Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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jeudi 28 février 2013

Rentabiliser le patrimoine documentaire: le cas de Google Books

Ce billet a été rédigé par Justin Bérubé et Marie-Claire Lefort dans le cadre du cours Economie du document.

Google Books est bien connu pour la numérisation massive de livres contenus dans les collections des bibliothèques publiques et universitaires. À ce propos, une nouvelle entente signée avec le Committee on Institutional Cooperation permet à la société d’ajouter à sa base de données près de 50 000 titres des bibliothèques universitaires de l’État du Michigan.

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lundi 21 janvier 2013

Google confisque-t-il la valeur créée par les journaux ?

Ce billet a été rédigé par FRANC Sarah, MALERBA Lison & NOTTET Aurore dans le cadre du cours Ecosystème du document de l'Enssib.

La valeur créée, ou valeur ajoutée, est l'apport donné à une matière première pour en faciliter l'utilisation, et incidemment en augmenter le prix de vente. Dans le cas de la presse écrite, la valeur créée réside dans le traitement de l'information brute par des journalistes professionnels, afin d'en faciliter la lecture par le public, par le biais d'une contextualisation, d'éclaircissements ou d'interprétation des événements.

Google, grand méchant loup ?

La « taxe Google », que certains éditeurs de presse française veulent imposer au géant de l'internet est symptomatique de l'état de crise dans lequel tente de survivre l'industrie journalistique. En réclamant cette taxe, les éditeurs soutiennent en effet que Google confisque la valeur de leurs journaux, notamment lorsque des articles (titres et chapôs uniquement) sont cités sur Google News. La taxe Google, selon leur point de vue, sauvegarderait la valeur des contenus dont ils sont les propriétaires. Google serait-il devenu responsable de la crise économique que connaît actuellement le secteur de la presse ? Il est d'abord légitime de s'interroger sur cette notion de « valeur » : quelle est-elle ?

Google VS éditeurs : un combat de géants

Ne nous leurrons pas : c'est avant tout une affaire de gros sous. Il est clairement question de valeur économique et commerciale : c'est sur le marché publicitaire que le combat fait rage. Et pourtant, les arguments des éditeurs semblent tomber à l'eau étant donné que Google News ne propose aucune publicité. Le problème se situe plutôt dans la stratégie d'enfermement de Google. On le sait, l'internaute, une fois ferré, a tendance à naviguer exclusivement sur les services Google qui eux, proposent de la publicité. Lorsque l'on sait que cette dernière est devenue l'une des principales sources de revenus – voire de survie – de la presse, il n'est pas étonnant de voir les éditeurs monter au créneau.
Certes, Google pose une série de problèmes éthiques : le fonctionnement de Google News est opaque et la firme n'est ni propriétaire des sources qu'elle cite, ni de celles vers lesquelles elle renvoie. Comme à son habitude, Google se repose sur son hégémonie pour lancer des services sans consulter les autres parties concernées : en 2003, lors du lancement de Google News, les éditeurs de presse n'ont pas eu leur mot à dire.

« Don't be evil »

Et pourtant, on peut se demander si Google ne devient pas trop vite la cible privilégiée d'éditeurs de presse désemparés. Désemparés, Dassaut, Lagardère... Désemparée, la presse qui peine à s'adapter aux nouvelles stratégies numériques. Google, grand méchant loup ? Facile pour les patrons des grandes multinationales de se poser en victime plutôt que de s'interroger sur leur propre marge de manœuvre...
Il est indéniable que Google News permet aux éditeurs d'acquérir une visibilité plus grande sur le Net. Les chiffres le prouvent : 20 à 30 % des lecteurs du Monde.fr sont passés en amont par Google News. En tant que détenteur de la 7e place de site d'information d'actualité, Google News est un levier puissant de visibilité pour les éditeurs, du moins pour les contenus qu'ils proposent. L'information référencée par Google empêche-t-elle donc vraiment les internautes de se rendre sur les sites des éditeurs, ou développe-t-elle au contraire l'audience de ces sites ? Autrement dit : Google confisque-t-il la valeur créée par les journaux ou la redistribue-t-il ?
Soulignons en outre l'apparente injustice d'un tel projet : si l'on taxe Google parce qu'il renvoie vers du contenu d'éditeurs de presse, pourquoi ne pas taxer alors chaque personne qui serait amenée à faire de même ? Les particuliers, via les blogs, Facebook ou Twitter, devraient-ils payer une taxe lorsqu'ils proposent des liens hypertexte vers du contenu qui ne leur appartient pas ? Quid des questions de droit d'auteur ? En Irlande, ce genre de mesure est déjà une réalité... 
Si la loi est votée en France, Google menace de déréférencer les sites des éditeurs de presse de son moteur de recherche. Les journaux retrouveraient-ils alors leur valeur d’antan ? Les éditeurs de presse oseront-ils réellement tenter l'expérience ? Google, ce maître chanteur, reste un indéniable tremplin, une passerelle entre les lecteurs et les éditeurs de presse.

