Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi 30 novembre 2012

Le numérique partagé entre quatre écrans

Business Insider a récemment mis en ligne un diaporama intitulé The Future of Digital plein d'enseignements et bourré de graphiques évocateurs. Il s'agit du point de vue d'économistes libéraux qui vise à répondre à la question : où peut-on faire de l'argent aujourd'hui et surtout demain avec le numérique ? Il peut être mis en parallèle avec celui de Mary Meeker déjà évoqué dans un précédent billet.

Future-of-Digital-Business-Insider-dec-2012.png

Voici les principales leçons que j'en ai tirées :

  1. Seulement 1/3 de la population mondiale est connectée à Internet, mais il s'agit de la partie la plus riche et donc de la plus solvable.
  2. Depuis l'année dernière, les ventes de smartphones ont dépassé celle des ordinateurs et les tablettes font la croissance du marché des ventes d'ordinateurs, tandis que la vente d'ordinateurs personnels stagne.
  3. Le marché US des smartphones est arrivé à maturité, les gains sont à aller chercher sur le marché chinois encore dans l'enfance.
  4. La vente de contenu numérique est en train d'exploser, portée par Itunes, Netflix, Kindle et Zynga.
  5. La télévision fait encore le principal du marché publicitaire (42%), le numérique vient juste derrière (37% dont 23 pour le seul Google).
  6. Les revenus de la pub, numérique compris, dans les journaux américains se sont effondrés et sont maintenant équivalents à ceux des années 50 si l'on tient compte de l'inflation.
  7. Les revenus publicitaires de la TV sont encore en croissance et la pub y est plus présente, mais les comportements des téléspectateurs changent. Et les revenus de la vidéo en ligne décollent.
  8. Facebook n'arrivera probablement pas à concurrencer Google sur la pub, car faire de la pub sur Google, c'est comme faire de la pub dans un magasin, tandis que faire de la pub sur FB c'est comme faire de la pub dans une fête.
  9. L'usage du mobile s'est installé dans la vie quotidienne. Il reprend tous les usages anciens de l'internet plus quelques nouvelles applications comme principalement les jeux et la photo et ceci 24h sur 24 et 7j sur 7.
  10. Pourtant il n'est pas sûr que le marché publicitaire y soit énorme à cause de la petitesse de l'écran. Il passe par l'activité de recherche où Google tient une place écrasante (plus de 95% de la recherche sur mobile). Sur les 5 premières années du média, le marché US de la pub a eu une croissance comparativement beaucoup forte pour la TV ou l'internet en général que sur le mobile.
  11. Apple domine le marché des applications. Les revenus augmentent vite, mais restent encore modestes, car la demande se tourne vers le gratuit. Le freemium est le modèle dominant.
  12. Les jeux sont la principale source de revenus des applications et le "mobile" est devenu une plateforme de jeu.
  13. Sur le mobile (smartphones et tablettes) c'est une course entre deux joueurs : Apple et Android (Google). Mais il y a un mystère : les usagers d'Androïd n'apparaissent pas sur le marché des applications.
  14. Le numérique est maintenant un monde partagé entre 4 écrans : smartphone, tablette, PC et TV.

Un peu + tard

Voir aussi le rapport de Pew Internet qui vient de paraître :

The Best (and Worst) of Mobile Connectivity by Aaron Smith Nov 30, 2012

mercredi 07 novembre 2012

SV:1 / WS:0, financement campagne Obama vs Romney

Tout le monde souligne le rôle de Twitter et de l'internet dans la dernière élection américaine (par ex ici ou )

En observant le financement de la campagne, on constate aussi que l'élection de Barack Obama est une victoire de la Silicon Valley sur Wall Street.

