Cette délicieuse vidéo signalée par James Turner à faire circuler absolument :
Digital Preservation and Nuclear Disaster: An Animation
Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique
mardi 12 mai 2009
Par Jean-Michel Salaun le mardi 12 mai 2009, 10:03 - Bibliothèques
Cette délicieuse vidéo signalée par James Turner à faire circuler absolument :
vendredi 29 août 2008
Par Jean-Michel Salaun le vendredi 29 août 2008, 02:09 - General
Dans cette situation, il devient nécessaire de reconsidérer les principes chers à l’archivistique : intégrité, fidélité, authenticité, mais aussi d’ouvrir les frontières pour s’inspirer de la bibliothéconomie et de la documentation. L’archivistique audiovisuelle et numérique devient alors une discipline unique, au croisement de ces trois disciplines et qui ne peut être amalgamée à aucune d’entre-elles en raison de ses caractéristiques distinctives.
Extrait de :
Élodie Gagné, L’été à l’EBSI Archivistique audiovisuelle et numérique Une première pour un cours d’été, La Référence 26 août 2008. ici
On dirait des «archithécaires» (ici ou là ou encore là)..
Le numéro de rentrée du journal étudiant de l'EBSI vient de sortir (là), on l'aura compris.
Complément du 1 septembre 2008
À lire l'intéressant et fouillé billet de Karin Michel : Karin Michel, “Diplomatique et numérique : ça rime… , Fil d’ariane, Août 31, 2008, ici.
vendredi 09 mai 2008
Par Jean-Michel Salaun le vendredi 09 mai 2008, 11:23 - Socio
Cette semaine est celle des Congrès professionnels au Québec. Aujourd’hui s’ouvre dans la ville de Québec le congrès de l’Association des Archivistes du Québec (ici). Dans la seconde moitié de la semaine, se déroulera le congrès conjoint de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec et de l’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (là). Malheureusement je n’ai pas la disponibilité pour y assister.
Alors pour réduire un peu ma frustration, voici juste quelques réflexions complémentaires. J’ai proposé l’année dernière le néologisme, un peu barbare mais éloquent, d’ «archithécaire» (voir là et aussi là) pour signifier l’effacement par le numérique ou le déplacement de plus en plus manifeste des frontières entre les fonctions bibliothéconomique et archivistique. L’occasion est bonne pour y revenir.
L’archivistique québécoise prône une vision intégrée qui ne réduit pas l’archiviste à une intervention in fine, quand il ne reste plus qu’à conserver et classer des documents devenus inactifs, mais au contraire prend en compte la gestion des documents courants. En France, l'archivistique dominée par l'École nationale des Chartes, met en avant les archives historiques. Pour les archives courantes, on y reprend l’expression anglophone de records management (bonne présentation ici) dont la fonction relève souvent des documentalistes.. que l'on préfère appeler bibliothécaires spécialisés au Québec. Ainsi d'un côté et de l'autre de l'Atlantique, une même fonction est assumée par deux familles différentes des professions documentaires. Difficile d'illustrer plus clairement que dans le monde de l'organisation, la gestion des documents doit être assumée dorénavant avec une vision globale.
Au congrès de l'AAQ, Carol Couture présente un premier bilan de la fusion des Archives nationales du Québec et de la Bibliothèque nationale devenue pour l'occasion BAnQ. Le bilan est éloquent. La synergie a permis une forte amélioration des capacité financière, des ressources humaines et de l'organisation
Autre exemple, au congrès de la CBPQ-ASTED, Gérard Boismenu présente l'initiative de Bibliothèques et Archives Canada, intitulée: Stratégie canadienne sur l’information numérique (voir ici). La présentation de son intervention indique : La question première et qui reste posée, ne concerne pas tant l’opportunité d’une action concertée en matière d’information numérique au Canada, mais bien plutôt la capacité de réalisation d’une telle action au Canada. Tout le monde s'accorde en effet à penser que les problématiques sont transversales aux professions. Reste à trouver la meilleure échelle pour l'application de ces principes.
samedi 10 février 2007
Par Jean-Michel Salaun le samedi 10 février 2007, 02:41 - Web 2.0
À première vue, il y aurait un paradoxe entre l'explosion du Web 2.0 qui repose notamment sur la grande "générosité" des internautes, partageant leurs données, informations, impressions sans beaucoup de réticences et les limites actuelles du libre accès dans la science, pourtant antérieur au Web 2.0, qui peine à convaincre les auteurs d'articles à les déposer dans des "archives ouvertes".