Je t'aime, moi non plus

Finalement le problème n'est pas tant que Google confisque la valeur des journaux (donc du contenu produit par les éditeurs de presse), qu'il impose un renouvellement complet du travail des éditeurs. Ces derniers sont en effet obligés de s'adapter au fonctionnement de Google, et plus généralement de la nouvelle économie numérique.
Johan Hufnagel, l'un des créateurs du site Slate.fr, fermement opposé à une taxe Google, exhorte ainsi la presse à « utiliser ses talents de lobbying pour réclamer une véritable réforme de la fiscalité sur les multinationales » et à « investir réellement et massivement dans une vraie modernisation et la naissance de nouveaux modèles ». Plutôt que demander une taxe qui ne résoudrait rien, la presse doit miser davantage sur une stratégie d'adaptation grâce à une production d'information plus régulière, la création de comités de rédaction numérique dédiés ou encore des formations spécifiques portant sur l'information en ligne. Mais tout cela a un coût...
Le travail des éditeurs est certainement bouleversé par le numérique en général et la nouvelle économie qui le sous-tend, plutôt que par les services que proposent Google en particulier. Avant de combattre, autant s'assurer que l'on se trouve sur le même terrain : celui du partage de l'information...
Le débat reste ouvert !
NB : en Irlande, cet article nous aurait déjà coûté la modique somme de 500 €...

Peut-on prêter des e-books en bibliothèque…

Billet rédigé par Clémence Crozier, Marine Peotta, Léonore Roskams et Aude Mingat dans le cadre du cours Ecosystème du document de l'Enssib.

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En mai 2011, la librairie Amazon annonçait qu’elle vendait plus de livres sous format numérique que sur format papier, et aujourd’hui le livre numérique se vend mieux que le livre de poche aux Etats-Unis. Ces faits démontrent que le livre électronique est un des enjeux majeurs de la profession pour les années à venir. C’est en faisant cette constatation que de nombreux réseaux de bibliothèques se penchent sur les modalités d'acquisition de textes numériques. Mais c’est un parcours semé d’embûches : modèles économique et juridique instables, demande des usagers encore timide en France… Beaucoup de structures hésitent à sauter le pas.

… dans l’état du marché actuel ?

Aujourd’hui encore, certains éditeurs refusent de rendre possible l'emprunt de leurs livres numériques en bibliothèques : ainsi, en France il n’existe encore qu’une faible offre de livres numériques. Selon Silvère Mercier, le marché existant est totalement dominé par quelques gros éditeurs (comme Amazon), ce qui pose un problème au niveau de la diversité de l’offre.

Cette dernière est encore plus restreinte pour les bibliothèques, car ces éditeurs proposent souvent des abonnements trop onéreux (surtout au regard de l’offre), alors que beaucoup d’établissements ont vu leurs budgets baisser ces dernières années. Les textes numériques sont également souvent conditionnés en bouquets, ce qui est problématique, puisque les professionnels n’ont aucune maîtrise précise des acquisitions, et donc pas une réelle politique d’acquisition numérique.

A ces problèmes d’offre s’ajoutent des problématiques techniques, exposées par beaucoup de professionnels sur le web (comme sur le blog Bouquineo), ou dénoncées (voir le collectif Librarians against DRM). Soucis d’interopérabilité entre les différents formats, de protections renforcées avec les DRM, de licences, de chronodégradabilité… Que de problèmes techniques difficiles à régler pour les professionnels, et à appréhender pour les usagers ! Les DRM sont toutefois défendus par beaucoup d’éditeurs, qui y voient une défense des droits d’auteur dans le monde numérique.



Malgré toutes ces problématiques, des pays comme les Etats-Unis proposent dans leurs bibliothèques un service très développé de prêt de textes numériques. Mais beaucoup ont fait le choix de s’associer avec des éditeurs, et redirigent via leurs catalogues sur des sites marchands, ce qui suppose l’évolution du service public dans une logique commerciale. Ainsi, le modèle américain est évoqué comme un « modèle repoussoir » en France, où le service public se veut encore indépendant de toute stratégie commerciale, et où les professionnels veulent pouvoir ajuster leur offre numérique aux usagers.