Financement-ObamavsRomney.jpg Source, analysé aussi par le JdN

à méditer.

vendredi 03 août 2012

Apple : des brevets pour garder la forme

Dans notre analyse du trio de firmes privilégiant chacune une des dimensions du document : Apple (forme), Google (texte) et Facebook (médium) (par ex ici), il n'est pas indifférent de remarquer que d'importantes batailles juridiques se mènent aujourd'hui. Chacune des firmes est concernée par des actions judiciaires ou réglementaires qui peuvent mettre en jeu leur existence. Mais ces actions sont lancées sur des terrains juridiques différents, correspondant chaque fois à la dimension documentaire principale de la firme : les brevets pour Apple, le droit d'auteur pour Google, les droits de la personne pour Facebook.

Apple mène une véritable guerre sur les brevets pour préserver son avance sur l'innovation technique, en l'occurrence sur notre rapport anthropologique au document. Ce n'était pas la préoccupation de Google, au point que, prise de court par l'agressivité de Apple qui menaçait son logiciel Android, elle a acheté au prix fort le constructeur de téléphone Motorola, intéressée principalement par son portefeuille de brevets.

La bataille de brevets qui se joue aujourd'hui entre Apple et Samsung est pour nous essentielle, moins parce que l'avenir de chacune des firmes dépend sans doute de son issue (ici) que pour ses conséquences sur l'avenir du document du 21e siècle.

Les deux firmes sont en concurrence frontale pour la vente des smartphones, se partageant à elles seules la moitié du marché mondial (au dernier trimestre Apple a vendu 26 millions de iPhones, contre 50 millions pour son concurrent). Pour l'une et l'autre, ce produit est une véritable poule aux œufs d'or induisant des profits records. Mais leur positionnement par rapport au document est fort différent. Samsung est une firme d'électronique, elle n'a même pas développé l'OS de son smartphone puisqu'elle utilise celui mis au point par Google, Androïd, et ne se préoccupe guère du marché du contenu (pour une histoire de la firme par elle-même ici). Apple est une firme d'informatique qui a depuis l'origine privilégié le design et s'est récemment diversifiée en intégrant la vente de contenu numérique pour inciter les consommateurs à acheter ses machines (iPod, puis iPhone et enfin iPad) (ici). Pour prendre une comparaison avec l'ère Gutenberg, Samsung serait un marchand de papier qui se diversifierait vers l'imprimerie, tandis que Apple serait un imprimeur qui aurait l'ambition de devenir imprimeur-libraire.

Si Apple gagne son procès et confirme sa victoire à l'international, la firme transformera sa position d'innovateur sur la forme du document numérique en une rente grâce au monopole acquis. IPhone et iPad deviendront définitivement des noms communs, comme livre ou cahier dans le monde du papier. Si Samsung gagne, alors les smartphones et les tablettes se banaliseront. Il faudra sans doute trouver un nouveau français nom pour le premier, mais nous avons un talent pour cela (cf. informatique, ordinateur, liseuse, etc.). Quelle que soit l'issue de cette bataille, il est peu vraisemblable qu'à moyen terme un monopole sur la forme puisse est maintenu, néanmoins entretemps les positions des firmes auront pu être consolidées, en particulier du côté du monde scolaire essentiel pour fixer les routines documentaires.

En attendant, le dernier trimestre de Apple a déçu les investisseurs (p. ex ici). La situation peut être montrée en deux graphiques illustrant l'évolution du chiffre d'affaires de la firme depuis le lancement du iPhone.

Apple-contenant-contenu-2012.png

Comme le savent depuis longtemps les lecteurs de ce blogue, le CA et le profit sont réalisés quasi-exclusivement par la vente de machines en non par le contenu.

Apple-iphone-2012.png

De plus, l'évolution du CA est directement dépendante de celle de la vente d'iPhones, relayée par les iPad (on trouvera su ZNet une intéressante analyse de l'évolution de la vente des micro-ordinateurs). Selon IDC, Apple détiendrait 68,2% du marché des tablettes, loin devant Samsung (9,6%) au dernier trimestre (ici).