Le paradoxe est d'autant plus grand qu'à l'échelle globale "macro", la science a tout à gagner à une ouverture de ses publications déjà par nature structurées et hiérarchisées, tandis que pour le Web 2.0, le bruit généré conduit à un chaos pas toujours vraiment productif.
Plusieurs explications sont avancées pour l'inertie des chercheurs : le manque d'information, les pressions des éditeurs, la résistance au changement, le conservatisme.. On pourrait aussi arguer que 15% de déposants c'est déjà un chiffre sans doute supérieur à la proportion d'internautes actifs dans le Web 2.0. Sans doute chacune a sa part, mais elles ne me convainquent pas. Les chercheurs forment une petite communauté, facile à toucher, autonome, très réactive et, parmi eux certains ont massivement investi le libre accès, mieux ils ont tout simplement inventé de Web à cette fin !
La véritable explication me parait ailleurs. Elle réside dans la différence du raisonnement économique, selon que l'on raisonne à l'échelle macro ou micro. En effet, à l'échelle micro, le raisonnement change de nature.
Pour le Web 2.0, un intéressant billet de Technologie Review est éclairant :
Samaritans with keyboards: On the Internet, helping strangers is a form of fun, Associated Press 10 janv 2007 (repéré par InternetActu)
Il reprend quelques réflexions et analyses de chercheurs s'étant interrogé sur les motivations individuelles du don sur le Web. La conclusion la plus édifiante est micro-économique. Extraits :
"It's not that human nature has changed, it's that the cost of participation has been dramatically lowered," Rheingold said. "If you're an expert on the prairie dogs of Nebraska, it's now very inexpensive for you to contribute your little piece of expertise." (..)
Patricia Wallace, author of The Psychology of the Internet, believes the anonymity of the online environment makes people more likely to take the risk of helping. She contrasts this to this to the act of helping out a real-life motorist who's asking for directions: "If you gave that person the wrong directions, he knows what you look like, who you are. He might drive back and say what kind of jerk you are."
On pourrait y ajouter le "don fortuit", celui que l'on fait en effaçant la frontière entre l'espace privé et l'espace public.
Maintenant comparons ces motivations avec la situation des chercheurs. Pour la première, en aucun cas le coût de participation du chercheur à la publication a changé : celui-ci repose sur la révision par les pairs dont l'obligation n'est pas différente dans le numérique que dans la publication traditionnelle. Par ailleurs, l'anonymat est exclu, sauf cas très particuliers, car il interdit la confrontation et la vérification des points de vue. De plus la publication étant liée à la carrière du chercheur, il ne tirerait plus de bénéfice de ses publications. Quant au don fortuit, il a peu de chances de fonctionner, les chercheurs voulant garder l'exclusivité de leurs travaux avant qu'ils ne soient arrêtés et bons pour la publication. Ainsi les raisons évoquées pour le Web 2.0 ne fonctionnent pas dans le libre accès.
Mais il y a pire, comme je l'ai montré dans un récent chapitre de livre.
Salaün, Jean-Michel. 2006. Économie du document - Pour des archithécaires. In Pérenniser le document numérique, 32-50. ADBS-Édition.
Extraits :
''Pour bien comprendre ce phénomène, il faut faire la différence entre l’édition (la sélection et la mise en forme d’un texte pour une revue) et la publication (la diffusion de ce texte édité). Dans l’économie ordinaire de la science, les chercheurs ont plus intérêt à être édités, c’est-à-dire à ce que leurs articles figurent dans des revues, qu’à être publiés, c’est-à-dire potentiellement lus au-delà d’un tout petit cercle d’initiés. L’objectif de l’édition est d’allonger leur bibliographie (liste de leurs travaux reconnus par leurs pairs) qui, ellemême, est l’élément central du dossier qui les suivra le long de leur carrière.
