Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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mercredi 10 janvier 2007

Le passé et l'avenir du Web 2.0 en carte

Pour le passé c'est ici : What put the "2" in Web 2.0 ? par Adaptative Path. Une excellente chronologie présentée sous forme d'un graphique commenté et référencé. (repéré par Serial Mapper, via le BiblioBuzz du BBF)

Pour l'avenir, c'est  : “IT Road Map” of Web 2.0 Technology Up Until 2011 —Consumers Will Take the Lead in the Use of Lifelogs— November 10, 2006, Nomura Research Institute, Ltd., une feuille de route du Web 2.0 jusqu'en 2011 réalisée et analysée par l'Institut de recherche japonais Nomura (NRI), repérée sur InternetActu qui le commente.

L'ensemble mis bout à bout éclaire la logique globale de la dynamique. Dès que j'ai plus de temps j'ajoute mon grain de sel.

mardi 09 janvier 2007

"Mon espace" les intéresse

Le Monde vient de publier un article : MySpace, un puissant outil de marketing sur Internet, Odile de Plas LE MONDE | 08.01.07 dont j'extrais ces éléments :

Car là est le coeur de l'activité de MySpace, et son modèle économique. MySpace est une formidable banque de données, un fichier marketing géant créé par les internautes eux-mêmes, et tenu à jour de façon spontanée. Chaque profil contient des informations précieuses sur son auteur, son identité, ses préférences sexuelles et culturelles, son influence sur la communauté, au regard du nombre et de la "qualité" de ses amis.

Le site, déjà plébiscité par l'industrie musicale, intéresse aussi d'autres domaines, la mode, le sport ou le cinéma. La campagne de promotion du film X-Men 3 s'est bâtie sur MySpace : chaque héros possédait son "profil", un courriel proposait aux membres amateurs de BD de devenir un "ami" des héros. En échange, il recevait, en avant-première, des bandes-annonces et des informations exclusives... à diffuser. Motorola a créé un profil pour son label musical MMM sur MySpace : on y découvre le dernier téléphone mobile de la marque, via une sélection musicale des artistes appréciés par la communauté, "64 mo" (le volume de fichiers mp3 téléchargeable sur ce téléphone), et un agenda des soirées MMM à venir.

Voici donc une illustration spectaculaire de bien des éléments développés ici billet après billet dont l'intérêt du marketing pour les réseaux sociaux, la résonance (et aussi ici), l'importance du téléphone mobile, l'effet générationnel (voir à ce sujet le billet d'Affordance et surtout le best of de Danah Boyd).

Ajoutons que Google a payé (cher : 300 millions par an sur trois ans à partir de 2007, mais pour tous les sites de la Fox) l'exclusivité de la régie publicitaire et sa place dans la barre de navigation sans doute pour conforter son territoire par rapport à ses concurrents.

mardi 14 novembre 2006

Web-média, le dilemme de l'attention

Un commentaire de Michel Roland m'amène à pousser la réflexion démarrée dans le billet de synthèse sur le Web-média. Il s'agit ici d'une spéculation et non d'une analyse fouillée et fondée. Il faut la lire comme une interrogation.

Michel Roland fait allusion à un billet de N. Carr qui conclut à partir des chiffres de Technocrati que les anciens médias ont maintenant retrouvé leur place de premiers influents sur le Web, sauf qu'ils n'y ont pas encore trouvé de rentabilité économique. Michel Roland revient sur son blog sur le sujet dans deux billets successifs. D. Durand le commente aussi.

À dire vrai, le propos général de N. Carr ne me parait pas une révélation. Il est logique que les médias traditionnels qui ont à leur service des équipes de professionnels spécialisés aient, une fois sur le Web, plus d'influence que des blogs individuels ou collectifs réalisés par des bénévoles dispersés. Le contraire serait inquiétant.

Le plus intéressant est la parenthèse : (Whether the MSM’s popular success translates into economic success remains to be seen.).

J'ai indiqué dans ma synthèse que le marché publicitaire faisait le principal du revenu du Web-média, tandis que sa production s'appuyait sur l'utilisation de la co-construction, caractéristique du service. Dès lors, le marché publicitaire est capté par ceux qui facilitent cette co-construction et donc canalisent l'attention qu'elle génère : soit par des moteurs, soit par des plateformes. Les mieux placés proposant les deux. La place prise est d'autant plus solide que, d'une part, les données sur le comportement des internautes sont beaucoup plus fines et que, d'autre part, leur disponibilité est beaucoup plus forte. Participant à la co-construction, ils laissent des traces qui sont autant d'indications utiles sur leurs intentions et leurs cheminements. Ces traces sont des données soumises au calcul statistique, familier des firmes du Web-média. Par ailleurs, étant actifs, les internautes sont plus sensibles aux propositions publicitaires qui pourront être adaptées à leur intention du moment.

Ainsi les médias traditionnels sont court-circuités et pris au dépourvus. Court-circuités, car l'attention des internautes a été captée en amont même de leur consommation, au moment où les lecteurs cherchaient et non au moment où ils lisaient (ou regardaient ou écoutaient). Pris au dépourvu, car ils n'ont pas le savoir leur permettant d'exploiter la richesse de l'interactivité des internautes.