4 août 2012

Excellent résumé des enjeux du design par MacGeneration, même si on peut douter de la conclusion : « Samsung a déjà gagné son procès contre Apple ».

21-08-2012__

« Apple Is Not The Most Valuable Company In The History Of The World — IBM Won The Prize In 1967 With A Value of $1.3 Trillion | TechCrunch ».

26-08-2012

Intéressante itw d'un spécialiste du droit des brevets après la victoire d'Apple :

« La victoire d’Apple, une percée stratégique“, pas une ”offensive thermonucléaire ». Le Monde.fr .

31-08-2012

The dispute between Apple and Samsung is less over how the devices work and more over their look and feel.

« Apple v Samsung: iPhone, uCopy, iSue ». The Economist, septembre 2012.

jeudi 24 mai 2012

Publier, partager, ouvrir : 2. Partager

Rappel :

Cette réflexion m'est venue à la suite de la lecture d'un billet sur Open data Rennes, de discussions dans un dernier séminaire à l'ENS de Lyon et aussi, il faut avouer, d'un certain malaise à la lecture d'analyses toujours plus rapides et plus radicales du tout petit monde de la biblioblogosphère.

Les verbes "publier", "partager" et "ouvrir" pourraient être pris comme synonymes dans le contexte du web, mais il est sans doute préférable de bien distinguer la réalité qu'ils recouvrent, qui renvoie à des logiques et raisonnements sensiblement différents et parfois contradictoires. Compte-tenu de la longueur d'écriture et de lecture du développement, ce billet se rapporte seulement au deuxième des trois verbes : partager. Il est le deuxième d'une série de trois ou quatre. Publier est déjà accessible ici.

Voici donc, de mon point de vue, quelques propositions pour préciser ce terme et, le cas échéant en étant un peu optimiste, réduire quelques difficultés des débats actuels.

Partager

A la différence de "publier", "partager" suppose que le bien que l'on partage soit déjà disponible. Même si les frontières sont poreuses, partager fait donc plutôt référence à une dimension patrimoniale, tandis que publier renvoie plutôt à la création. Dit autrement : un auteur souhaite publier, un lecteur aime partager. La différence entre publier et partager a été inscrite dans le droit : droit d'auteur ou copyright d'un côté, exceptions ou fair use de l'autre. Elle a donné aussi lieu à des modèles économiques du document différents : édition d'un côté, bibliothèque de l'autre.

L'organisation systématique du partage des connaissances est beaucoup plus ancienne que celle de la diffusion de la création. Les communautés se sont très tôt organisées pour capitaliser et transmettre les connaissances utiles en leur sein. Les écoles d'un côté et les bibliothèques, de l'autre, en constituent le modèle séminal. Il s'agit de transmettre et conserver le patrimoine de connaissances de la communauté. Rappelons que le modèle éditorial n'a que deux cents ans, tandis que le modèle bibliothéconomique en compte plus de deux milles.

Les bibliothèques constituent un exemple de ce que Elinor Ostrom a remis au goût du jour sous la notion de "commun", c'est-à-dire une institution, un ensemble de règles ici permettant l'exploitation par les membres d'une communauté d'une réunion de documents, la collection, contenant les connaissances qu'elle a accumulées. Contrairement à une idée reçue, le document d'une bibliothèque, dans sa forme traditionnelle imprimée, est un bien non-exclusif mais rival (Wkp comme le paturage chez E. O.) et la bibliothèque est justement là pour le préserver afin qu'il puisse potentiellement être exploité par tous les membres de la communauté et non accaparé par quelques-uns. L'exploitation est ici la lecture.