… face à une demande encore timide ?

Certes, les pratiques de lecture évoluent (voir notamment les analyses de Roger Chartier et Alain Giffard), mais la demande de prêt de livres numériques venant des usagers ne semble pas vraiment exploser en bibliothèques françaises. Dans une logique de service public, il ne serait légitime de proposer un service de prêt de livres numériques que si la demande de ceux-ci existe. Or, nous pensons qu’il est indispensable de prendre en compte la loi des débouchés de J-B Say, à savoir que l’offre crée la demande : aujourd’hui, la découverte des outils numériques ne repose-t-elle pas en grande partie sur la curiosité ? Le Manifeste de l’UNESCO sur la bibliothèque publique dit bien que la bibliothèque est le lieu de l’accès à l’information et à la formation pour tous : ainsi, les publics ne pouvant pas se permettre de découvrir les textes numériques pourront le faire au sein de ces établissements. Cela permet de réduire la « fracture numérique », et d’offrir un accès démocratique aux informations. Il est donc nécessaire de familiariser tous les publics aux outils et supports numériques et de rendre ces derniers accessibles à tous.

Pour que cette offre se mette en place correctement, il est primordial que les professionnels soient inclus en amont dans la mise en place du projet de prêt et puissent définir leurs attentes par rapport à ce service (ce qui n’est pas toujours le cas, comme le constate cet article). Ils doivent ensuite être formés pour pouvoir répondre aux demandes des usagers et aussi mettre en place une médiation poussée (modes d’emplois, ateliers, tutoriels…). Sans médiation, une offre numérique ne peut pas bien fonctionner, surtout quand la demande reste timide.

Certaines bibliothèques ayant mis en place un prêt de livres numériques ont beaucoup travaillé autour de ces problématiques de formation et de médiation : ces exemples peuvent faire l’objet d’une étude de l’existant pour toute bibliothèque souhaitant se lancer dans l’aventure du prêt de livres numériques.

Oui, c’est possible : exemples de mise en place de prêt

Les bibliothèques francophones, souhaitant s’opposer au modèle américain, tentent de trouver des solutions innovantes. Quelques expériences déjà mises en place semblent prometteuses.

Ainsi, au Québec, le système pretnumerique.ca (décrit dans ce billet par Clément Laberge) apparaît comme un modèle exemplaire de coopération entre tous les acteurs de la chaîne du livre. Plutôt qu’une concurrence, un lien est créé entre les entrepôts numériques des éditeurs et le catalogue des bibliothèques proposant des ebooks.

Une autre solution, adoptée par plusieurs bibliothèques, comme celles de Montréal, la BnF ou la BPI à Paris consiste en un abonnement au site publie.net qui contient une offre de littérature francophone contemporaine. La consultation du catalogue est libre, gratuite et illimitée pour les usagers, qu’ils soient sur place ou à distance. Les œuvres numériques sont sans DRM et peuvent être lues en streaming ou téléchargées.

Certaines bibliothèques en France (Grenoble entre autres) ont opté, quant à elles, pour un prêt de livres numériques avec Numilog. Cette bibliothèque numérique propose un emprunt ou une consultation sur place ou à distance ainsi qu’un accès en ligne ou hors ligne. Une certaine liberté est laissée aux bibliothèques, comme le choix des livres, la durée de prêt, le nombre d’ebooks empruntés à la fois.

Enfin, les projets qui ont retenu notre attention sont ceux de prêt de support contenant une offre, comme celui d’Issy-les-Moulineaux qui date déjà de 2010, ou comme Tab en Bib en Midi-Pyrénées actif depuis juin 2012. Certes, le lecteur manque encore d’autonomie, puisque les tablettes de lecture sont pré-chargées : l’usager ne peut pas lire des fichiers téléchargés par ses soins. Mais c’est pour nous un exemple important, puisqu’il permet l’accès aux nouvelles technologies de la lecture dans leur ensemble : le contenu et le support.

Faut-il attendre que le marché idéal soit fixé pour prêter des ebooks ? Pour nous, la réponse est non. Nous pensons qu’il est important pour les bibliothèques de prêter des livres numériques aujourd’hui, et les divers exemples cités plus haut démontrent qu’il est tout à fait possible de mettre en place un tel service. Si l’on attendait que le marché soit fixé (et il y en a peut-être encore pour longtemps !), la France serait beaucoup en retard sur ce point. Il nous faut donc essayer, prêter, pour améliorer le service public et faire évoluer notre offre selon les évolutions du marché.

vendredi 18 janvier 2013

La ville de Lyon a-t-elle eu raison de contractualiser avec Google ? OUI, MAIS !

