Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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mercredi 05 septembre 2007

La redistribution des articles scientifiques

Malgré la déjà très abondante littérature sur le sujet, cet article qui mérite d'être signalé ici car il est écrit par des économistes, du point de vue du commerce électronique, il rejoint les analyses déjà présentées ici sur la redistribution produite par le Web et puis il fait une bonne synthèse non-partisane sur le sujet :

Roger Clarke and Danny Kingsley, ePublishing's Impacts on Journals and Journal Articles, Version of 11 August 2007, Preprint of an article forthcoming in the Journal of Internet Commerce 6, 4. Html

Repéré par P. Suber

mardi 04 septembre 2007

Presses universitaires, bibliothécaires.. même combat ?

Une étude récente, réalisée principalement par des responsables de Jstor à partir de nombreux entretiens avec des responsables de la gestion des universités (notés administrateurs dans l'extrait), des directeurs de Presses universitaires et des bibliothécaires US, préconise une coopération entre les Presses universitaires et les bibliothécaires pour construire les outils de publication et d'accès de demain.

Laura Brown, Rebecca Griffiths, Matthew Rascoff, University Publishing In A Digital Age, Ithaka Report, July 26, 2007. Ici

Extraits de la conclusion du résumé (trad JMS) :

Dans nos entretiens, nous avons trouvé que les administrateurs avait une réticence quant à rattacher l'édition à leur mission principale ; que les bibliothécaires avaient beaucoup d'énergie et d'enthousiasme pour réinventer leur rôle sur les campus afin de répondre aux besoins changeants de ce qui les constituent ; et que les réponses des directeurs des presses s'étalaient sur un large éventail depuis ceux qui continuaient à faire ce qu'ils avaient toujours fait, jusqu'à ceux qui étaient en relation étroite avec les programmes de leur institution et étaient engagés dans des coopérations pour développer de nouveaux produits électroniques. De nombreux directeurs de presse ont conscience de ce qui devrait être fait pour basculer vers de nouvelles entreprises, mais ils manquent de moyen financier, d'équipe technique et de compétences techniques pour s'engager dans ce genre de programme. Les bibliothécaires et les directeurs de presse admettent qu'ils ont une expérience de collaboration limitée et que la différence de leur économie rend cette collaboration problématique. Mais, en même temps nous avons constaté qu'ils avaient pleine conscience du caractère unique des compétences et de l'expérience que chacun amenait à la table. Finalement, il y avait une forte conscience que l'initiative d'un tiers ou au moins une force de catalyse était nécessaire pour : faciliter l'investissement financier ; engager la communauté dans une vision partagée d'un paysage de la communication scientifique ; aider les institutions à trouver leur place dans le nouveau système ; rassembler les ressources nécessaires pour l'avenir : et favoriser la coopération à la fois sur les campus et entre les institutions.

Les administrateurs, les bibliothécaires et les presses universitaires ont chacun un rôle à jouer (comme les scientifiques qui n'étaient pas directement concernés par ce rapport). Les administrateurs seniors doivent être volontaires et admettre qu'à l'ère numérique, l'édition dans un sens large est un élément central de l'activité d'une université. Ils devront gérer de façon stratégique les actifs et les ressources de l'université si les universités veulent garder leur influence sur l'évaluation et la diffusion des connaissances et de la science. Les directeurs des presses et les bibliothécaires doivent travailler ensemble pour créer les produits intellectuels du futur qui seront de plus en plus créer et diffusés sous forme électronique. Leurs efforts devraient être étroitement et intelligemment coordonnés aux programmes universitaires des campus et aux priorités pour conforter leur pertinence et l'engagement institutionnel. Les trois parties doivent travailler ensemble pour construire une infrastructure électronique partagée qui économisera des ressources, permettra la montée à l'échelle, montera l'expertise, favorisera l'innovation et intégrera les ressources productives des universités afin de maintenir un environnement éditorial universitaire robuste, varié et coopératif.

L'alliance entre la bibliothèque et les éditions a été réalisée dès 1995 à l'Enssib. C'est elle qui a permis de mettre à la disposition des internautes d'abord les mémoires des étudiants (plus de 600 en ligne aujourd'hui) et le BBF (toute la collection est en ligne aujourd'hui) puis de développer toute une série de services. Même si chaque métier a sa vocation et ses technicités, les frontières sont moins tranchées et les cartes se redistribuent avec le numérique. Une coopération est très profitable.

J'y ai participé activement à cette époque. Pour ceux que cela intéresse, j'avais expliqué ce choix, ses raisons et ses conséquences, dans un article, il y a 10 ans déjà. Il faudra que je retrouve une version électronique ;-)..

Peut-on dessiner les contours d'une bibliothèque électronique ? Le cas de la bibliothèque de l'Ecole nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (Enssib), Document numérique, vol 2 n°3-4/1998, p.145-160.