Le numérique a effacé, ou plutôt a déplacé, le caractère rival du document. Devenu fichier, c'est-à-dire signal et non plus objet, le document parait infiniment partageable sous réserve de disposer des moyens techniques de stockage, diffusion et accès. Cette caractéristique nouvelle (qui met en réalité l'accent sur la deuxième dimension du document, le texte, plutôt que la première, l'objet dans le monde de l'imprimé) a conduit de nombreux observateurs à un raccourci dans l'analyse source de quelques confusions. Infiniment partageable, le document serait alors devenu un "bien public" (et non un "bien commun" comme cela est souvent écrit), et il suffirait de défendre les règles de neutralité du web, de se battre contre toutes les "''enclosures''", pour que la connaissance soit partagée à l'échelle de la planète.

Cette utopie est très productive. Elle permet notamment de limiter les excès d'un système faisant la part trop belle à la création, très valorisée dans la modernité. Profitant de cette aura les éditeurs et producteurs ont, nous l'avons vu dans le billet précédent, utilisé le principe de monopole du droit d'auteur pour développer une rente et ralentir le partage au moment même où le patrimoine devenait énorme tout comme le potentiel de lecteurs suffisamment cultivés pour l'exploiter. Parmi d'autres, Lawrence Lessig en proposant les ''Creative Commons'' a montré qu'il était possible d'envisager d'autres voies. Parmi beaucoup d'autres exemples, on trouvera ici une présentation de cette utopie confrontée au journalisme traditionnel. D'une façon générale compte tenu de l'évolution de la société, il serait naturel que les institutions du partage reprennent le pas sur celles de la création.

Néanmoins, cette idéologie du web est aussi un raccourci dommageable. En effet, ne raisonnant que sur les deux premières dimensions du document, la forme (qui autorise le monopole du créateur) et le texte (qui autorise le partage), on oublie la troisième dimension, celle du médium. Or lorsque l'on réduit les barrières à l'accès construites par la forme, en numérisant les objets et les proposant sur un système ouvert comme le web, on construit paradoxalement de la rareté sur la troisième dimension, car l'attention humaine est limitée. En simplifiant on pourrait dire que la rivalité effacée sur l'objet se reconstruit sur l'attention dans une sorte de balance. Plus l'accès est ouvert, plus l'attention est sollicitée. Et comme notre cerveau et notre temps disponibles ont leurs limites, l'attention portée à une information l'est au détriment de celle portée sur une autre.

Balance-du-document.jpg

A partir du moment où une rivalité s'installe, un marché peut se construire. On le repère facilement pour le web sur deux processus :

  • le haut-parleur. Le web est un outil puissant d'accélération de la diffusion des documents. Ainsi il retrouve les caractéristiques de concurrence et de vente d'espaces publicitaires des médias de flot (radio-télévision)
  • la personnalisation. Le web reprend aussi la logique bibliothéconomique, pilotée par l'aval, le lecteur. Mais dépassant la non-rivalité induite par l'objet, il autorise un traçage des comportements facilitant la personnalisation des services et donc la commercialisation ciblée de l'attention. « Les données privées sont le carburant du numérique. »

Dès lors un marché (réel ou potentiel) peut s'installer et on voit bien qu'il y est un puissant levier d'accélération du développement des web-services. L'accélération, facteur d'aliénation dénoncé par H. Rosa comme caractéristique de la modernité tardive, est aussi largement portée par la marchandisation de l'attention développée sur le web.

En résumé, nous avons vu 1) que publication et partage renvoyaient à deux logiques différentes, l'une portée par l'amont (la création), l'autre par l'aval (la lecture), 2) qu'aujourd'hui un rééquilibrage s'opérait (ou devrait s'opérer) par le web en faveur de la seconde, 3) que ce changement favorisait le développement d'un marché de l'attention, lui-même accélérateur du développement du web.

Aussi il est peut-être temps de quitter la guerre de tranchée entre les fondamentalistes du droit d'auteur et les fondamentalistes du partage, pour questionner plus sérieusement la relation aux connaissances qui s'installe en tâtonnant sur le web. Quelques éléments de réponse, je l'espère, dans le prochain billet sur "ouvrir".

mardi 20 mars 2012

Le pouvoir des ingénieurs-managers

Alors que Apple s'apprête à distribuer des dividendes à ses actionnaires (Wsj) pour la première fois depuis 1995, et que Facebook affole Wall Street par son entrée en bourse avec une capitalisation qui devrait frôler le 100 Mds de $ (Bw), on pourrait penser qu'ici comme ailleurs les marchés financiers ont pris le pouvoir et que les spéculateurs décident de l'avenir du néodocument.