Nous sommes alors devant un dilemme.

Faut-il conclure que les médias traditionnels qui ont le plus d'influence sur le Web doivent trouver leur équilibre économique ailleurs ? Ou encore que les firmes dominantes du Web-média ne fourniront pas directement de contenu ?

Jusqu'ici, et peut-être encore pour quelques temps comme le montre l'explosion des "réseaux sociaux"(affordance), la croissance de l'audience et la dynamique de l'innovation ont permis de s'en passer. On peut gloser, comme T. O'Reilly rapporté par F. Pisani, sur la différence entre le contenu généré par les utilisateurs et l'intelligence collective. Les médias traditionnels peuvent de leur côté investir dans les plateformes ou introduire plus d'interactivité dans leur production. Il y a encore manifestement un maillon manquant dans la construction du nouveau média entre la captation de l'audience et l'alimentation en contenu. Pour avoir un Web-média pérenne, il est indispensable de pouvoir rémunérer cette dernière.

Les débats et stratégies divergentes sur la propriété intellectuelle sont peut-être la manifestation la plus évidente du hiatus. Si je devais émettre un diagnosic, je dirais que la clé se trouve sans doute dans l'approfondissement de la notion de service par rapport au processus d'écriture-lecture sur le Web.

mardi 31 octobre 2006

Marketers et communautés virtuelles

Le marketing s'intéresse de près au Web 2.0 et à la constitution des communautés virtuelles. La société Sopra Group a publié une étude à ce sujet sur son blog Advisium, intitulée «Tirer profit de la dynamique communautaire sur Internet» (il s'agit de l'ensemble des billets du 5-10-2006). En voici quelques extraits :

Le phénomène des communautés est durable car :

  • La convergence des moyens d’accès à Internet rendra la participation à la vie de ces communautés encore plus simple, encore plus permanente ;
  • L’arrivée à l’âge adulte d’une génération de jeunes pour lesquels l’usage d’Internet, du téléphone mobile et de toutes les fonctionnalités d’interactivité qui y sont liées relèvent de comportements totalement banalisés. Ces jeunes seront quasiment tous passés par un rite, celui du blog, qui a posteriori apparaîtra comme une caractéristique remarquable de leur entrée dans le monde adulte. Il est probable que leur participation à la vie de ces communautés sera l’un des constituants de leur personnalité d’adulte.

(..)

Pour faciliter l’analyse, on distinguera différents cas, identifiés selon deux dimensions majeures :

  • L’une examine ce qui incite les individus à participer à ces communautés : des motivations liées à des problématiques que l’on répartira entre « survie » et « reconnaissance », ces termes méritant d’être spécifiés ultérieurement ;
  • L’autre passe en revue la nature du lien qui sous-tend la mise en relation et l’interaction des individus entre eux : liens économiques ou sociaux.

(..)

Il y a en effet une différence fondamentale entre une action de marketing relationnel et l’animation d’une communauté en ligne : la première utilise la relation comme un moyen de toucher sa cible en collectant au passage toute l’information possible ; la seconde fait de la relation son objectif et de l’authenticité du lien son moyen, pour générer indirectement une meilleure connaissance des individus. Dans cette nouvelle donne, l’entreprise doit savoir perdre une partie du contrôle unilatéral de la relation qui l’unissait jusqu’à présent à son client, et doit au contraire s’attacher à respecter ses valeurs et les rites de la communautaires auxquels il adhère.

Toute action marketing qui voudrait faire de la relation un moyen – et non pas un objectif – entrainerait un rejet immédiat de la part des membres de la communauté.

Comme toujours dans le marketing, l'important est moins la justesse et la précision de l'analyse que la force de la prescription.

Repéré par : Les communautés virtuelles, nouvelles prescriptrices d'achats LEMONDE.FR | 30.10.06 Éric Nunès

lundi 23 octobre 2006

100 millions de $ US pour publiciser des documents sous copyright

Je soulignais dans un précédent billet, l'importance des donations dans l'économie du document numérique. Nous en avons aujourd'hui un exemple spectaculaire avec cette annonce par le fondateur de Wikipédia :

I would like to gather from the community some examples of works you would like to see made free, works that we are not doing a good job of generating free replacements for, works that could in theory be purchased and freed.

Dream big. Imagine there existed a budget of $100 million to purchase copyrights to be made available under a free license. What would you like to see purchased and released under a free license?

Photos libraries? textbooks? newspaper archives? Be bold, be specific, be general, brainstorm, have fun with it.

I was recently asked this question by someone who is potentially in a position to make this happen, and he wanted to know what we need, what we dream of, that we can't accomplish on our own, or that we would expect to take a long time to accomplish on our own.

-- Jimbo

Les Wikipédiens ne se privent pas de rêver et les propositions abondent dans un joyeux désordre..

Pour nous l'important, au delà du rôle déjà noté des fondations, est de souligner qu'il s'agit, à nouveau, de remplir une des missions des bibliothèques : retirer des documents du circuit commercial pour les mettre à disposition du public.

Repéré par GNT.

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