Les médias au Japon et en Corée

Même si la région fascine beaucoup, les études disponibles en Français sont rares. Alors, ce rapport de mission de sénateurs françaisvaut la peine d'être signalé :

N° 402 SÉNAT SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2006-2007 Annexe au procès-verbal de la séance du 19 juillet 2007 RAPPORT D’INFORMATION FAIT au nom de la commission des Affaires culturelles (1) à la suite d’une mission effectuée en Corée et au Japon du 25 mars au 1er avril 2007, Par MM. Jacques VALADE, Jean-Léonce DUPONT, Mme Monique PAPON, MM. Serge LAGAUCHE, Louis de BROISSIA, Jean-François HUMBERT Jean-Marc TODESCHINI et Mme Annie DAVID. 48p. Pdf

Table des matières :

  • INTRODUCTION
  • I. DES MÉDIAS CORÉENS ENTRE TRADITIONS ET MODERNITÉ
  • A. UNE MUTATION RÉUSSIE
  • 1. De la tutelle étatique à « l’Hallyu »
  • 2. Les séquelles de la crise économique de 1997
  • B. LES MULTIPLES VISAGES DE LA PRESSE CORÉENNE
  • 1. La presse quotidienne payante : un secteur fortement concentré
  • 2. Quelles alternatives aux journaux « conservateurs » ?
  • C. UN SECTEUR AUDIOVISUEL EN QUÊTE D’INNOVATION
  • 1. Un paysage audiovisuel longtemps limité aux chaînes publiques
  • 2. Une offre désormais diversifiée
  • 3. Un pays à l’avant-garde technologique en matière audiovisuelle
  • a) La promotion de la Haute définition grâce au déploiement de la TNT
  • b) La télévision mobile : une première mondiale riche d’enseignements
  • c) Les services de télévision par internet : un marché balbutiant
  • D. GÉRER LA CONVERGENCE : LA VOIE CORÉENNE
  • II. LES MEDIAS AU JAPON : UNE ORGANISATION SINGULIÈRE
  • A. LES QUOTIDIENS, PIVOT DU SECTEUR MÉDIATIQUE JAPONAIS
  • 1. Une illustration du capitalisme à la japonaise
  • 2. Un secteur « protégé »
  • 3. Des groupes diversifiés
  • B. LE DOUBLE VISAGE DE LA PRESSE NIPPONE
  • 1. La presse quotidienne
  • 2. La presse magazine : la face méconnue de la presse nippone
  • C. LE PAYSAGE AUDIOVISUEL JAPONAIS
  • 1. Un paysage télévisuel bipolaire
  • 2. La télévision numérique terrestre, un véritable enjeu industriel
  • 3. Les défis de la télévision mobile japonaise
  • 4. La diffusion par satellite : deux bouquets complémentaires
  • 5. La réception par câble et par internent : des marchés dynamiques
  • III. L’ORGANISATION DU SYSTÈME UNIVERSITAIRE JAPONAIS :
  • SÉLECTION ET AUTONOMIE
  • A. LE PAYSAGE UNIVERSITAIRE JAPONAIS
  • B. LA RÉFORME DE L’UNIVERSITÉ : L’AUTONOMIE AU SERVICE DE LA
  • COMPETITIVITÉ
  • ANNEXE : PROGRAMME DE LA MISSION SÉNATORIALE

Repéré par Asie.Atelier

mardi 28 août 2007

Compte d'auteur et livres en ligne

Je relaie ici un long commentaire, reçu de jour, mais dans un billet ancien et qui risque de passer inaperçu alors qu'il mérite lecture et réflexion, même si sa conclusion n'est pas très gentille pour les universitaires et leurs étudiants. Sur celle-ci, je rappelle simplement que ce bloc-notes est plein de subjectivités. Il est pour moi l'occasion de pointer des informations, de lancer des idées, de suggérer des analyses, de favoriser la diffusion de réflexions d'autres personnes, et notamment des étudiants, certainement pas de rendre compte de recherches abouties de ma part. Cela passe par d'autres canaux. C'est aussi l'occasion de recueillir d'autres avis grâce à la possibilité de l'intervention des lecteurs. En voici une bonne, et je remercie Serge-André Guay de nous la donner.

La question est celle de l'économie du livre à compte d'auteur, dont le rédacteur du commentaire est un des acteurs au Québec avec la ''Fondation Fleur de lys'' et de sa relation avec internet. J'ai retenu ces extraits du commentaire (l'intégral est ici à la suite du billet qu'il discute) :

En effet, il faut un certain courage au Québec pour s'afficher comme un éditeur à compte d'auteur puisque ce type d'édition a depuis longtemps la très mauvaise réputation d'exploiter sans retenu le rêve de l'auteur d'être publié. Cette exploitation tient au fait que l'éditeur à compte d'auteur, qui est souvent rien de moins qu'un imprimeur déguisé en éditeur, ne se donne pas la peine de ramener l'auteur sur terre le temps venu de passer sa commande d'exemplaires. Plus le nombre d'exemplaires commandés par l'auteur sera élevé, plus l'éditeur-imprimeur fera de profit. On proposera à l'auteur de jumeler sa commande personnelle à une commande pour l'option «Distribution en librairies». Et là les choses se gâtent réellement parce que l'auteur se voit déjà dans les vitrines de toutes les librairies au Québec. Ce qu'il oublie, c'est l'absence de promotion, à moins de payer encore un peu plus pour ajouter l'option «Publicité». Pis encore, il oublie ou ne connait tout simplement pas la durée de vie très limitée d'une nouveauté en librairie. Au bout de trois mois, les librairies retournent à l’auteur les exemplaires invendus de son livre. (..)