Billet rédigé par Marine Vandermeiren, Cécile Etesse, Mathilde Dumaine et Julie Arros dans le cadre du cours Ecosystème du document de l'Enssib.

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Il est des sujets d’actualité qui font couler de l’encre… même derrière un écran. Parmi eux, on peut citer le cas de la toute nouvelle bibliothèque numérique Numelyo, lancée par la Bibliothèque municipale de Lyon mi-décembre 2012. Celle-ci est le résultat d’un contrat passé entre la ville de Lyon et Google en juillet 2008, confiant au « géant tentaculaire » l’opération technique de numérisation du fonds ancien de la bibliothèque.

La ville de Lyon a-t-elle eu raison de contractualiser avec Google ? Telle est la question à l’origine de débats sur la blogosphère et des deux côtés, les arguments sont nombreux et souvent pertinents.

Un partenariat novateur et audacieux ...

Tout part du projet originel : y avait-t-il vraiment une alternative possible ? Un article de Télérama rappelle qu’un appel d’offre avait été lancé pour cette entreprise de numérisation auquel seul Google a répondu... Par ailleurs, l'ancien directeur de la BmL, Patrick Bazin, souligne la nécessité de ce partenariat sans lequel la bibliothèque n’aurait pas pris le virage numérique. Rappelons également, avec S.I.Lex que les clauses du contrat prévoiyaient que Google n’ait pas d'exclusivité d'indexation, ce qui constitue des conditions de négociations très favorables à la BM de Lyon, inédites jusqu’alors.



Et, en acceptant d’être résolument optimiste, ne pourrait-on pas dire que - en reprenant les termes de Robert Darnton dans un article de 2009 - ce contrat constitue un pas de plus vers la « démocratisation du savoir » ? Selon lui, la numérisation à grande échelle entreprise par Google participe pleinement de ce processus. A ce propos, il parle même de "pas tangible vers l’instauration d’une république des lettres et d’une citoyenneté universelle au sein de cette république". La valorisation des collections entreprise par la BmL relève de la même logique.

Mais R. Darnton nuance son propos, en insistant sur les regards croisés : se contenter d'un point de vue américain serait restrictif. Comme il l'exprime dans cet article, les Européens auraient tout intérêt à numériser leurs propres collections. Il précise à ce sujet que Google aurait une dévotion à l'intérêt public dont il se méfie.

Cela illustre bien l'ambiguïté de la phase de numérisation : loin de se réduire à une simple opération technique, celle-ci mêle toujours, de manière étroite, enthousiasme et incertitudes.

... encore loin de faire l'unanimité.

En effet, il ne faudrait pas oublier trop rapidement que « nouveau contrat » rime aussi avec problèmes techniques et enjeux juridiques. Au-delà de la menace d'un monopole du géant américain, différents points justifient que l’initiative de la BmL ne fasse pas l’unanimité.



Quid de l’opération de numérisation en elle-même ? En réalité, celle-ci pose deux questions toujours en suspend : celle de la pérennité et celle de la qualité. Il n’y a aucune garantie que les fichiers produits par Google puissent être lus dans quelques années, et l’entreprise numérise « uniformément », sans faire de différences entre les documents ni entre leurs éditions. En outre, les documents sont numérisés par des machines, donc pas à l’abri d’erreurs potentielles… R. Darnton émet lui aussi ses réserves quant à la pérennité des documents en parlant de la qualité de la numérisation, qui pourrait ne pas être complétement irréprochable, ainsi que des garanties de conservation.

D’un point de vue juridique, certains ont dénoncé les restrictions consenties par la BmL, en particulier la clause qui garantit l’exclusivité commerciale de 25 ans : jusqu’en 2033, la BmL ne pourra pas commercialiser les fichiers numérisés. Ce point n'est pas un obstacle majeur pour la BML qui n'a pas vocation à commercialiser ces données, mais cela pourrait devenir une possible menace en cas de changement de stratégie de la part de Google.



L’avenir dira si ces craintes sont fondées. Notons que la BnF - à l'époque de la signature du contrat - ne regardait pas ce partenariat d'un bon œil. Cependant, à l'heure actuelle, les tensions se sont apaisées et la BnF soutient le choix lyonnais, comme le note Rue89.

