elle a été à moins avis déjà très concluante. Tout particulièrement, la mise en ligne de texte rédigé pour l'occasion par l'étudiant, modifie le rapport à l'écriture, le valorise et lui fait prendre conscience de la pression de l'espace public. Voir ex de l'année dernière (ici, , , , ou ).


Séquence 2 : Articulation contenant/contenu

Objectif général

À la fin de la séquence l'étudiant(e) devrait connaitre :

  1. Les différents marchés des industries concernées par l'économie du document.
  2. Les quatre principales filières techniques des industries de l'information et leurs grandes étapes historiques.
  3. Les logiques inhérentes à la naissance d'un média.

Objectif spécifique

À la fin de la séquence l'étudiant(e) devrait être capable de :

  1. Repérer dans des situations simples de l'économie des médias, les différents éléments présentés.
  2. Interpréter sommairement l'actualité économique des principaux médias par rapport à l'articulation contenant/contenu.

Contenu de la séquence (base à réviser)

  • Industrie du contenu/industrie du contenant
    • Une séparation récente
    • Définitions
  • Le partage des rémunérations
    • Les différents marchés (vente de contenu, de contenant, d'attention, de promesses financières..)
    • Le contenu n’est pas le roi (différence relative contenu/contenant et conséquences)
    • L’intervention publique (régulation et interventions sur les marchés)
    • La bulle financière et ses reflets
  • Les quatre filières techniques
    • Présentation. Tableau comparatif : imprimé, télécommunication, audiovisuel, numérique
    • Les quatre âges de l’imprimé
    • Les trois âges des télécommunications
    • Les quatre âges de l’audiovisuel
    • Les quatre âges de l’informatique
    • Croisements et convergences
  • Vers un nouveau média ?
    • Comment naît un média..
    • Les promesses du contenant

Évaluation

L'évaluation de cette séquence se réalisera par celle de la partie du dossier de l'étudiant qui s'y réfère.

Bibliographie (à venir)

jeudi 10 janvier 2008

Éco-doc : révision séquence 1

Voici donc la suite des réflexions sur le cours sur l'économie du document, prévu à l'automne à distance (Plan et explications ici).

La première séquence dont on trouvera la présentation sommaire ci-dessous est introductive. Je n'entre pas dans le détail des notions. Voici quelques remarques et questions encore en suspens. Je suis évidemment toujours intéressés par les commentaires.

Je crois que la métaphore de la baguette et du journal a fait la preuve de sa vertu pédagogique. Néanmoins dans la version 2008, je pense être plus précis, peut-être en ajoutant chaque fois que possible une diapo sur la correspondance entre le terme économique (non-substituabilité, bien d'expérience, etc.) et l'exemple trivial donné.

L'exemple du journal est d'autant plus intéressant pédagogiquement qu'il a deux vertus : c'est un modèle mixte (vente de biens et d'attention, et aujourd'hui même valorisation de la collection) ; c'est un modèle ébranlé par le Web. Il permet donc pour une introduction d'évoquer nombre de notions qui seront revues plus en détails par la suite. Je pense donc m'en servir aussi pour illustrer les points sur les modèles de valorisation et sur la granularité.

Je pense décliner les fichiers sons sous différentes exploitations : attachés aux diapositives, indépendants par diapositives, indépendants mais regroupés. L'objectif est de donner la plus grande flexibilité possible à l'étudiant, y compris d'imprimer les diapos et d'écouter le son avec un baladeur.

Je n'ai pas encore construit la bibliographie pour ce cours, et je suis assez hésitant sur les titres à faire lire aux étudiants. Pour ce qui concerne les outils bibliographiques, je pense me servir de Zotero.


Séquence 1 : Particularités économiques du document publié

Objectif général

À la fin de la séquence l'étudiant(e) devrait connaitre :

  1. La différence entre une marchandise informationnelle et une marchandise ordinaire.
  2. Les sept principaux éléments de cette différence et leurs principales conséquences.

Objectif spécifique

À la fin de la séquence l'étudiant(e) devrait être capable de :

  1. Repérer dans des situations simples de l'économie des médias, les différentes particularités présentées.
  2. Interpréter sommairement l'actualité économique des principaux médias par rapport à ces particularités.

Contenu de la séquence (base à réviser)

  • Les sept piliers de l'économie du document (parabole de la baguette et du journal)
    • Diapositives et baladodiffusion (ici) ; Billets sur les sept piliers de l'économie du document ()
  • Les trois modèles de valorisation
  • La granularité
    • Billet sur la granularité ()
  • Les difficultés de la presse
    • Complément sur les difficultés de la presse par rapport au numérique (ici et )

Évaluation

Positionner une dizaine de courtes citations sur l'évolution des médias par rapport aux notions développées (piliers, valorisation, granularité).

Bibliographie (à venir)

vendredi 04 janvier 2008

Résolution 2008

Plusieurs facteurs m'incitent à faire évoluer ce blogue en 2008.

Tout d'abord, il avait un objectif précis : accompagner un cours sur l'économie des documents. Or ce cours ne se donnera pas en présentiel en 2008. Même si, sans doute, cet objectif ne résume pas tous les bénéfices qui en ont été tirés, il reste la priorité. Je ne suis pas très motivé par un blogue qui se justifierait par sa seule dynamique.

