Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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Recherche - redocumentarisation

mardi 13 mars 2007

Introduction à la redocumentarisation

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le second livre de Roger. L'introduction est maintenant en ligne.

NB. : le livre est indiqué en rupture de stock chez l'éditeur. Renseignement pris, le stock devrait être réapprovisionné d'ici quelques jours.

dimanche 11 mars 2007

Modalités du livre édité électroniquement

Ce billet a été rédigé par Charles Mercure, étudiant de l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information dans le cadre du cours sur l'économie du document.

En reprenant le thème de l’effet «longue traîne» sur le monde de l’édition, j’aimerai faire un survol des produits d’édition sensés se «nicher» à l’extrémité droite de la dite traîne et dont la majorité sont produits et vendus par le biais du numérique selon le graphique suivant inspiré de Chris Anderson :

En plus des nombreuses compilations, gratuites ou payantes, de livres électroniques où l’on retrouve les œuvres appartenant au domaine public comme Gutenberg, Gallica, et, plus près de nous, La bibliothèque électronique du Québec, des pléthores de livres sont maintenant édités et vendus sur l’Internet.

Certains éditeurs électroniques jouent le rôle de distributeurs en offrant des livres tels qu’ils se retrouvent déjà sur le marché physique comme c’est le cas de Numilog, qui présente aussi des livres audio en format MP3.

D’autres se présentent comme une véritable alternative à l’édition traditionnelle et choisissent parmi une variété grandissante de formats électroniques (PDF, RTF, SGML, XML, etc.) pour publier des œuvres qui ne se verront peut-être jamais imprimées, si ce n’est par une imprimante personnelle ou un imprimeur à la demande comme le sont Lightning Source et Xlibris.

Incidemment, il semble que les éditeurs électroniques ont trouvé un autre marché florissant à vendre leurs services aux auteurs qui doivent parfois payer le gros prix (jusqu’à 500$). Ces services comprennent le choix d’un format, la mise en page adaptée, la correction du texte, la conception de la couverture, l’impression, la distribution, et plus encore. Par exemple, on peut lire dans la foire aux questions de l’un de ces éditeurs :

«EST-CE QUE VOUS POUVEZ RÉDIGER LES OUVRAGES À NOTRE PLACE ?

Oui, tout à fait. Nous pouvons écrire intégralement tout votre ouvrage. Pour cela, n’hésitez pas à nous contacter par mail. Vous pouvez aussi nous envoyer par mail un texte non structuré, non finalisé, écrit avec vos mots et votre style. Votre texte sera alors entièrement réécrit par nos soins, en conservant (si vous le souhaitez) vos mots et votre style. Dans les deux cas, le texte vous est soumis pour validation avant publication. »

Paradoxalement, la majorité des éditeurs électroniques mettent une énergie non négligeable dans la mise en page de ces livres afin qu’elle s’apparente le plus possible à des livres physiques (format, lettrage, couverture, quatrième de couverture, etc.). Ils promettent souvent d’envoyer un certain nombre d’exemplaires imprimés à l’auteur en guise de récompense palpable. Comme quoi, il n’y a rien d’aussi gratifiant pour un auteur que de se voir édité sur le bon vieux codex en papier.

Qui plus est, pour pallier le fait que les auteurs n’auront pas la satisfaction de voir leur livre dans la vitrine d’un libraire de «briques et de mortier» (pour emprunter une expression chère à Chris Anderson), ces éditeurs organisent des activités sociales ou s’approprient des lieux physiques pour donner à leurs auteurs l’équivalent promotionnel des séances de dédicaces. C’est le cas de cette librairie-café de Montréal. À défaut d’un livre à signer qu’ils peuvent emporter chez eux, les lecteurs ont tout de même l’occasion de rencontrer les auteurs et de consulter une version papier de leur œuvre, digne vestige trônant au milieu des terminaux électroniques d’un genre de cybercafé.