Ce point est d’autant plus crucial que les jeunes chercheurs sont le plus soumis à la loi, bien mal nommée, du publish or perish, tandis que ceux dont la carrière est faite pourront préférer une audience large, c’est-à-dire le libre accès, indépendamment d’une édition dans une revue. Sans doute peut-on objecter que le chercheur voudra être édité dans la revue la plus prestigieuse, celle qui a le plus haut « facteur d’impact » et qui est donc la plus lue. Mais cela ne change en rien son attitude initiale, guidée uniquement par le souci d’une révision de son texte par ses pairs en vue d’une acceptation qu’il pourra consigner dans sa bibliographie et absolument pas par la mise en libre accès de ce texte.
Toute la science est régulée par ce dispositif de révision par les pairs, mais on mesure souvent mal, en Europe, à quel point il fonde l’organisation de ses structures en Amérique du Nord. L’étalon du facteur d’impact, inventé par Eugene Garfield, permet de hiérarchiser les revues et, par voie de conséquence, les chercheurs dont les itinéraires sont, de ce côté-là de l’Atlantique, très individualisés et les universités en forte concurrence. Les financements des personnes, des travaux et des institutions dépendent largement de ce classement.''
Ainsi, vérité ou erreur d'un côté ou de l'autre de la frontière qui sépare grand public et science.. et vérité ou erreur selon l'échelle (macro ou micro) du raisonnement.
jeudi 09 novembre 2006
Par Jean-Michel Salaun le jeudi 09 novembre 2006, 03:30 - General
La publication de deux études et les nombreuses autres signalées et commentées dans divers billets sur ce blog me donnent l'occasion de faire une première synthèse sur ce qui apparait de plus en plus clairement comme la naissance d'un nouveau média supporté par le Web.
Les deux études confirment en les précisant de nombreux points déjà repérés et commentés ici (mais quelques autres n'y apparaissent pas) :
Ma synthèse s'articulera autour des 5 points suivant : (1) Le marché du Web-média s'est maintenant installé ; (2) il s'organise localement, c'est à dire par bassin linguistique et pays ; (3) il s'appuie sur une déclinaison du service au sens premier, c'est à dire de l'interaction avec le consommateur ; (4) le potentiel de croissance réside maintenant dans l'audiovisuel ; (5) les institutions documentaires, bibliothèques et archives sont directement concernées et doivent organiser leur évolution.
1. Le marché du Web-média s'est maintenant installé
Si l'on en croit les études citées, le Web a deux sources de revenus : la vente en ligne où eBay est, de loin, le principal joueur pour les US (voir par ex le billet de D. Durand à ce sujet) ; la publicité où, toujours pour les US, Google et Yahoo! sont les leaders.
Nous savons aujourd'hui que la publicité fera l'essentiel des revenus du Web-média. Tous les indicateurs vont dans ce sens et le potentiel est encore conséquent : 8% du marché US de la publicité passe aujourd'hui sur Internet, l'étude citée considère que la part passera à 15% d'ici cinq ans.
Néanmoins, le succès de ITunes laisse penser que l'on aura aussi une valorisation directe de biens, au moins pour les produits audiovisuels. Des marchés de niche, comme celui des publications sont des laboratoires pour tester l'alternative entre des modes de financement par l'amont ou par l'aval. Enfin, il existe une troisième source de revenus, oubliée dans les études, qui sans doute est de moindre ampleur, mais se situe en des points stratégiques de l'innovation du Web-média : les fondations.
Le Web-média va continuer à s'installer dans les pratiques des utilisateurs. Il trouvera sa place, obligera les uns et les autres à se repositionner mais, il est peu probable qu'il cannibalise complètement ses concurrents de l'édition, la presse écrite ou de l'audiovisuel. Chacun a ses spécificités fortes et, pourvu que les bons choix soient faits en relation avec les mises en ligne, les marchés sont solides.