Mais un autre point mérite ici d’être noté : il semble bien que, contre toute attente, le débat qui avait pour origine la signature d’un contrat entre un service public et une entreprise privée se soit décalé. En lisant ici ou , on a le sentiment que les critiques portent moins sur le bien fondé de cet accord que sur la manière dont il a été mis en œuvre par la BM de Lyon. Citons notamment l’utilisation d’une licence Creative Commons sur les documents pourtant tous issus… du domaine public, ce qui mène certains à parler de copyfraud. A cela s'ajoute des conditions d'utilisation... étonnantes : "En cas de publication sur quelque support que ce soit (livres, revues, journaux, affiches cartes postales imprimés ou électroniques, objets divers, internet…), l’utilisateur est tenu d’indiquer clairement la provenance du document telle qu’elle figure sur le site de Numelyo, sous la forme Bibliothèque municipale de Lyon, cote du document et de prévenir la Bibliothèque municipale de Lyon de la publication". La question pertinente ici serait peut-être davantage : est-ce toujours légitime de raisonner à partir du binarisme public/privé, service public/entreprise, à l’heure où nombre de ces logiques convergent et où les fractures semblent ne plus être là où on les attend ?

lundi 07 janvier 2013

Conseils pour l'écriture d'un billet de blog (COOPT-Enssib 6)

Le dernier travail des étudiantes de l'Enssib pour le cours sur l'écosystème du document est la rédaction d'un billet de blog. Voici donc quelques conseils pour cette rédaction un peu particulière.

Contenu

Un billet sur un blogue ne présente pas le tour complet d'un sujet ou d'une question. Le propos ne doit pas être bouclé, sinon vous interdisez par avance tout commentaire, puisque tout a été dit. Vous ne devez donc pas reprendre tous les éléments du dossier dont vous rendez compte, mais seulement un ou deux. Vous pouvez aussi présenter votre sujet sous forme de questions dont vous n'avez pas la réponse, mais auxquelles vous amenez des éléments de contexte. Vous pouvez encore proposer des réponses en indiquant qu'il ne s'agit que d'hypothèses. Il s'agit d'un appel à la réflexion collective, la présentation de quelques idées qui vous ont personnellement surpris ou interrogé et que vous partagez avec ceux qui voudront bien les lire.

La présentation doit comporter les informations de contexte suffisantes pour être compréhensible. Mais le lecteur du blog est vraisemblablement déjà un initié du domaine, il n'est pas nécessaire de reprendre des éléments du cours directement.

Pour accrocher le lecteur, et compte-tenu de la forme du blog comme un « journal », il peut être opportun de s'appuyer sur un élément d'actualité ou récent, mais ce n'est pas obligatoire. Vous pouvez aussi reprendre, sous un angle inédit, des éléments anciens. Mais il s'agit bien d'amener quelque chose de nouveau pour que l’on ait envie de vous lire.

Forme

Ne faites pas trop long, sinon vous allez perdre votre lecteur, sur le Web, on picore. Il faut faire court, précis et percutant. Retenir l’attention..

Vous allez citer, reprendre des informations et les commenter, c'est aussi le principe du blog qui s'appuie largement sur la plasticité de l’information et ne cherche pas, sauf exception, à présenter de la littérature originale. L'originalité vient plus de la mise en avant et en relation, parfois inattendue, d'éléments disponibles par ailleurs.

Toutes les références doivent comprendre un lien. C'est encore un principe du blog. A la différence du journal, le lecteur doit pouvoir vérifier par lui-même la pertinence des sources. C'est aussi ce qui fait la vitalité de la blogosphère, les liens croisés entre blogues qui incitent à la conversation. Il faut donc des liens dans votre billet, pas trop tout de même pour que le lecteur ne perde pas le fil de votre propos. Il vous faut suivre régulièrement (= tous les jours) l'actualité des blogs du domaine, ou d’autres encore, notamment par Twitter ou fil RSS, pour alimenter les liens de votre billet.

Vous devez être particulièrement attentif au style. Il ne doit pas être trop académique, mais pourtant soigné. Votre lecteur peut facilement s'enfuir, il faut capter son attention, l'accrocher et l'intéresser. Il est opportun d’écrire à la première personne. Dans un blog vous vous engagez personnellement. Vous interprétez l’information.

Enfin le titre doit être choisi avec soin. Il sera repris sur les différents fils. Attractivité et sincérité, la promesse doit être suffisamment alléchante, mais ne pas tromper le futur lecteur.

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