Tout cela témoigne des avantages ontologiques indéniables, tant pour l’auteur que pour le consommateur, des livres physiques, à savoir leur troisième dimension, leur poids, leurs couleurs, et même leur odeur. Je connais un amant de littérature dont le premier plaisir à l’achat d’un livre est d’en humer l’effluve en en compulsant rapidement les pages.

Mais ces avantages ont aussi leurs revers. Face au monolithisme de son ancêtre, le livre électronique peut se vanter d’une plasticité accrue. Les éditeurs électroniques commencent à peine à la maîtriser. Progressivement, on voit se profiler la «redocumentarisation» du livre.

Peu à peu, les éditeurs consentent, ouvertement ou tacitement, à ce que le contenu des livres dont ils possèdent les droits soit morcelé pour le rendre «visible» aux moteurs de recherches de toutes sortes comme par exemple Google Book Search. Le programme «cherchez au cœur» d’Amazon est un exemple où l’objectif mercantile est moins subtil.

Récemment, le livre électronique a pris une modalité qui donne un sens nouveau à l’expression «édition électronique». On peut acheter des livres incomplets et participer à leur édition collective : il s’agit du service Roughcuts.

Chez Random House et Harper Collins, on vous permet de faire des recherches plein texte à l’intérieur de certains livres de leur catalogue par l’entremise d’un «widget» que l’on peut insérer dans n’importe quel site web ou sur un billet. Le «widget» se copie et se colle sur un site moyennant une commande HTML. Il prend alors la forme d’une icône représentant la couverture du livre physique. Là encore on n’est qu’à quelques pixels et à un seul clic d’acheter le livre.

En terminant, je tiens à rappeler que les bandes-dessinées en ligne (interactives ou non) sont parmi les livres électroniques les plus édités, même au Québec. On peut les acheter à la pièce ou s’abonner et recevoir des points que l’on peut dépenser ensuite pour acheter des numéros (Voir le site de Coffre à BD). Il s’agit souvent de reprise de titres qui ne sont plus édités en BD physiques. On est en présence d’un cas patent de résurrection de titres morts grâce à l’effet «longue traine».

J’ai omis plusieurs autres modalités du livre électronique mis en marché électroniquement mais je compte sur vous pour m’indiquer celles qui vous semblent les plus significatives…

lundi 19 février 2007

Redocumentarisation du débarquement de Normandie

Il faut entendre ici le terme "redocumentariser" dans son sens le plus strict, celui proposé par M. Zacklad :

Redocumentariser, c’est documentariser à nouveau un document ou une collection en permettant à un bénéficiaire de réarticuler les contenus sémiotiques selon son interprétation et ses usages à la fois selon la dimension interne (extraction de morceaux musicaux pour les ré-agencer avec d’autres, ou annotations en marge d’un livre suggérant des parcours de lecture différents…) ou externe (organisation d’une collection, d’une archive, d’un catalogue privé croisant les ressources de différents éditeurs selon une nouvelle logique d’association). Dans ce contexte, la numérisation offre des opportunités inédites pour la réappropriation des documents et des dossiers en vue de satisfaire les intérêts de nouveaux bénéficiaires.

in Eléments théoriques pour l’étude des pratiques grand public de la documentarisation : réseaux et communautés d’imaginaire, à paraitre.

Sylvie Dalbin relate en détail un travail en cours de redocumentatisation de 2330 photos des archives canadiennes et américaines sur le débarquement de Normandie qui sont déposées sur le site FlickR. Le processus conjugue le travail des experts et des passionnés dans une organisation du travail à la fois ouverte et contrôlée.. la réconcialiation de l'indexeur avec la folksonomie peut-être. En tous cas, un très bel exemple des collaborations ouvertes par les outils du We2.0.

Tout est raconté ici.