Sur cette question voir les billets : Évolution du marché publicitaire (2). Évolution du marché publicitaire, L'adaptation de la presse Google confirme sa santé insolente Jeune média / ancien média Résonance Disney, plus ça change.. Modèles de média, Web et publicité Édition scientifique en Europe (suite) Structure du budget de PLoS (Le prix de la publication 2) Le prix de la publication scientifique Polémique sur la visibilité de l'OA La redocumentarisation des éditeurs scientifiques Économie des moteurs/Économie de la TV Creuser les fondations Vente de livres en ligne Economie de l'Internet : la réussite de E-Bay
2. Le marché s'organise par bassin linguistique et pays
Même si le Web est planétaire et les échanges sur l'Internet très largement internationaux, la structure du Web-média est linguistique et géographique. Il y a pour cela de bonnes raisons : d'abord le fait que les outils de calculs linguistiques se basent nécessairement sur des aires géographiques, ensuite que la publicité fait référence à un marché inscrit dans le local pour des questions de logistique de distribution enfin parce que les règles juridiques, en particulier concernant les droits de propriété intellectuelle, la protection de la vie privée ou encore la censure sont émises et gérées par les États nationaux.
Le partage du marché ressemble alors à celui de la télévision avec des oligopoles et des partenaires en réseau.
Voir : Évolution du marché publicitaire (2). Évolution du marché publicitaire, Perspectives internationales et répartition linguistique Baidu confirmation du modèle de média Journaux contre Google-News : métier, code, rémunération et territoire US/UE, interrogation sur les revenus de l'édition en ligne Google et Baidu, monopole, concurrence et modèle
3. L'originalité du média réside dans l'approfondissement du service (co-construction)
Le média-Web repose d'une part sur les outils linguistiques de recherche d'information, et d'autre part sur la participation active de nombre d'internautes pour l'alimenter en contenu. L'un et l'autre processus relèvent du service, c'est à dire d'une production où la co-construction de l'usager est sollicitée pour arriver à un produit final. Cette caractéristique fait l'originalité du média, les précédents se contentant d'un échange de bien (édition) ou de l'assistance passive à un spectacle (radio-TV).
Le service se construit au travers du calcul des machines (moteurs) et de la relation entre les personnes (social network). Il entraîne d'importants changements dans les notions d'identité, de communauté, de contrôle, de frontière privé/public, de relation entre marchand et non-marchand, etc. dont les effets ne sont pas stabilisés et les conséquences sont encore loin d'être élucidées.
Economie du don, Web 2.0 et marketers, Marketers et communautés virtuelles Identité, trace, génération et post-modernité Bulle ou média Journaux contre Google-News : métier, code, rémunération et territoire Algorithmes et réseaux sociaux, STIC et SHS Exploitation des données d'utilisateurs Économie du don Audience des sites de réseaux sociaux en forte croissance Le côté obscur du Web2.0 et les lumières d'une bibliothèque numérique L'illusion de l'immatériel Les limites économiques du Web 2.0 Neutralité des transporteurs
4. le potentiel de croissance réside maintenant dans l'audiovisuel
Avec le développement du haut débit, celui des terminaux mobiles (y compris téléphone), le succès avant-coureur des échanges de musique, l'arrivée à l'âge adulte d'une génération branchée, il semble bien que les principaux développement à venir seront du côté de l'audiovisuel.
Mais il reste à trouver la façon de marier les intérêts des détenteurs de droits et les échanges de vidéo entre personnes privées.
Les quatre âges de l'audiovisuel Vidéo en ligne, ni moteur, ni TV Web : flot ou édition ? La redocumentarisation de la vieille télé
5. Les institutions documentaires doivent se positionner
Plus encore que les médias traditionnels, les institutions documentaires sont concernées. Le Web-média reprend, en effet, nombre de leurs caractéristiques depuis la constitution de collections ou d'archives jusqu'à la recherche documentaire en passant par le partage ou la mutualisation.
Ainsi ces dernières doivent tenir compte de cette nouvelle donne de l'information et de la culture et redéfinir leurs services et éventuellement recadrer leurs missions. Il y a au moins deux orientations possibles, non exclusive l'une de l'autre : L'une consiste à utiliser les opportunités offertes pour améliorer les services existants, par exemple en développant une bibliothèque 2.0 ; l'autre vise à s'inspirer du Web-média pour redéfinir les services, par exemple en croisant les savoir-faire archivistiques et bibliothéconomiques dans une « architèque ».
Impact économique des bibliothèques ? Documents et gestion des risques Cyberthécaires, cyberarchivistes.. archithécaires Rêves d'archithèque Longue traîne et bibliothèques Vers des archithécaires Les moteurs réduisent-ils le Web ? Études sur l'environnement des bibliothèques
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