Mais en réalité la situation est plutôt inverse. Les ingénieurs-managers ont le pouvoir et utilisent le capital financier pour le consolider. La recherche de profit est essentielle, et sans doute l'enrichissement personnel, mais elle passe par de l'investissement tout particulièrement en recherche-développement et en croissance externe. Cette caractéristique tranche avec le reste de l'économie. Ici, on ne ménage pas la bourse () et ce n'est peut-être pas pour rien dans le succès de ces firmes.

Regardons les chiffres de nos trois champions : Apple, Google et Facebook.

Apple-Google-FB-Capbourse.png Apple-Google-FB-Capbourse-Chiffres.jpg

Les chiffres d'affaires et bénéfices correspondent à l'année fiscale 2011 dont la période peut être différente d'une firme à l'autre selon la date de cloture des comptes. La capitalisation boursière de Apple et Google a été relevée le 19 mars 2012. Apple profite évidemment de son annonce de l'octroi de dividendes. Celle de Facebook n'est qu'une estimation puisque l'entrée en bourse n'est pas encore effective.

Le rapport entre la capitalisation boursière et le chiffre d'affaires (c'est-à-dire virtuellement en combien d'années une firme pourrait s'acheter elle-même) est de 5,15 pour Apple, 5,67 pour Google et... 27 pour Facebook. Par comparaison, EXXon Mobile, longtemps considérée comme la firme la plus riche du monde, a eu un chiffre d'affaires en 2011 de 486,4 Mds de $ (Wkp), mais sa capitalisation boursière n'est "que" de 410 Mds aujourd'hui, pour un rapport donc de 0,8.

Apple distribue des dividendes à ses actionnaires, c'est le moins qu'elle puisse faire, compte tenu de son insolente réussite. Dans le même temps la firme annonce qu'elle va racheter une part du capital, notamment celui détenu par ses employés. Ainsi, il s'agit aussi pour Apple de donner une prime à ces derniers en évitant la dispersion des actions. Google n'a jamais distribué de dividendes et Facebook n'est pas près de le faire.

Tout se passe comme si les boursiers, fascinés par la croissance de ces firmes en revenu (Apple, Google) ou en simple activité (Facebook), étaient les serviteurs des ingénieurs-managers qui les utilisaient à la fois pour la gestion de leurs ressources humaines (stock-options) ou pour la croissance externe (rachat de firmes par échange d'actions) sans contrepartie, sinon celle de la pure spéculation. C'est un jeu risqué pour les financiers. Inversement en cas d'éclatement de la bulle, il n'est même pas sûr que les ingénieurs perdent beaucoup.

27-03-2012

Voir aussi :

« Here’s the Number That Matters in Facebook’s IPO Filing - Technology - The Atlantic », /.

4-04-2012

Les start-ups ont-elle intérêt à entrer en Bourse ? INAGlobal.

qui cite et commente :

«For High Tech Companies, Going Public Sucks ». WIRED.

10-04-2011

Sur le salaire de Tim Cook, pdg d'Apple, voir ici.

06-05-2012

« L’introduction de Facebook, un jackpot pour son fondateur », Le Figaro, 3 mai 2012.

03-06-2012

Excellent :

Choc des cultures entre Wall Street et la Silicon Valley, LE MONDE | 31.05.2012

Par Augustin Landier, professeur à l'Ecole d'économie de Toulouse

21-08-2012__

« Transcript: Schmidt and Thiel smackdown - Fortune Tech ».

« Start-ups : la fin de la Silicon Valley ? » La tribune.

- page 2 de 11 -