Décidément, la musique continue d'ouvrir la voie à l'affirmation du modèle du web-média (avec d'ailleurs la publication scientifique pour d'autres raisons).

OWNI a eu la bonne idée de signaler et traduire un billet de Evolver.fm : Free Music Can Pay As Well As Paid Music, Says YouTube (article original trad OWNI ici). L'argumentaire principal, interprété à ma façon, est qu'on ne peut comparer les mesures du modèle éditorial avec celles issues de l'économie de l'attention. Dans le premier cas, on mesure un achat que le client peut consommer à loisir. Dans le second cas, on mesure la consommation, c'est à dire le nombre de fois que l'amateur va écouter un morceau de musique pour vendre son attention à un annonceur. Il s'agit de mesures fondamentalement différentes : une personne pourra écouter de nombreuses fois un morceau acheté ; inversement une personne n'achètera pas forcément un morceau, s'il n'est pas gratuit.

Les dirigeants de YouTube indiquent qu'un vrai business est en train de s'installer pour la musique gratuite. Faute de chiffres précis et indiscutables, il faut rester prudent. La baisse des revenus de la vente de CDs est encore très loin de être compensée par celle du numérique (). L'insolente santé de Apple montre que la position est encore solide (ici et ). Et il y a longtemps que Google cherche vainement à rentabiliser YouTube ().

Mais leurs remarques sont une claire illustration du positionnement du web dans le business des médias entre la radio-télévision et la bibliothèque que j'ai essayé de décrire sous forme d'un pentagone (court, long). De la radio-tv il reprend l'économie de l'attention, de la bibliothèque, la collection et le service d'accès.