Il y a des éditeurs en ligne qui ne demandent aucune contribution à l’auteur. Mais ce bel accueil cache souvent un piège : la cession de droits obligatoire. Le contrat d’édition stipule que l’auteur cède ses droits d’auteur à l’éditeur, comme c’est la pratique dans le secteur de l’édition traditionnelle. On justifie alors l’obligation de cette cession de droits à l’éditeur en soutenant que c’est ce dernier qui, après tout, prend tous les risques. L’Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois (UNEQ) se bat depuis des années pour que les éditeurs (traditionnels) laissent tomber cette cession de droits au profit d’une licence d’édition, limitée dans le temps (ex. : 2 ans). Et le contexte actuel du marché du livre donne raison à l’Union. Nous l’avons vu, la durée de vie d’une nouveauté en librairies dépasse rarement trois mois. Or, obliger l’auteur à céder ses droits d’auteur jusqu’à 50 ans après sa mort, est très exagéré compte tenu d’une durée de vie en librairies de trois mois. C’est que l’éditeur veut aussi prendre le risque «de faire de l’argent plus tard avec le livre», notamment au décès de l’auteur, à l’image des propriétaires des galeries d’art avec les peintres. (..)

Autrement dit, on peut vanter le fait que l’édition à compte d’éditeur ne coûte rien à l’auteur, mais il ne faut pas oublier que pour ce faire il cède ses droits d’auteur et, par le fait même, le contrôle de l’offre et de la demande. Tout va pour mieux si son livre connaît le succès en dedans des trois premiers mois. Autrement, il doit passer à autre chose.

Mais si l’auteur a été édité à compte d’éditeur en ligne, la durée de vie n’est pas limitée. Le livre demeure dans la vitrine virtuelle de l’éditeur en ligne et, le cas échéant, dans la libraire en ligne de cet éditeur, parfois même dans un vaste réseau de librairies en ligne. L’éditeur en ligne, contrairement à l’éditeur traditionnel, dispose d’une importante marge de manœuvre pour promouvoir ses auteurs et leurs œuvres.

Mais cette marge de manœuvre ne justifie toujours pas la cession de droit exigé par les «éditeurs gratuits» (à compte d’éditeur). Nous croyons que l’édition en ligne est et doit demeurer une «alternative» à l’édition traditionnelle. Il faut que l’auteur puisse poursuivre sa recherche d’un éditeur traditionnel tout en étant édité en ligne. Il faut aussi que l’auteur puisse rompre sans aucun préjudice son contrat d’édition en ligne advenant une offre d’un éditeur traditionnel qui réalisera son rêve original : être dans les «vraies» librairies. Cela impossible si l’auteur à céder ses droits à son éditeur en ligne, s’il a mordu à l’hameçon de la gratuité. (..)

Le livre édité électroniquement n’est pas nécessairement un livre électronique. Il peut être un livre papier au même titre que tous les autres livres dans les librairies traditionnelles. Et ce n’est pas parce qu’un livre papier est imprimé uniquement à la demande, qu’il faut abaisser cette option comme vous le faites dans votre texte («si ce n’est par une imprimante personnelle ou un imprimeur à la demande»). Il faut dire que l’édition en ligne s’est développée grâce à l’impression à la demande. Plus de 80% des ventes de notre maison d’édition en ligne sont des exemplaires papier imprimés à la demande. Sur Internet, il se vend davantage d’exemplaires papier imprimés à la demande que d’exemplaires numériques. En fait, si l’exemplaire électronique «s’apparente» autant au livre papier, c’est que l’exemplaire électronique vendu est souvent la maquette utilisée par l’imprimeur à la demande. (..)

samedi 16 juin 2007

Filtrage des manuscrits

Voici un document improbable, réalisé par François Bon que je cite autant pour l'intérêt de son contenu (le filtrage des manuscrits reçus par la poste par les éditeurs), pour le plaisir de sa forme (la voix chaleureuse de F. Bon Christian Thorel) que pour l'étonnant entrelacement sémiotique qu'il constitue :

Une vidéo diffusée sur le Web d'un auteur libraire, lisant dans une librairie le livre d'un autre, décrivant un échange épistolaire, au sujet d'un manuscrit exemplaire du fonctionnement d'un lecteur professionnel chez un éditeur.

Bel effet de mise en abîme ! Et sur le fond, beau contraste entre le récit d'un filtrage à la source et une auto-édition !

Repéré sur le tiers livre

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