Ensuite, sans évidemment prétendre avoir fait le tour de la question, j'ai de plus en plus l'impression d'illustrer des propos déjà tenus par des actualités sans cesse en renouvellement. Il me parait alors temps de récolter mon aire, de faire un point plus systématique à partir des analyses déjà réalisées, quitte à ce qu'elles soient contredites par d'autres ou par des faits nouveaux. Mais pour qu'elles puissent l'être, encore faut-il les exposer avec suffisamment de complétude.

Enfin, il me semble aussi que les blogues, je parle de ceux qui concernent les domaines connexes au mien, sont parvenus à une étape. Quelques uns se sont installés et sont incontournables. Beaucoup picorent, d'autres redondent. Le propre des blogues est de se renouveler. Certains meurent, d'autres naissent. Et j'ai peur de n'avoir pas l'énergie, ni la motivation, suffisantes pour retenir l'attention des internautes dans une course à l'audience.

Aussi pour 2008, voici ma résolution : ce blogue sera principalement consacré au montage d'un cours en ligne sur l'économie des documents, avec pour objectif de le proposer à l'EBSI à l'automne prochain. J'essaierai aussi de donner à l'occasion quelques contrepoints dans l'actualité entre le Québec (et plus généralement l'Amérique du nord) et la France sur ces questions, puisque j'ai la chance d'appartenir à ces deux cultures et communautés.

samedi 29 décembre 2007

Pointer du doigt ou taper sur l'épaule : économie de l'attention

J'avais dit que je reviendrai sur la relation entre la résistance du livre et l'économie de l'attention. À première vue, les deux notions sont étrangères l'une à l'autre, l'économie de l'attention fait en effet référence à la captation de l'attention de leur audience par les médias en vue de la revendre à des annonceurs intéressés. Chacun sait qu'il n'y a pas de publicité, ou très rarement, dans les livres.

Mais on se pose rarement la question de la raison de cette absence. En réalité, il y a bien une économie de l'attention du livre, même si elle contraste fortement avec celle des autres médias de masse. Un livre captive l'attention de son lecteur qui doit s'y «plonger» pour l'apprécier. C'est comme si l'auteur pointait du doigt son texte pour le proposer au lecteur. Cette attention profonde est rare, focalisée sur le texte et donc peu monnayable car peu capitalisable et transposable. Bien sûr, il arrive souvent que l'on feuillette, consulte des livres sans s'y plonger, mais alors l'attention se partage entre plusieurs, sans pouvoir non plus se capitaliser sur un support monnayable.

Cette caractéristique est peut-être une des explications économiques fortes de la valeur d'un livre. Il n'y a pas partage de l'attention, le prix est à la hauteur de cette promesse.

Les médias traditionnels : journaux, puis radios, puis télévision, jouent une autre partition. Comme le livre, ils pointent du doigt pour forcer notre attention, pourtant en même temps, ils nous tapent sur l'épaule pour l'entretenir, la maintenir et la fragiliser. C'est ainsi qu'elle peut être capitalisée par la régularité, partagée par son ébranlement, et bien entendue revendue. Là encore, nous tenons peut être une explication de la baisse des prix pour les lecteurs, c'est aussi une baisse de la valeur de l'attention.

Avec le Web, l'économie de l'attention se cherche encore souvent, mais dans une relation qui se renverse : on nous tape sur l'épaule d'abord, pour pointer du doigt éventuellement ensuite. Autrement dit, l'attention sera continuellement fractionnée et distraite par la connectivité du réseau et les liens qu'il propose. Dès lors le principal de la capitalisation de l'attention ne se produit pas par les textes, mais par le mouvement, par la tête que l'on tourne. D'où la prospérité de ceux qui sont capables d'orienter le mouvement et le recul au contraire de ceux qui misent sur le contenu qui nécessite une attention prolongée. Pour l'internaute tout devra être gratuit, car il n'est plus capable de fixer une attention continuellement sollicitée.

Je n'ai pas mis de liens dans ce billet pour ne pas distraire l'attention du lecteur. J'espère même avoir réussi à la captiver un court instant ;-)

vendredi 14 décembre 2007

Quid et Knol sont dans un bateau..

Deux nouvelles à ajouter au chapitre sur Wikipédia et l'économie de l'attention (voir l'analyse ici) et à celui de la construction du Web média, à la rubrique encyclopédie.

.. Quid tombe à l'eau !

Vu sur Livre-Hebdo (ici). Extrait :

Publié depuis 32 ans chez Robert Laffont, Quid, encyclopédie généraliste en un volume, se vendait ces dernières années autour de 100 000 exemplaires, contre 350 000/370 000 dans les années 1990, selon l’éditeur.

« Le Quid tel qu’il était publié ces dernières années n’est plus viable aujourd’hui. Les conditions ne sont plus les mêmes », a indiqué l’éditeur, en précisant que « les dernières années d’exploitation ont été à perte ».

.. Knol met les voiles

Et chez D. Durand () cette annonce que Google lance un nouveau service, baptisé Knol, s'inspirant directement de Wikipédia, mais financé par la publicité que refuse ce dernier. Il ajoute cette remarque perfide sur les atouts de Google :

Pour les moins humanistes des rédacteurs actuels, il y a un moyen de les attirer fort simple et maintenant très courant chez Google et ailleurs: "partager pour mieux monétiser". Il n'y aura qu'à suivre l'exemple de Youtube, le fils prodigue chez Google.

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