Complément 1 octobre 2008

C'est aussi expliqué dans un article de colloque par son promoteur :

Patrick Peccatte, Une plate-forme sociale pour la redocumentarisation d'un fonds iconographique, « Document numérique et Société », 17 et 18 novembre 2008, ici

Résumé :

Mise en oeuvre d'une plate-forme sociale permettant à un groupe d'experts d'indexer un fonds de photographies de la Bataille de Normandie (Seconde Guerre mondiale) selon les standards de métadonnées dans le domaine des images numériques fixes : origine et conditions d’utilisation des photos, description de la plate-forme sociale (Flickr), techniques de métadonnées utilisées, description du processus éditorial et documentaire, comparaison avec d’autres projets similaires et analyse de l’activité de redocumentarisation.

mercredi 17 janvier 2007

Hybridations

Le domaine qui nous intéresse a toujours une actualité débordante, explosive parfois, dont il est impossible ici de rendre compte.

Trois filières, en particulier (la diffusion de livres, le journalisme et la télévision) ont fait l'objet ces derniers jours de polémiques ou de débats nourris. Ce serait inutile de les exposer en détails, d'autres le font très bien et il suffit d'y renvoyer, néanmoins on peut en tirer quelques réflexions plus transversales.

1) Entre les libraires indépendants, les éditeurs, les auteurs, les cartes se brassent.. et les couteaux volent bas, au moins en France, suite aux changements de règles sur le Web, à la place prise par un nouveau partenaire Amazon et les services qu'il propose. On trouvera tous les liens utiles sur Affordance et surtout une éclairante carte conceptuelle chez Bibliosession qui positionne les acteurs et les enjeux.

2) Emmanuel Parody signale plusieurs exemples d'initiatives de journalistes, déçus des hésitations de leur titre d'origine ou désireux d'aventures nouvelles, qui ouvrent des sites Web à mi-chemin entre les blogs participatifs et la rigueur du journalisme traditionnel.

3) Un projet de télévision sur le Web, baptisé Venice puis Joost, en renouvelle l'approche par le système partagé de gestion des bandes passantes, par l'interactivité qui marie Web et flot et aussi par le modèle d'affaires, basé sur une publicité positionnée en amont du choix des canaux. Voir, par exemple l'article de Wired ou la vidéo sur le BlogdeBézier.

Chacune de ces dynamiques me parait suivre le même chemin décliné dans trois modèles d'industrialisation de la mémoire de base (édition de livre, presse, télévision). Chaque fois un "nouvel entrant" à la faveur de la baisse des "barrières à l'entrée" joue les trouble-fêtes. Mais chaque fois aussi, le modèle n'est pas mis cul par dessus tête, il s'agit plutôt d'une hybridation entre des pratiques traditionnelles et de nouvelles opportunités.

Aussi, il faut sans doute différencier deux mouvements : Celui dont je viens de donner trois illustrations qui relève d'un renouvellement, une redocumentarisation, de médias anciens ; et la naissance d'un média radicalement nouveau s'appuyant sur une articulation entre les moteurs et les sites de réseaux sociaux qui parait préfigurer un modèle différent, le Web-média, le cinquième du pentagone.

mardi 09 janvier 2007

Le second livre de Roger

Le second livre de Roger vient de sortir aux éditions Cépadues : La redocumentarisation du monde.

4ème de couverture :

"Roger T. Pédauque est le pseudonyme d’un réseau de scientifiques francophones issus des sciences humaines et sociales ainsi que des sciences et techniques de l’information et de la communication : le Réseau thématique pluridisciplinaire « Documents et contenu : création, indexation, navigation » (RTP-DOC) du Centre national de la recherche scientifique (France).

Dans cet ouvrage, ont été réunies les synthèses des travaux des groupes de travail du réseau. Les douze chapitres proposent les principaux résultats des échanges sur les thématiques suivantes :

  • recherches sur le document numérique,
  • numérisation,
  • lecture sur supports numériques,
  • temps et document numérique,
  • Web sémantique,
  • rapport des experts aux corpus scientifiques,
  • corpus textuels et terminologies,
  • annotations autour de documents collaboratifs,
  • document et organisation,
  • rapport des auteurs aux documents numériques,
  • publication sur le Web,
  • bibliothèques numériques."

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